ELDEN RING
Japon – 2022
Support : PC, PlayStation 5, Xbox Series
Genre : RPG
Développeur : From Software
Éditeur : Bandai Namco
Musique : Yuka Kitamura
Durée de jeu : énorme
Langue : Anglais
Date de sortie : 25 février 2022
LE PITCH
Elden Ring se déroule dans le royaume des Entre-Terre, quelque temps après la destruction du Cercle d’Elden titulaire et la dispersion de ses fragments, les Grandes Runes. Autrefois honoré par le Cercle et l’Arbre-Monde qui symbolisaient sa présence, le royaume est maintenant gouverné par les progénitures demi-dieux de la reine Marika l’Éternelle, chacun possédant un éclat du Cercle qui les corrompt et les empoisonne de par leur pouvoir. Le joueur incarne un Sans-Eclat (un exilé des Entre-Terre qui a perdu la grâce du Cercle) rappelé après le Fracassement, qui doit traverser le royaume pour trouver toutes les Grandes Runes, restaurer le Cercle d’Elden et devenir le Seigneur d’Elden.
Le trône de faire
Hidetaka Miyazaki, un ludologue visionnaire qui a su marquer le monde du jeu-vidéo da sa patte, avec Demon’s souls, la saga Dark Souls, Bloodborne, et Sekiro Shadows Die Twice. Chacune de ses œuvres a une saveur particulière, pour la plupart ce sont des jeux qui ne prennent pas le joueur par la main, ils sont dépourvus de cartes, on peut en ne s’attardant qu’à la surface, les considérer comme une succession de rencontres épiques (il parait que c’est difficile). Néanmoins, notre expérience sur ceux-ci, ont révélé que ce sont des œuvres romantiques (au sens littéraire du terme). Elden Ring parait cette année sur toutes les plateformes, avec l’ambition d’adapter la mode de l’open-world, à la sauce des Soulborne comme on les appelle désormais.
Le développement commence en 2017, en fin de production du deuxième DLC de Dark Souls 3 : The Ringed city. Surprise de taille, lors de sa première annonce, le jeu est co-écrit par George R. R. Martin célèbre auteur des romans de dark fantasy : Game of thrones.
De là, à pouvoir affirmer l’association du siècle en termes de dureté d’environnements, de trames, et de ressorts scénaristiques, la panacée est réelle. Cette association entre deux hommes de talents, est pensée pour s’imposer face à des concurrents pas piqués de hannetons, comme l’adaptation des romans de Sapkovski pour The Witcher, le mastodonte Skyrim quasi indétrônable avec ses mises à jour régulières (et profusion d’éditions), et le « petit » Zelda Breath of the Wild qui a ont su bouleverser le RPG en open world.
Sans-éclat.
Elden Ring conserve l’héritage des Souls, le gameplay tout d’abord, où les gâchettes correspondent aux deux parties du corps humain : l’attaque rapide, et chargée à droite, et le bouclier pour se protéger à gauche. Notez que depuis les Souls, vous pouvez jouer gaucher, porter une arme dans chaque main, lancer des sorts, vous soigner, tirer à l’arc, etc…
Le maître mot c’est le personnage à la carte, même si vous choisissez l’un des archétypes de l’écran de sélection de personnages, en chemin vous êtes absolument libre de le customiser. Soit en suivant la voie des statistiques définie par la classe, soit en vous forgeant un chevalier, qui sait manier une épée lourde, un bouclier lourd, une armure de plates, et jeter des boules de feu, vous forgez votre propre héros.La grande nouveauté de ce jeu, c’est l’équitation, vous possédez désormais un cheval nommé Torrent, qui dispose de sa propre barre de vie, que vous pouvez soigner avec l’item adéquat, et bien entendu vous pouvez combattre sur votre fidèle destrier. De même dans les actions « nouvelles », l’on peut maintenant courir, sauter, s’accroupir pour être furtif. Cette sensation de liberté est magnifiée par l’univers du jeu, composé de grandes étendues sauvages et hostiles.
Miyazaki aux commandes, il va de soi que le jeu ne dispose d’aucun journal de quête (prévoyez un calepin à côté pour prendre des notes), il concède quand même une carte du monde dont on doit trouver soi-même les fragments de carte sur l’aire de jeu. Pour améliorer la lisibilité, un filament doré vous indique le chemin à suivre, mais pas de boussole, pas de points d’intérêt à suivre via un HUD saturé d’informations comme sur les jeux récents (quand on vous dit de prévoir un bloc note ou un cahier !). Bien entendu, vous pouvez vous rendre à peu près partout dès le début du jeu, mais gare aux ennemis coriaces ! Une série de marqueurs personnalisés vous permet d’annoter la carte en jeu pour revenir plus tard vers ces points d’intérêt qui vous ont repoussé violemment. Pour clore sur l’accessibilité, c’est une énergie présente depuis Dark Souls 2 de multiplier les points où l’on peut se reposer et attribuer ses niveaux durement gagnés. Il en sort un confort de jeu incroyable, pas plus facile, mais moins stressant.
Vous êtes mort.
Question difficulté, rien de vraiment neuf sous le soleil. Vous allez mourir souvent, c’est toujours moins frustrant qu’un écran « game over » où l’on doit recharger sa partie, car nous sommes relancés immédiatement dans l’action. Le jeu dispose aussi d’un artisanat très poussé (bombes incendiaires, huiles pour enduire son arme, buffs det debuff divers et varié), qui demande un peu de collecte, mais est très intuitif. Le pattern des boss est toujours aussi lisible que précédemment dans ce type de jeux, vous allez aimer le frisson du challenge procuré par les rencontres. De quoi largement meubler la trame principale qui se boucle en à peu près 30 heures de jeu en ligne droite pour les habitués du genre, jusqu’à 200 heures pour la complétion à 100%, et les new game +. La présence du multijoueur grandement plus fonctionnel qu’auparavant, vous permettra d’affronter, ou de coopérer avec d’autres aventurier(e)s. De même, la musique de la compositrice Yuka Kitamura présente sur nombre de productions From Software, vous galvanise sur des thèmes wagnériens, mais aussi sur l’une des autres nouveautés du soft : une musique d’ambiance qui n’est pas sans rappeler le style de Jeremy Soule sur la saga The Elder Scrolls.
La patte esthétique propre aux jeux de Miyazaki adaptée à l’écriture de George R. R. Martin décoiffe. Néanmoins, nous restons en territoire connu sur la saga Dark Souls, quelques chevaliers qui font penser qu’Elden Ring se déroule après la saga majeure du studio. Un aspect poupées de cire, des créatures lovecraftiennes et hideuses, des designs très inspirés par le manga Berserk.
Elden Ring sait profiter de l’expérience du studio From Software, et de la notoriété de son lead designer Hidetaka Miyazaki pour redéfinir à sa façon le jeu vidéo en monde ouvert. Par son ton résolument adulte, son esthétique Romantique, la liberté de choix donnée aux joueurs, un multijoueur simplifié, un artisanat intuitif, et une foultitude de possibilité de customisation de son personnage, procurent un plaisir intense de jeu. Plaçant la barre très haut, et faisant la nique aux cadors (même à Zelda), Elden Ring concours et sera très certainement lauréat du jeu de l’année, en attendant les hypothétiques DLC pour l’approfondir encore.