Les suédois d’Arrowhead ont en effet choisi la forme d’un jeu de tir à la troisième personne. Mais le principe demeure le même, puisqu’il s’agit à nouveau de partir en mission par escouade comprenant jusqu’à quatre soldats pour remplir divers objectifs, comme repousser des vagues ennemies ou détruire leurs installations. Ce changement de point de vue a au moins le mérite de rendre le jeu particulièrement immersif en laissant le joueur profiter de la variété de biomes, généralement hostiles, qui lui est offerte. Désert aride, steppes enneigées ou jungle luxuriante, chaque type d’environnement pose son ambiance et, surtout, impose ses difficultés, notamment au niveau de la mobilité ou de la visibilité. La coordination et la solidarité sont donc la clef pour mener à bien les missions proposées, d’autant que les développeurs ont à nouveau voulu offrir un défi relevé. Ainsi, les ennemis, les Terminides (insectes) comme les Automatons (machines), affluent sans cesse et de toutes parts, tandis que le mode Friendly Fire est imposé. Celui-ci ouvre d’ailleurs grand la porte à de petits incidents, bien aidé par une gestion précise des réactions physiques. Il n’est donc pas impossible de faire sauter ses alliés en faisant appel, dans la panique, à une frappe orbitale dans l’espoir de se sortir d’une situation délicate, ou encore de se prendre sur la tronche la réserve de munitions que l’on vient de commander.

Connaissez-vous la démocratie ?

Tout ce potentiel comique vient d’ailleurs souligner l’écriture sarcastique du jeu qui est très largement inspiré par le film Starship Troopers. De la mise en scène martiale aux dialogues patriotiques, sans oublier la musique épique jusqu’à l’excès, tout renvoie au long-métrage de Paul Verhoeven et rend spectaculaires les victoires comme les échecs cuisants, non sans un véritable sens de l’ironie. Associé à de bonnes sensations de tir et une action intense, cette ambiance a engendré un joli succès surpris à la sortie. Succès à double tranchant, puisque, outre les problèmes de connexion, attendus pour ce genre de titres, ce sont tout simplement des embouteillages qui ont contraint une partie des joueurs à rester bloqués devant l’écran-titre faute de place sur les serveurs ; heureusement, Sony et Arrowhead ont pu régler ce problème depuis. Il reste toutefois l’interface peu intuitive à cause duquel on peut vite se voir parachuté en solo en terres hostiles pour mourir en boucle au milieu de vagues ennemies sans fin, par exemple : autant dire que le challenge proposé n’a alors pas grand-chose de gratifiant. L’idéal, de toutes façons, pour profiter de Helldivers II, c’est de se retrouver entre amis pour organiser une véritable coopération, même si rejoindre des partenaires aléatoires demeure possible : car, généralement, une bonne entente s’impose face à des ennemis coriaces ou des missions spécifiques qui exigent que chaque joueur joue un rôle précis. C’est au final ce sens de la camaraderie qui fait la force du jeu.