FORSPOKEN
Japon – 2023
Support : Playstation 5, PC
Genre : Action, Fantastique
Musique : Bear McCreary, Garry Schyman
Développeur : Luminous Productions
Durée : moyenne
Langue : Français
Distributeur : Square-Enix
Date de sortie : 24 janvier 2023
LE PITCH
Forspoken suit l’aventure de Alfre « Frey » Holland, une jeune New-Yorkaise à la routine compliquée qui se retrouve catapultée dans le monde beau et cruel d’Athia. Perdue dans cet univers où la fantasy est une réalité, Frey devra utiliser ses nouvelles compétences magiques pour traverser de vastes paysages, affronter des créatures monstrueuses, et rentrer chez elle.
De Frey, la chronique
2023 s’annonce grandiose. Des écoles de sorciers aux apprentis jedis en passant par la survie dans l’espace ou le retour des zombies espagnols, il y en a pour tous les goûts. Avec, en point d’orgue, le retour de Link et, il faut bien le citer, l’arrivée de Final Fantasy XVI ! Quelle année ! Dans le train de la hype, Forspoken a réussi à se faire une (très) bonne place. Une nouvelle IP de Square-Enix, c’est toujours séduisant… au point d’être plus sévère qu’à l’accoutumée une fois le jeu en main ?
Dès le départ, on le sent bien : le titre ne manque pas d’atouts, réellement ! Le pad en main, Frey répond au doigt et à l’œil avec un système de combat qui encourage le joueur à varier ses commandes pour maximiser ses chances de réussite. Face à la complexité que ce système finit par présenter, on peut aisément affirmer que la courbe d’apprentissage est globalement bien jaugée. En effet, bien que le joueur commence avec de toutes petites compétences, le jeu ne perd pas trop de temps à gonfler son panel de propositions et on est motivé à en apprendre toujours plus. D’autant plus que la maniabilité des combats est, on le répète, réellement au rendez-vous. Pour accompagner cette progression, le titre propose une foultitude de missions annexes, qui restent assez classiques, d’aucun dirait même peu variées, mais qui donneront de quoi faire, notamment aux complétistes amateurs de trophées et de platines. Le tout est servi par une réactivité à la pointe au niveau des temps de chargement. Les déplacements rapides passent comme une lettre à la poste et on n’hésite jamais à se lancer dans une nouvelle mission, sans aucune crainte de devoir patienter. Bref : ça roule bien !
Du parkour… au coup de mou
C’est fluide, ça fuse et ça enchaîne. Pourtant, l’ensemble de ce gameplay semble s’exprimer en vain. En effet, toute cette énergie ne se retrouve pas vraiment dans la narration, qui, si elle présente bien ses petits moments de gloire, reste globalement mollassonne. De plus, elle est relativement courte, si on s’en tient aux critères habituels du genre. Notre aventure nous a pris une vingtaine d’heures en gonflant la note avec des petits extra. L’histoire aurait mérité d’être plus élaborée.
On ressent un sentiment similaire vis à vis des graphismes, qui restent somme toute assez fades. Ce n’est pas la technique qui fait défaut ici mais bien la direction artistique, qui manque d’une certaine ambition. On explore un monde ouvert assez vaste qui présente peu de variété dans les environnements et dans leur mise en lumière. Avec un moteur moins performant, Elden Ring présente un rendu bien plus travaillé. En comparaison, le monde fantastique d’Athia reste finalement froidement réaliste.
Dans le même temps, si la gestion des combats représente une franche réussite, la maniabilité lors des phases d’exploration reste à nuancer. On négocie régulièrement avec son personnage pour pouvoir simplement enjamber un obstacle ou gérer son escalade. Nous avons trop souvent vu l’élan de notre enthousiasme d’explorateur se briser contre des murs invisibles au milieu d’une ascension coûteuse. Alors oui, une pirouette scénaristique nous explique bien les règles des limites du monde que nous parcourons mais ces mêmes limites ne sont pas toujours clairement définies le pad en main. C’est une source de frustration certaine quand on joue à un jeu en monde ouvert. Et ce manque de finition se retrouve sur plusieurs autres points du titre. Tant et si bien qu’on reste sur une impression de gâchis difficile à accepter. Le potentiel et là mais la déception aussi.
Situé quelque part entre Devil May Cry et Nier, Forspoken regorge de bonnes idées qui lui donnent un potentiel immense. Mais il est également perclus de petit défauts qui ruinent ses ambitions. Le cœur de jeu est bien présent, solide et agréable mais l’univers, son histoire et tout ce qui le compose restent à la traîne. On pourrait comparer Forspoken à un médicament bon marché : le principe actif est efficace mais les excipients ne suivent pas et on se retrouve avec un produit bancal, qui se dissout mal ou qui laisse un arrière-goût désagréable. Si vous êtes fan de Square-Enix et d’action rpg, nous vous conseillerons de plutôt vous orienter vers Crisis Core : Final Fantasy VII – Reunion, qui reste un ton au-dessus de Forspoken et présente un rapport qualité prix bien plus intéressant. Sinon, vous pouvez toujours le garder dans votre shopping liste pour le prendre lors d’une promo. C’est aussi valable.