FINAL FANTASY XVI : LA COMPLAINTE DU RESSAC
Final Fantasy XVI : The Rising Tides – Japon – 2024
Support : Playstation 5
Genre : Action RPG
Développeur : Square-Enix
Éditeur : Square-Enix
Musique : Masayoshi Soken, Saya Yasaki, Takafumi Imamura, Justin Frieden, Daiki Ishikawa
Durée de jeu : Courte
Langue : Français disponible
Date de sortie : 18 avril 2024
LE PITCH
Une lettre anonyme a été déposée dans le Repaire et contient une bien curieuse demande : l’Émissaire de Léviathan, le Primordial de l’eau qui a disparu il y a fort longtemps, a besoin de votre aide. Pour satisfaire cette demande, Clive et ses compagnons devront aller jusqu’à Mysidia, un pays caché sous un ciel bleu, où ils découvriront le destin tragique de ceux qui ont été oubliés.
La complainte du fan
Avec La complainte du ressac, le rebel Final Fantasy XVI revient pour développer un peu plus son univers. Annoncé en grande pompe, cet épisode annexe promettait du grand spectacle en introduisant le mythique Léviathan, le primordial de l’eau. Mais après quelques heures de jeu pour le terminer, nous ne chercherons pas à noyer le poisson : c’est plus un coup d’épée dans l’eau qu’une vague de fraîcheur.
Pour le meilleur et pour le pire, Final Fantasy XVI avait pris le risque de casser les codes de sa licence en privilégiant le développement d’une histoire moderne au détriment du game design attendu, à savoir : le traditionnel RPG à la sauce japonaise. Cette orientation originale avait pris tout le monde de court mais, au-delà de la surprise, nous avions trouvé que le titre valait bien le coup d’être fait si on acceptait le changement, dont le jeu se faisait lui-même l’avocat. En effet, Final Fantasy XVI développait son histoire autour de l’idée de tuer la tradition, laissant entendre en sous texte que la série Final Fantasy elle-même devait se battre contre son héritage pour pouvoir avancer. L’épisode de La Complainte du ressac semble développer un sous texte similaire. Clive, le héros du jeu, doit combattre un primordial qui évolue dans un monde où le temps s’est littéralement figé il y a 80 ans. Se battre contre l’inertie ou l’immobilisme ? Cette idée s’inscrit parfaitement dans la continuité symbolique du jeu de base. De plus, il donne à voir un travail graphique très intéressant sur les environnements, qui montrent des volutes de fumées, des explosions ou encore des vagues déferlantes complètement statiques. La célèbre Grande vague de Kanagawa de Hokusai est une source d’inspiration évidente et, en ce sens, montre à quel point La complainte du ressac est le produit d’un travail visuellement et thématiquement inspiré.
La symbolique ne rend pas les coups
Épisode annexe, le DLC ne bénéficie pas de toute la force narrative qui caractérise le jeu de base. C’est toute la difficulté que représentent les DLC pour les scénaristes. Les enjeux géopolitiques, les ambitions des antagonistes ou les aspirations des alliés n’ont que peu d’effets sur le DLC. Comme pour beaucoup d’autres contenus annexes, l’histoire du dernier épisode de FFXVI n’est qu’une branche isolée, qui n’approfondit que peu d’éléments. Aussi, pour accrocher le joueur, La complainte du ressac ne peut s’appuyer que sur sa mécanique de jeu ; celle d’un action RPG qui tutoie le beat them all. Mais comme il n’apporte aucune nouveauté significative de ce côté, l’intérêt vidéo-ludique du DLC est réellement pauvre. La quête se fait de manière très linéaire et les ennemis ne présentent aucun défi particulier, au-delà d’un niveau supérieur à celui du joueur moyen au moment de finir l’histoire principale. De plus, la phase finale est particulièrement peu inspirée, avec des mises en scène de combats répétitives sur des commandes simplistes. Et le tout se joue pour aboutir sur un final qui n’apporte quasiment rien à l’univers de FFXVI. Dans le même temps, le jeu n’explique pas les conditions de lancement du DLC. Aucune information ne sera affichée où que ce soit. Il faudra aller sur le net pour le savoir. Enfin, le character design de l’épisode est pauvre et donne le sentiment d’un travail au rabais sur ce point. Plutôt décevant.
Dire que La complainte du ressac ne vaut pas le coup d’être joué serait excessif. C’est un truisme que de le préciser, mais il a son intérêt pour peu qu’on ait aimé le jeu de base. Cependant, il est très court, présente un character design pauvre et n’apporte pas grand-chose à l’histoire et à la mécanique globale du jeu. En d’autres termes, à 20€, il reste bien trop cher pour ce qu’il propose. D’autant plus qu’au moment où nous écrivons ces lignes, Final Fantasy XVI est momentanément proposée à 30€ sur le magasin en ligne de Square-Enix. Bref ! À l’heure actuelle, il vaut mieux offrir FFXVI que de s’offrir La complainte du ressac.