KINGDOM COME DELIVERANCE II

République Tchèque – 2025
Support : Playstation 5, Xbox Series, PC
Genre : RPG, Action
Développeur : Warhorse Studios
Editeur : Deep Silver
Musique : Jan Valta, Adam Sporka
Durée de jeu : Longue
Langue : Anglais (voix), Français (textes)
Date de sortie : 4 février 2025
LE PITCH
Vous incarnez Henry de Skalitz, un homme ordinaire qui accomplit des choses extraordinaires, pris dans une histoire passionnante de vengeance, de trahison et d’aventure. ‘De l’humble forge à la cour des rois’, il se lance dans un voyage épique, à la recherche d’un but dans ce monde médiéval magnifique mais impitoyable.
La vie de Bohème
En 2018 un studio Tchèque venait nous rappeler se qu’était au départ sur le papier un véritable jeu de rôle : une simulation poussée et complexe d’une autre vie. Et dans Kingdom Come Deliverance, c’est celle d’Henry de Skalitz, ancien fils de forgeron, plongé au cœur des batailles qui déchiraient la Bohème du XVe Siècle. Le moyen-âge dans toute son apprêté et son haut taux de mortalité.
Avec Kingdom Come Deliverance premier du nom, l’ambition première du studio Warhorse Studios était bel et bien de proposer une alternative ultra réaliste au nombreux RPG, japonais et occidentaux, jouant plus volontiers la carte de la fantasy et de la fresque épique aussi spectaculaire qu’improbable. La pierre angulaire de ce dispositif restant bien évidemment des combats se voulant le plus proche possible des arts martiaux de l’époque, lourds, ardus et surtout définitivement punitifs, où les difficultés de ciblage et l’imprécision, certes dus à des soucis de programmation, faisaient directement écho aux difficultés des véritables champs de batailles. Sept ans plus tard, le nouvel opus reprend plus ou moins les même mécaniques de gameplay, aussi rageuses qu’éprouvantes, assouplissant légèrement les mouvements des bellicistes (mais légèrement seulement), ajoutant quelques armes à feu légèrement plus maniables que les arcs ou les arbalètes (mais légèrement seulement), et proposant une tripotée d’activités quotidiennes, aussi répétitives et crispantes, mais indispensables, que ces fameux crochetages de serrure qui auront éprouvée la patience de tant de joueurs. Indispensable car au-delà des capacités de combattant, tout le soft repose sur cet apprentissage non pas en récoltant basiquement des points d’expérience et autres arbres de capacités, mais bien sur des statistiques qui évoluent en fonction de la pratique et donc de la manière qu’a le joueur de vivre Kingdom Come.
Les joyeuses fêtes médiévales
Dans le même ordre idée, pas question pour les développeurs de modifier leur système de sauvegarde qui en passe forcément par une bonne nuit de sommeil ou la consommation de rares potions. On ne pas faire n’importe quoi ici, et le soft ressemble effectivement souvent beaucoup plus à une simulation de vie médiévale qu’à un RPG classique. Une proposition qui ne peut pas plaire à tout le monde mais qui est plus fascinante que jamais grâce à une écriture absolument redoutable. Plus savoureux encore en version originale tchèque avec sous-titres français (le doublage existe mais est à coté de la plaque), l’aventure proposée nous immerge véritablement dans les jeux de pouvoirs qui animaient alors la Bohème, théâtres de désirs de conquêtes, de trahisons multiples, de nobles veules et stratèges, auxquels Warhorse Studios réussit cette fois-ci à offrir quelques séquences scriptées plus cinématographiques et impressionnantes que pour le premier opus. Un travail scénaristique colossal presque encore plus fascinant dans la multitude de quêtes annexes mises en place, tour à tour drôles, touchantes ou tendues et dramatiques, qui habitent littéralement chaque recoin de la carte du jeu. Un pauvre vieillard qui peine à porter son sac de charbon peu donner lieu à une vaste, et passionnante, trame secondaire autour d’un clan de voleur, alors que des offres plus prosaïques, comme travailler à la forge ou comme équarrisseur donne à voir de véritable tranche de vie et toucher du doigt l’éprouvante existence des gens de l’époque. La plus grande force de Kingdom Come Deliverance 2 est donc dans cette sensation constante d’ouvrir une porte sur un territoire qui grouille de vies, de destins, plus ou moins grands, constamment menacés par une mortalité aussi injustice qu’omniprésente.
Maitrisant beaucoup mieux les possibilités du moteur CryEngine, Warhorse Studios ne fait pas forcément dans la démesure et la démonstration de force, mais plutôt dans le détail. Tout semble avoir été mis à l’épreuve des connaissances historiques et les deux grandes régions de Trosky et Kuttenberg convainquent constamment autant par leurs modélisations (malgré quelques textures plus faiblardes et une expressivité un peu juste) que par cette sensation d’en voir les nombreux habitant voguer à leurs propres occupations, survivre, comme notre courageux avatar.