FINAL VENDETTA
Royaume-Uni – 2022
Support : Playstation 5, Nintendo Switch, Xbox Series
Genre : Beat’em Up
Musique : Utah Saints
Développeur : Bitmap Bureau
Durée : moyenne
Langue : français
Éditeur : Numskull Games
Date de sortie : 17 juin 2022
LE PITCH
Le téléphone sonne chez Claire. Au bout du fil, le Syndic-8 lui apprend que sa sœur jumelle a été capturée mais qu’ils sont prêts à la libérer en échange d’un petit service… Plutôt que de céder au chantage, la jeune femme part se faire justice elle-même, accompagnée de ses amis Duke et Miller.
La vendetta de la semaine
Avec un titre aussi évocateur, Final Vendetta se présente comme un hommage aux classiques du Beat’em Up, l’un des piliers du jeu d’arcade dans les années 1980 et 1990.
On note ainsi les références immédiates à Final Fight de Capcom et à Vendetta de Konami, deux titres culte sortis à l’origine sur borne, respectivement en 1989 et 1991. Mais les clins d’œil ne s’arrêtent pas là, puisque les graphismes et l’habillage de manière générale renvoient à la Neo Geo, notamment à travers de la police d’écriture qui orne l’interface et surtout des énormes sprites qui devraient ravir les amateurs de pixels à l’ancienne. En outre, on a droit ici à tous les clichés du genre, à commencer par l’histoire d’un proche capturé par une organisation criminelle. L’idée a été vue et revue, mais, en tout honnêteté, a-t-on vraiment besoin d’un autre prétexte pour aller dérouiller du malfrat à tour de bras ? Pas vraiment. Ensuite, parmi les autres poncifs, on trouve la nourriture à ramasser à même le sol pour se soigner, ou encore diverses armes comme des couteaux ou des tuyaux pour cogner encore plus fort. Enfin, ce sont des mécaniques héritées de prestigieux modèles qui constituent la moelle de ce Final Vendetta. Ainsi, il est possible de frapper un ennemi à terre comme dans Vendetta (ce qui n’est pas si fréquent pour le genre) ou de sauter par dessus un ennemi que l’on a saisi, comme dans Streets Of Rage, dont il reprend également les attaques Blitz.
Éliminé avant la finale
Sur le papier, Final Vendetta a donc tout pour séduire les connaisseurs. Mais il rappelle surtout que faire un bon Beat’em Up n’est pas chose aisée. D’une part, les nombreuses mécaniques reprises ici ne fonctionnent malheureusement pas si bien. S’il est bien possible d’effectuer quelques combos en jonglant avec les ennemis, les timings sont trop stricts et les attaques spéciales ne s’enchaînent pas suffisamment pour que l’on puisse vraiment s’appuyer dessus à volonté. Ensuite, l’inclusion d’une touche de garde apparaît comme une fausse bonne idée. Ce choix a sans doute été motivé par l’envie de proposer un défi relevé, avec des ennemis agressifs, et donc d’ajouter une option pour aider le joueur à se défendre. Mais cette touche de garde s’avère finalement aussi utile que le bouton de frein dans Mario Kart : il incite surtout à jouer de manière attentiste et donc contre nature, d’autant qu’elle se révèle inefficace à partir du moment où l’on est encerclé par les ennemis. Tout cela est d’autant plus frustrant que les développeurs n’ont vraiment pas voulu rendre la vie facile au joueur : le jeu ne se joue qu’en un crédit ; une fois toutes les vies perdues, c’est Game Over et l’on n’a plus qu’à reprendre à zéro. En outre, on n’a le choix qu’entre un mode Difficile (par défaut) et un mode Facile, qui semble seulement se distinguer par ses deux vies supplémentaires offertes au départ. Enfin, si l’on veut s’entraîner dans le mode dédié, il faut d’abord terminer la campagne… En voir le bout avec chaque personnage débloque également les modes Versus, Survie et Boss Rush. Mais, après avoir pris tant de plaisir avec l’excellent Streets Of Rage 4, il n’est pas dit que l’on accorde tout ce temps à cette production généreuse, mais maladroite…