GRAN TURISMO 7
Japon – 2022
Support : Playstation 5 et Playstation 4
Genre : Simulation automobile
Développeur : Polyphony Digital
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Durée de jeu : Longue
Langue : Français disponible
Date de sortie : 04 mars 2022
LE PITCH
Que vous soyez pilote compétitif ou débutant, collectionneur, préparateur, concepteur de livrées ou photographe, trouvez votre trajectoire dans une collection époustouflante de modes de jeu, parmi lesquels Campagne GT, Arcade et École de conduite.
Rattrapez les toutes !
Après près de 5 ans d’absence, la série de Gran Turismo revient nous donner de ses nouvelles avec un titre numéroté 7. Après GT Sport et son orientation compétition en ligne, GT7 repend la logique de progression des premiers épisodes qui permet d’explorer un plus large éventail de véhicules tout en offrant une plus grande accessibilité. Dans le même temps, il s’agit de la première incursion de la série dans la nouvelle génération. On a donc un retour aux sources avec plus de puissance machine ? Dis comme ça, ça s’annonce bien.
À chaque fois qu’une nouvelle simulation exigeante est publiée, la même question se pose : avec quelle légitimité le joueur lambda peut-il apprécier à sa juste valeur ce que son jeu lui donne à contrôler ? En effet, on parle souvent de véhicules qu’on ne touchera jamais. Voire, qu’on ne verra jamais ! Et se baser sur le seul aspect vidéo-ludique comme critère de jugement reste encore trop large pour présenter un avis réellement éclairé. Alors comment faire ? Sans être rédacteur d’Auto-Moto ou chroniqueur à Turbo, est-ce bien raisonnable ? À cette question, les développeurs de GT7 semblent répondre par un lampshade hanging interactif à travers un début de jeu étonnant. En effet, avant de vous présenter quoi que ce soit, le titre lance une partie sur son mode musical. Léger, avec une allure modérée, ambiancé par une bande son constituée d’un florilège de morceaux dont on connaît tous les airs sans pouvoir en donner un titre, GT7 semble nous chuchoter « on est là pour jouer ». Et c’est complètement décomplexé qu’on finit par se lancer dans son aventure automobile, définitivement prêt à bouffer du kilomètre comme un vétéran même si on n’a jamais touché un Gran Turismo par le passé.
Pour une poignée de centième…
Si nous avons pris un moment pour décrire cette introduction, c’est parce qu’elle synthétise très bien la philosophie de jeu qui anime GT7. Le titre revient sur une partie de la formule de des débuts de la série pour prendre le joueur par la main et l’amener à se dépasser progressivement, au fil de compétions toujours plus ardues et de missions très variées.
La place faite au fun en début de partie reste avant tout un outil pédagogique pour nous mener vers des sentiers bien plus technique et faire croître en nous le goût du beau geste en termes de conduite. Le titre présente une courbe de progression extrêmement bien calibrée pour qui suit le mode »café », une sorte de parcours scénarisé avec des objectifs claires et des étapes de progression identifiables. Mais le joueur reste tout à fait libre de prendre ses distances de temps à autre, à l’envie, pour enchaîner les courses qu’il aura choisies, accomplir les missions qui l’intéressent et acheter les voitures qu’il désire.
Le tout est servi par une interface limpide, avec des icônes clairement reconnaissables et des points de repères qui font que nous ne sommes jamais perdus sur ce que nous devons faire pour avancer. Il y a également une foule de petits conseils donnés par les joueurs qui ont participé aux JO Virtuels de Tokyo 2020 (et un) sur Gran Turismo, présentés comme autant de concurrents en courses. Tant et si bien que GT7 est diablement accrocheur. Mais il ne faut pas s’y tromper : si les débuts sont joviaux, les missions se feront de plus en plus exigeantes et pourront même happer le joueur dans une difficulté digne d’un jeu From Software. Pour une poignée de centièmes de seconde, on peut se retrouver à consacrer plusieurs heures. Le mode »permis de conduire », en particulier, demandera aux joueurs exigeants un niveau de compétences particulièrement pointu pour qui tentera de prendre la première place à toutes les étapes. Mais quelle joie, quelle fierté quand on parvient enfin à décrocher l’or sur un bout de circuit où il nous manquait 12 millièmes de seconde !
Je connais ma voiture…
Au fur et à mesure de notre avancée dans GT7, on finit par avoir un sens de la conduite qui pourrait complètement nous faire croire à nos capacités à gérer une course dans la vie réelle. Et ce bien plus que sur les précédents titres. En effet, dans une certaine mesure, le réalisme de GT7 atteint une nouvelle dimension. Bien sûr, par rapport à ses prédécesseurs, en tout cas sur PS5, GT7 est visuellement plus beau. Mais nous ne pensons pas à cet aspect quand nous parlons de réalisme. En fait, ce réalisme se détache complètement de l’image et se trouve dans les sensations procurées par la manette de la PS5. Les capacités haptiques et la vibration HD de la DualSense apportent tout un lot d’informations sensorielles réellement utiles. On sent beaucoup mieux quand la voiture patine. On comprend le comportement du véhicule quand la direction ne répond pas efficacement à nos commandes. Parfois, on en arrive même à avoir l’impression que le que le pneu arrière gauche a décroché du sol un instant après avoir décollé de la bordure d’un virage pris trop serré. C’est indéniable, la manette PS5 procure des sensations particulièrement fines, qui permettent de bien apprécier l’inertie de notre véhicule, son adhérence, la position du train arrière… À ce niveau, on peut vraiment parler d’une proprioception virtuelle.
Entre la concentration et la pression, cet afflux continu d’informations contribue à rendre certaines courses et missions particulièrement prenantes physiquement. Tout comme Returnal est certainement le meilleur représentant de l’audio 3D, GT7 pourrait bien être celui du retour haptique et de la vibration HD. Et à tout cela s’ajoute une sensibilité du stick juste impeccable. De quoi relancer les débats sur l’écart d’efficacité qui existe entre un pad et un volant. Ce qui n’est pas plus mal pour un jeu qui joue également la carte de la compétition en ligne.
… même quand elle crisse
Bien sûr, tout n’est pas rose dans ce monde de terre et d’asphalte. Dans la masse de petits détails de customisations disponible, nous avons été surpris de voir qu’il n’y avait pas d’information donnée sur les conditions météorologiques avant une course. Parfois, on le sait au détour d’un conseil donné par notre mentor dans le mode »café », qui reste un peu scénarisé. Mais autrement, il n’y a rien. Du coup, si on se lance dans une préparation, on ne peut pas savoir s’il faut prendre des pneus pluie. Et si d’aventure on se retrouve à courir avec des pneus lisses dans les mauvaises conditions, il suffit juste de relancer la course immédiatement avec l’option »réessayer » pour changer la météo. Rien de bien contraignant dans le fond, donc. Mais c’est un détail surprenant, d’autant plus que la gestion dynamique de cette météo est vraiment soignée.
Dans le même temps, si le nombre de circuits est élevé, il n’y aura aucune nouveauté à se mettre sous la dent. Si vous avez déjà maîtrisé les précédents épisodes, le dépaysement sera minime. Enfin, une connexion en ligne est requise pour jouer et sauvegarder. Le mode offline ne permettra pas de prendre une partie en cours pour avancer. Et puisque c’est votre identifiant PSN qui sert de base de sauvegarde, votre drapeau sera celui du pays de votre compte. Il reste toujours impossible de le changer. Enfin, pour finir, en digne héritier d’une lignée vieille d’un quart de siècle, GT7 garde une gestion limitée des dégâts de ses véhicules. Les voitures afficheront seulement quelques éraflures sur le pare-choc. Même sans aller jusqu’à déformer la carrosserie, on aurait pu voir arriver un décompte du coût des dégâts qui aurait impliqué un sens du risque lors des courses et même encouragé le jeu propre, notamment en ligne. Ce ne sera pas pour cette fois.
GT7 nous offre un Gran Turismo diablement fidèle à lui même. Peut-être même un peu trop, diront certains. Mais les sensations de jeu sont tellement prenantes qu’on se relance toujours avec plaisir et envie. Et puis c’est beau ! Et puis il y a ce mode à faire, et cette mission à passer, et ce record à prendre…. Bref ! Il y a tellement de contenu à explorer qu’on fait aisément fi de des quelques lacunes qui pourraient nous déranger. Et c’est ainsi que, sans trop le voir, on se retrouve à exploser le compteur d’heures de jeu pour être encore meilleur(e), encore plus riche ou juste plus content(e). C’est du plaisir à la carte et en continu ! C’est juste génial.