FATE / SAMURAI REMNANT
Fate/サムライレムナント – Japon – 2023
Support : Playstation 5, Nintendo Switch, PC
Genre : Action-RPG
Musique : Keita Haga, Daisuke Shinoda
Développeur : Omega Force
Durée : longue
Langue : Anglais
Éditeur : Koei Tecmo
Date de sortie : 29 septembre 2023
LE PITCH
Iori Miyamoto, fils adoptif et disciple du légendaire Musashi Miyamoto, vit aux côtés de sa sœur Kaya et cultive l’art de l’épée. Mais son quotidien paisible est chamboulé lorsqu’il est attaqué par une autre épéiste accompagnée par son Servant : un assaut qui signe son entrée dans le Rituel de la lune.
Nouvelle lune, Nouvelle ère
Samurai Remnant est le nouveau membre de la saga tentaculaire Fate initiée par le Visual-Novel Stay Night. Conçu par Type-Moon et paru sur PC en 2004, le titre a ensuite connu d’innombrables spin-offs et adaptations, explorant divers genres et multipliant les media, du manga à la série d’animation en passant par le light-novel.
L’histoire est ici fondée sur la même idée que la série d’origine : le disciple d’un grand maître cultive son art dans le but de faire le bien autour de lui, jusqu’au jour où il se trouve embarqué malgré lui dans la guerre pour le Saint Graal. Sur le point de tomber sous les coups d’un rival, il est alors sauvé par l’irruption d’un Servant, un guerrier historique du passé ramené à la vie pour assister son « maître » au cours de cette bataille. Samurai Remnant explore toutefois une nouvelle période : alors que Stay Night se déroule durant les années 2000 et que, autre exemple, le jeu Extra se situe dans une futur proche, cette dernière production en date emmène le joueur au Japon de l’ère Keian, période qui s’étend de 1648 à 1652 et qui se distingue par un certain calme après des années de conflit. C’est alors le prétexte idéal pour visiter Edo, l’actuelle ville de Tokyo, et ses alentours, le jeu prenant parfois des allures de Ryo Ga Gotoku (alias Yakuza, ou Like A Dragon désormais) en version allégée. La visite des différents quartiers est ainsi l’occasion de faire des rencontres plus ou moins amicales et de rendre service à des PNJ ou d’éventuels alliés à incarner de manière occasionnelle. Si le voyage ne manque pas forcément de charme, il montre moins d’ambition que les super productions de SEGA, notamment au travers d’une réalisation propre mais dépassée : les environnements sont plutôt dépouillées et victimes d’un clipping notable, tandis que la mise en scène des nombreux (et longs) dialogues se montrent particulièrement austère, contrastant néanmoins avec les attaques ultimes des Servant qui s’avèrent on ne peut plus spectaculaires.
Deux sabres sinon rien
Le système de combat laisse également une impression mitigée. Il faut d’abord savoir que l’on ne se trouve pas ici face à un Musou comme le laisse croire la signature d’Omega Force. On trouve bien quelques similitudes, comme les combinaisons d’attaques rapides et d’attaques puissantes, ainsi que la jauge spéciale qui se remplit au cours des combats pour donner accès à une technique surpuissante. Seulement point d’immense champ de bataille surpeuplé et donc pas question de moissonner les soldats par centaines au cours de ballets hypnotiques (pour les connoisseurs) / rébarbatifs (pour les détracteurs) : les missions se montrent plus brèves et ramassées, avec un ou deux ennemis imposants à la fois, accompagnés d’une poignée de sbires, qu’il s’agisse d’humains ou de diverses créatures monstrueuses. En outre, le moindre ennemi a tendance à encaisser les coups du protagoniste sans vraiment broncher, ce qui expose le joueur à une contre-attaque s’il matraque les touches sans retenue. C’est un peu différent lorsque l’on contrôle un Servant : il est possible d’incarner temporairement Saber, le partenaire attitré de Iori, ou l’un des Servant sans maître recrutés en cours de route et de profiter de leur puissance démesurée pour des combats bien plus jouissifs. On regrette alors que ces personnages n’aient pas droit à leur campagne dédiée et qu’ils ne se laissent prendre en main que très occasionnellement. Iori a tout de même quelques tours dans sa manche, notamment ses cinq postures de combats dont les effets peuvent être combinés grâce à la technique d’After Glow ; après avoir combattu un certain temps avec le style de l’eau, il est possible de conserver son effet de vitesse caractéristique en profitant de la puissance du style de la terre, par exemple.
Ceux qui recherchent le feu d’artifice constant que l’on attribue généralement aux productions Omega Force risquent d’être déçus. Mais la montée en puissance du héros, ainsi que l’intervention des Servant offrent quelques moments de bravoure mémorables, et l’histoire, malgré quelques révélations tirées par les cheveux, se montre prenante grâce à une galerie de personnages attachants ; à condition de comprendre l’anglais, Samurai Remnant étant malheureusement dénué de traduction française.