Que ce soit sur Princess Crown, Odin Sphere ou Dragon’s Crown, la marque de fabrique de Vanillaware a toujours été bien entendu cette patte 2D à la beauté souvent époustouflante. Loin, très loin d’une nostalgie pixélisée, leurs softs proposent en effet des mondes féeriques ou Fantasy (voir SF pour le plus récent 13 Sentinels) mais traités avec un soin maniaque autant dans les designs extrêmement fouillés que dans leurs animations à la fluidité d’autant plus impressionnante que nous avons à faire là à des beat them all sacrément vifs. Avec GrimGrimoire, on calme un peu le jeu niveau d’action, en se tournant cette fois-ci vers des mécaniques de jeu de stratégie en temps réel plutôt classiques. Quelques ordres magiques à maitriser (la nature, la sorcellerie, l’alchimie et la nécromancie), des cristaux à créer ou nourrir de mana et des hordes de créatures combattantes (de la jolie licorne aux terribles dragons) à invoquer et booster pour libérer toutes les techniques. En face les ennemis avancent inexorablement dans les couloirs de l’école de magie en forme de tour. Si le décor ne change pas ou presque, que le bestiaire à vite tendance à tourner en rond et que le gameplay en lui-même n’opèrera pas de grandes évolutions, et encore moins de révolution, GrimGrimoire réussit tout de même à s’assoir confortablement sur ses bonnes bases.

Les reliques de la mort

En dehors d’une prise en main « console » où l’absence de souris et de clavier se fait toujours un peu sentir, le gameplay est plutôt efficace et surtout la montée en puissance des missions, toujours bien corsées voir punitives, accroche forcément les adeptes de la compétition. Une proposition efficace mais dont les aspects les plus mémorables sont plutôt du coté de l’enrobage. La technique tout d’abords encore plus agréable avec le nouveau traitement HD, mais aussi l’univers proprement dit, royaume de contes enchanteurs tempéré par les petites zones d’ombre d’un Harry Potter où il est bel et bien question de déjouer un terrible complot hourdi contre les fondements de l’établissement. Car tous les cinq jours, l’Archimage Calvaros se réveille et apporte dans son sillage mort et destruction. Construit comme une boucle qui se répète inlassablement, le scénario propose de creuser peu à peu derrière les façades des différents protagonistes (dont les profs), de s’enfoncer dans les secrets de la magie, à la fois pour augmenter ses capacités de cycle en cycle que pour mettre le fin mot à cette histoire plutôt intrigante. Jamais très loin d’un Visual Novel par sa profusion de scènes dialoguées et par sa construction romancée, GrimGrimoire aurait certainement mérité pour cette mouture OnceMore de connaitre une petite traduction française.