LIKE A DRAGON : ISHIN !
Ryu ga Gotoku: Ishin! – Japon – 2014 / 2023
Support : Playstation 5, Xbox Series X & S, PC
Genre : Action RPG
Développeur : Ryû ga Gotoku Studio
Éditeur : Sega
Musique : Divers
Durée de jeu : Longue
Langue : Anglais et japonais (audio), Français (textes)
Date de sortie : 23 février 2023
LE PITCH
Dans les années 1860 à Kyoto, l’inégalité règne en maître. Toutefois, un samouraï va infléchir le cours de l’histoire dans sa quête de justice. Dans la peau de Ryoma Sakamoto, vous vous rendez à Kyoto pour trouver le meurtrier de votre père, vous innocenter d’un meurtre que vous n’avez pas commis et laver votre honneur. Ce faisant, vous mettrez un terme à l’ère des samouraïs et changerez à jamais la face du Japon.
Une histoire avec la crise en thème
En 2014, la série des Yakuza (aujourd’hui appelée Like a Dragon) s’était autorisée un petit écart en transposant les codes de son sujet habituel à l’époque de la fin du Shogunat. Ainsi sortait Ryû ga gotoku: Ishin ! … au Japon uniquement. Neuf ans plus tard, Sega nous propose de découvrir ce titre dans une version remastérisée : Like a Dragon : Ishin !. Une si longue attente pour un jeu beaucoup plus beau, est-ce que ça valait le coup ?
Depuis ses débuts sur PS2 en 2005, La série des Like a Dragon s’est toujours construite sur des ambitions cinématographiques assumées. En ce sens, elle a toujours proposé des titres présentant un scénario soigné, tous tournant autour de la figure romantique du yakuza et de ses clichés.
Honneur et adversité sur fond de jeux de pouvoir. Dans Like a Dragon : Ishin !, cette recette prend des proportions pittoresques dans la mesure où, là où les autres épisodes se développent dans le Japon contemporain, le petit dernier situe son histoire à l’époque du bakumatsuqui, de 1853 à 1868, précipite la fin du shogunat et se conclu par les recouvrement des pouvoirs de l’Empereur sur le pays. En d’autres termes, dans Ishin, la série explore de nouveaux horizons où les flingues habituels côtoient les sabres, les geishas et les ninjas. Et c’est assez dément.
Même si l’aventure commence en tirant sur de grosses ficelles narratives (il suffit de lire le synopsis), on est vite pris par le sérieux de l’intrigue, qui mêle habilement les objectifs personnels de notre héros et les enjeux globaux de l’histoire du Japon. Pour aider les joueurs occidentaux, généralement peu initiés à cette période, un glossaire est disponible durant les dialogues. Facilement accessible, il a le mérite d’apporter des précisions sur le contexte historique et les noms évoqués de manière synthétique, sans être invasif. Le travail de traduction sur ces détails est vraiment méticuleux et dénote d’une réelle volonté de bien faire de la part de Sega et de Ryû ga Gotoku Studio. Bref, qu’on ait la fibre »Nota Bene » ou pas, l’intrigue de Like a Dragon : Ishin ! est accessible au plus grand nombre.
Sauce sérieuse supplément humour
On l’aura compris, Like a Dragon : Ishin ! a une histoire à raconter. Mais tout cinématographique qu’il est, le titre est avant tout un jeu vidéo et, si la trame principale se veut dramatique et sérieuse, tous les à-côtés que propose le titre baignent dans une folie douce très plaisante. L’idée est qu’entre deux accès de vengeance, vous reprendrez bien une petite partie de pêche. Cet humour dans les quêtes annexes est une marque de fabrique de la série depuis ses débuts. Mais dans Ishin, il a une saveur particulière dans la mesure où nombre d’activités récurrentes de la série ont été repensées à la sauce bakumatsu. Le baseball automatique est remplacé par un canon, la séance de danse disco est retranscrite en danse buyo et le karaoké donne à voir des clips kitchs qui mettent en sourdine le charisme de notre héros.
Pour le reste, on retrouve tout ce qui fait le charme ludique des Like a Dragon. La maniabilité est au rendez-vous. Le système de combat est évolutif et bien calibré, même s’il reste encore difficile de viser correctement ses adversaires. L’environnement principal du jeu compense sa taille restreinte en fourmillant de petits détails encourageant l’exploration. La ville est densément peuplée et on en sent réellement sa frénésie. Mais, pour gérer cette masse de polygones texturés et animés, il a fallu faire certaines économies qui se font sentir ici et là, notamment lors des scènes en gros plan. Au-delà de ces tout petits écueils visuels, il n’y a aucun doute sur le fait que c’est un plaisir de parcourir et combattre dans les rues de ces villes lointaines… très lointaines.
Like a Dragon: Ishin! est un petit bijou de générosité. Il donne a suivre une histoire à la mise en scène épique, qui n’a rien à envier aux plus grosses productions cinématographiques. Le jeu des acteurs est excellent et la capture est sans faille. Et sur toutes ces qualités vient se poser un énorme travail de traduction qui donne toutes les clés nécessaires pour entrer dans ce monde sans vaciller. Il n’y a vraiment qu’au niveau graphique qu’on pourrait tiquer une fois de temps en temps. Mais quand on se baigne dans l’effervescence de la ville, inondées de lampions aux mille couleurs, on oublie facilement le nombre de polygones pour se laisser vaquer à l’une de innombrables activités proposées par le jeu…. Ou aller casser la figure des voyous, ça marche aussi. Et ça marche bien, en plus.