FINAL FANTASY VII REBIRTH
Japon – 2024
Support : Playstation 5
Genre : RPG
Développeur : Square-Enix
Éditeur : Square-Enix
Musique : Mitsuto Suzuki, Masashi Hamauzu, Nobuo Uematsu
Durée de jeu : Longue
Langue : Français
Date de sortie : 29 février 2024
LE PITCH
Après s’être confrontés aux griffes de la compagnie Shinra, Cloud, Barret, Tifa, Aerith et Red XIII se sont échappés de la ville dystopique de Midgar pour se lancer à la poursuite de Séphiroth, l’épéiste vengeur que Cloud avait laissé pour mort.
La quête du Graal
Le remake de FF7 revient pour nous raconter la suite de ses aventures. Avec l’épisode Rebirth, place aux grands espaces et aux activités en tout genre ! Connaissant le titre original, il y avait là un défi monstrueux à relever, même pour Square Enix. Force est de constater que ce dernier a su gérer ce projet pharaonique, même s’il reste quelques écueils ici et là. FF est bel est bien de retour.
Expliquer une session de jeu sur ce Final Fantasy VII Rebirth, c’est un peu comme décrire des vacances itinérantes où chaque étape a été le lieu d’une toute nouvelle expérience. En effet, suivant la philosophie du titre original, le dernier épisode du remake balise son parcours par une foule d’activités. Et à ce niveau, le jeu n’a aucun tabou : on peut se lancer dans des courses de chocobos à la sauce Mario Kart ou pratiquer le foot façon Rocket League, partir à la chasse aux monstres ou en quête d’un trésor pirate, jouer aux cartes ou à l’alchimiste. Pour tout dire, on peut même jouer à des jeux vidéo ! Combat, course, shoot’em up ou RTS… il n’y a qu’à demander. Et le tout se fait entre compères qui discutent très fréquemment, dans des environnements brillamment conçus en termes de level design. D’ailleurs, absolument tous les dialogues sont doublés en français, que ce soit pour les personnages principaux ou les figurants, et le tout par un jeu d’acteur vraiment soigné, en toutes circonstances. Tout cela contribue à animer le monde semi ouvert de Rebirth, qui est réellement engageant et prenant. Bref, sur la forme, c’est du grand art et on n’aura jamais vu une réalisation aussi immersive du monde de FF7 que dans Rebirth !
Final Fantasy 17
Final Fantasy VII Rebirth est un remake de FF 7, certes, mais c’est également un véritable héritier de la licence dans son ensemble. Et le titre ne manque pas de le signaler aux fans à travers plusieurs clins d’œil qui ne manqueront pas de finir listés sur la toile tôt ou tard. Le baraqué Barret se retrouve avec un oisillon posé sur la tête ? On pensera à Sazh de FFXIII. La frêle Aertih se lance dans une danse sacrée ? On jurerait voir Yuna de FFX. Il faut outrepasser la surveillance de gardes en passant par une structure métallique les surplombant ! Aucun problème ! On a déjà fait pareil dans FFVI. Même l’ambiance road trip avec toute la bande qui discute en coupant a travers champs pourrait rappeler l’expérience de FFXV. Bref le pad en main, on sent bien que Rebirth est une véritable synthèse de tout le savoir-faire accumulé en presque quarante ans de Final Fantasy. À ce niveau, il est même plus fidèle à la licence que ne l’est FFXVI, qui a adopté une lecture clairement disruptive des codes de sa série. En d’autres termes, les fans de toujours risquent d’être aux anges. Après… il faut reconnaître que les chocobos ne poussent pas leur cri original dans cet épisode et ça, pour internet, c’est à la limite du tolérable.
C’était une idée du stagiaire ?
Avec le travail abattu, le jeu ne pouvait que convaincre. Et il nous a convaincus ! Pour autant, tout n’est pas parfait. Si la forme est quasiment parfaite, le fond présente quelques lacunes étonnantes. En premier lieu, le jeu a tendance à imposer des activités sur le premier tiers de l’histoire. On pense à ces mini jeux qui viennent entraver l’élan narratif et ludique. Alors qu’on est plongé dans l’urgence d’une cavale, on est surpris d’avoir à s’arrêter sur plusieurs stands de jeux pour gagner des bibelots. Ceci est d’autant plus futile que ces activités sont libres d’accès et inscrites dans des quêtes annexes. Ailleurs, on se retrouve à comprendre après coup que pour battre un boss il faut jouer d’une manière très spécifique. Parfois, même, cette rigidité se dévoile à la fin d’un enchaînement de boss. Dans ces situations, l’échec semble bien injuste et donne l’impression d’avoir perdu son temps. Les adultes qui doivent gérer leur temps de jeu avec celui de la famille et du travail auront du mal à l’accepter, même si un mode facile est disponible. Parallèlement, le jeu est perclus de tutoriels sur des évidences mais échoue complètement à expliquer les subtilités de son système de combat, qui reste vraiment bien fait.
C’est bien la taille qui compte
Sur le plan technique, Rebirth est certainement le zénith de ce qui a pu être proposé par l’Unreal Engine 4. C’est tout simplement bluffant de finesse. Toutefois, les ambitions visuelles du jeu ne sont pas forcément adaptées à la PS5. On sent qu’il a d’autres supports en tête. En mode graphique (4K), le jeu tourne en 30 fps sans motion blur, ce qui sera éprouvant pour les joueurs sur grand écran avec des pixel réactifs comme l’oled ou les LCD haut de gamme. En effet, certains mouvements de caméra paraîtront clairement saccadés et rendra l’expérience de jeu fatigante à la longue. Ici, nous conseillerons d’activer le compensateur de mouvement disponible, tel que les « mode football », « 100 hz », « motion flow », etc. L’effet soap opera passera bien sur ce jeu. Quant au mode performance, s’il affiche bien soixante images par seconde, à l’heure où nous écrivons ces lignes, il reste juste trop flou pour être conseillé aux amoureux de la belle image. Si vous jouez sur un petit écran, les choses seront certainement plus simples à gérer. Au-delà de ces considérations matérielles, Rebirth est clairement aussi beau que ce qui avait été promis, et bien plus encore. Et cette beauté contribue à la féerie du titre à bien des égards.
Quand il nous laisse jouer à notre guise, Final Fantasy VII Rebirth est tout simplement exceptionnel ! Formidable ! Merveilleux ! Il propose une ambiance féerique, une mise en scène du voyage particulièrement poussée et une variété de jeu assez folle, en combat comme en quête annexe. On serait prêt à en redemander 10 fois ! Mais le titre se prend également les pieds en nous imposant souvent des phases de jeu inutiles, parfois longues, sans aucune possibilité de sauvegarde, qui dénotent souvent du contexte scénaristique du moment. Par ailleurs, beaucoup d’ajouts scénaristiques nous ont parus superflus et ont contribué à nous perdre. Cela étant dit, avec plus de 100 heures de jeu au compteur, on reste tout de même satisfait par l’expérience proposé, même si le jeu a pu régulièrement nous désespérer ici et là. Finalement, pour les fans de la première heure, il faut surtout comprendre ceci : pour finir FF7 Rebirth, les adultes d’aujourd’hui devront trouver autant de temps libre qu’à l’époque de leur adolescence. Et tout ça pour ne pas retrouver le jeu complet. Êtes-vous prêts à relever ce défi ?