GOAT SIMULATOR 3
Suède – 2022
Support : Playstation 5, Xbox One Series X & S, PC
Genre : Simulation, Aventure
Développeur : Coffee Stain Studios
Éditeur : Deep Silver
Musique : Inconnu
Durée de jeu : Faible
Langue : Français, Anglais…
Date de sortie : 17 novembre 2022
LE PITCH
Pilgor est de retour ! Venez découvrir Goat Simulator 3, le dernier jeu sandbox de vie à la ferme, ultra réaliste, qui vous remet dans la peau de votre biquette favorite. Hé oui, on l’a fait ! Le coefficient Bêêê a été relevé, et d’autres chèvres rejoignent Pilgor. Vous pouvez inviter jusqu’à trois amis en local ou en ligne, faire un carnage en équipe, ou vous affronter dans des mini-jeux. Préparez-vous à ce que ça aille de mal en pis… Léchez, donnez des coups de tête et encornez tout ce qui vous dérange dans un nouveau monde ouvert !
à devenir chèvre !
Ces mignons ces petites bêtes. Ça bouffe tout, ça écrase les pieds avec leurs sabots pointus, ça fait flipper avec leurs iris de travers et leur barbichette du diable, ça s’échappe à tout va et ça devient même héros de jeux vidéo. Sales biques tiens !
Débuté comme une private joke du studio Coffe Stain, pourtant relativement sérieux, le premier Goat Simulator avait pourtant finalement connu une commercialisation plus que fructueuse, bardée au passage d’extensions improbables et de transpositions sur toutes les machines à la mode. Pas mal du tout pour un jeu bac à sable volontairement (ou non ?) foiré par tous les bouts, multipliant les bugs, se débarrassant de toute notion d’univers ou de scénario au profit d’un seul et unique héros : une chèvre. Une certaine culture de la barre de rire et du néant vidéoludique dont on attendait forcément un peu (mais de manière très honteuse) le retour dans un second opus, nommé Goat Simulator 3. Toujours le chiffre pour rire. Retour en force donc, surtout que pour l’occasion les développeurs ont eu l’indispensable idée d’en faire un soft multijoueur, permettant d’inviter trois autres galériens de la vie dans une aventure improbable et sans autre but que d’éprouver les frontières très limites mais incroyablement malléables de cette proposition qu’il serait insultant de traiter d’artistique. Les chèvres chéries peuvent donc grimper sur à peu près tout et n’importe quoi, bouffer, mordre, donner des coups de boules à tout ce qui bouge et même laisser pendouiller leur langue pour coller tout ce qui passe par là sans aucune considération du réel et des lois de la physique et de l’anatomie.
L’amour est dans le pré (d’à coté)
Impossible de refréner quelques sourires voir quelques rires devant le chaos proposé, mais Coffee Stain Studios se prend même à quelques élans d’ambition reprenant ouvertement la structure et la mécanique des GTA (oui on peut braquer des véhicules et s’échapper à leur bords) en disséminant un peu partout nombres de quêtes et de missions souvent mystérieuses aux résultats parfaitement débiles mais assez amusantes du reste, ou collectionner des centaines d’objets parfaitement inutiles. De quoi gagner quelques points d‘Illuminati et de Karma donnant accès à des zones bloqués dans une tour gothique et inquiétante pour l’un, ou à des habillages de personnalisation cosmétiques bien criards pour l’autre. Le grand plaisir ici étant de dégotter les skin girafe (aka « grande chèvre »), cochon (« chèvre délicieuse »), ou un poisson question d’éprouver les limites d’un moteur physique toujours à la masse. Une gigantesque farce, sans une once de sérieux à l’horizon et qui se plait à multiplier d’ailleurs les références à la pop culture en générale et aux jeux vidéo en particulier comme dans une ouverture parodiant un jeu qui parodierait Skyrim (mise en abime de ouf !) ou des tours de chèvre à escalader pour ouvrir ses horizons comme dans un Assassin’s Creed ou un Breath of the Wild.
Bête à manger du foin, cafouilleux au possible, généreux jusqu’à l’indigestion, Goat Simulator 3 s’affirme et se glorifie comme le plus grand des nanars de l’histoire des jeux vidéo. Pourquoi pas, mais même si le titre est disponible sur les consoles de dernières générations, comment expliquer un tarif qui est passé de dix malheureux euros hors soldes à une production vendue comme un blockbuster AAA en version physique à 30 euros minimum ? Mystère et boule de la gomme.