LABYRINTH OF GALLERIA : THE MOON SOCIETY
Galleria no Chika Meikyuu to Majo no Ryodan – Japon – 2021
Support : Switch, PS4, PS5
Genre : RPG
Développeur : Nippon Ichi Software Inc.
Editeur : NIS America
Musique : Tenpei Sato
Durée de jeu : Longue
Langue : Anglais et japonais
Date de sortie : 17 février 2023
LE PITCH
Invoqué par la sublime Madame Marta, vous n’êtes qu’un esprit errant en attente de ses prochaines directives. A l’aide d’Eureka, l’assistante de Madame Marta, et d’une armée de poupées auxquelles des âmes ont été incorporées, vous devrez plonger dans les profondeurs d’un mystérieux labyrinthe souterrain fourmillant de bêtes surnaturelles afin d’en percer les mystères.
L’esprit joue des détours
Retour au Dungeon-Crawler pour Nippon Ichi, cinq ans après le précédent Labyrinth of Refrain et son exploration tentaculaire des plus tendues avec le tout nouveau, mais très proche, Labyrinth of Galleria.
Une suite spirituelle comme on dit, puisqu’elle ne reprend aucun personnage ou éléments scénaristique du premier épisode, mais plutôt ses mécaniques et sa structure globale. On fait donc place ici à la jeune Eureka et son assistant en forme de slime vert, qui doivent partir en quêtes d’artefact magiques, les Curio d’Arts, dans tous les recoins d’un labyrinthe géant dissimulé dans les murs d’un superbe manoir. Un pitch prétexte naturellement, mais qui se dote du savoir faire évident du développeur pour insuffler un esprit décalé à ses récits et ses personnages, et qui surtout sait disposer de quelques surprises bienvenues en cours de route pour relancer l’intérêt. Plus que dans le premier épisode, Eureka, Madame Marta et d’autres vont se montrer attachants et l’aventure développer quelques voies inattendues. Une trame qui ne sera cependant pas à la portée de tout le monde puisque le soft est doté d’une durée de vie assez astronomique (pas loin d’une centaine d’heure) dont une bonne moitié ne se révélera que si le joueur a réussi à répondre à toutes les quêtes affichées dans la première. Nippon Ichi aime offrir des challenges corsés à ses adeptes et Labyrinth of Galleria ne manque clairement pas à ses devoirs en proposant à nouveau une zone d’explorations dédaléenne qui peut parfois paraître sans fin. Il ne suffit en effet jamais d’avancer bille en tête pour éclairer les maps gigantesques et découvrir les trésors gentiment signalés, mais bien de chercher à l’aveuglette dans chaque étage, parfois reliés par des passages secrets ou transporteurs magiques, de découvrir les interrupteurs cachés, d’exploser de faux murs, afin de mettre la main sur l’un de ces fameux Curio d’Arts pour lequel on avait aucune indication géographique.
à s’y brûler les ailes
Ardu, souvent décourageant et surtout obligeant régulièrement à revenir inlassablement sur ses pas, l’exploration n’est ainsi faite que d’une succession obligatoire d’allers-retours autant pour débloquer de nouvelle capacité indispensables (sauter, une magie qui ouvrira la voie…) que pour engranger les EXP gagnés car en cas de décès dans le labyrinthe tout est perdu. Sans pitié et sans souplesse, le jeu aurait certainement gagné à simplifier un chouia la vie du joueur en lui proposant des indications plus claires, en facilitant le gain de nouvelles capacités, afin qu’il puisse profiter sans perdre parfois deux bonnes heures sur un pauvre item qui attendait bêtement dans un recoin du premier étage. Un peu dommage, surtout qu’à coté de cela le système de combat s’avère plutôt intéressant et tactique avec sa multitude de personnages à organiser en brigade tactique, l’opulence d’équipement et d’artefact à équiper, et surtout des héros qui peuvent être calibrés au poil près par les joueurs les plus pointus. A l’instar du premier Labyrinth of Refrain, il ne s’agit en effet pas de troupes humaines mais bien de pantin de bois auquel le gentil Fantie, ectoplasme de son état, va insuffler des âmes calibrées parmi de multiples options de classes, de statistiques puis de voie d’évolutions et d’améliorations. Complet et absolument passionnant pour peu d’avoir énormément de temps devant soi, ce système de personnalisation vient directement impacter l’efficacité et la pertinence des classiques combats au tour par tour, et apporte quelques belles couleurs à un RPG plutôt aride et éprouvant.