EIYUDEN CHRONICLE : RISING
Japon – 2022
Support : Nintendo Switch, Playstation 5, Xbox Series, PC
Genre : Action RPG
Développeur : Natsume Atari Inc
Éditeur : 505 Games
Musique : Takashi Tsuzuki, Seitaro Tsuzuki
Durée de jeu : Moyenne
Langue : Français (textes)
Date de sortie : 10 mai 2022
LE PITCH
Un tremblement de terre a détruit la ville de Nevaeh et a révélé des ruines aux reliques fabuleuses. De toutes parts, des aventuriers viennent tenter leur chance en échange d’une participation à la reconstruction de la cité. Parmi eux se trouve CJ, une jeune adolescente à la recherche d’un trésor bien particulier. Elle ne le sait pas encore, mais sa quête la mènera bien plus loin que prévu.
Une répétition qui se sirote
Dans Eiyuden Chronicle : Rising vous incarnez une jeune héroïne innocente et pleine de bonne volonté. Un cliché de J-RPG qui définit finalement assez bien la structure du titre : simple et efficace, avec son lot de faiblesses et de surprises, qui séduira autant qu’il fera râler. Et, pour tout dire, nous avons aimé.
Au niveau strictement technique, Eiyuden Chronicle : Rising propose un habillage qui ne paie pas de mine. On contrôle des personnages en 2D évoluant dans un univers modélisé en 3D, avec une logique de plateformer qui ne surprendra personne. Un cadre connu qui ne fait toutefois pas l’économie des techniques graphiques de bases attendues en 2022. On pense en particulier à l’éclairage, qui bénéficie d’une certaine finition, à l’application d’effets volumétriques simples mais efficaces et une utilisation judicieuse de quelques jeux de particules pour habiller l’espace de pollens et autres aérosols, le tout présenté sans alourdir l’image. Rising assume son budget technique et en fait un usage réfléchi.
Le rétro caché
Cette esthétique de la limite se retrouve sur de nombreux aspects du titre. Les différents thèmes musicaux sont composés d’une instrumentalisation digitale qui tente de reproduire des sonorités organiques sans vraiment chercher à nous tromper. Le monde est représenté de manière synthétique, avec un rendu de la carte en perspective cavalière à l’air désuet. Par toutes ces touches un peu vieillottes, Eiyuden Chronicle : Rising affirme une esthétique 32 bits qui, paradoxalement, ne peut se ressentir qu’en le jouant et qui touchera certainement les adeptes de cette époque.
Cette fragrance rétro se ressent principalement au niveau du game design. En effet, la mécanique de jeu demande un temps d’infusion particulièrement long au regard des critères actuels. Pour tout dire, elle se développe sur presque toute la durée de votre aventure et, ce faisant, n’en finit pas d’enrichir sa formule au fur et à mesure de votre progression. Il faut toutefois reconnaître que les débuts sont incroyablement modestes et se laissent de la marge pour la suite mais, pour autant, le jeu n’a rien de rebutant quand on se lance. La prise en main est simple et toute nouvelle capacité est accueillie comme la marque d’une progression réjouissante, qui nous encourage à aller toujours plus loin.
Un art de la répétition
Parallèlement, ce game design joue un jeu habilement trouble dans la distinction des objectifs de la quête principale à ceux des quêtes annexes. Car Eiyuden Chronicle : Rising se joue en fait sur deux plans : dans un premier plan, il faut faire avancer l’histoire de CJ et de ses compagnons de route. Dans un autre, il faut contribuer à la reconstruction de Nouveau Nevaeh en rendant service à ses habitants. Il en résulte tout un tas de petites situations qui sont autant d’occasions d’approfondir sa connaissance du jeu.
Cependant, si on peut développer un attachement réel à l’évolution de la cité et à ses habitants, certains trouveront que les quêtes annexes plus ou moins imposées par la population représentent un remplissage honteux qui multiplie les détours et allonge artificiellement la durée de vie du jeu. Pour notre part, nous avons pris cette répétitivité comme une mécanique de farming très agréable qui a été très largement profitable à l’évolution de nos personnages et à notre découverte du monde de Rising. Bien entendu, il faudra faire preuve d’un peu d’organisation pour qu’un déplacement remplisse plusieurs quêtes annexes en même temps. C’est un style qui plaira principalement aux joueurs patients, qui aiment poser leur rythme pour profiter de leur titre sur la durée. En l’occurrence, nous parlons d’une vingtaine d’heures pour les adeptes du 101%. Ce qui est vraiment pas mal pour moins de 15€.
Avec un monde simple et bien travaillé, un système de combat facile à prendre en main qui se développe continuellement et une ambiance musicale très agréable, Eiyuden Chronicle : Rising nous a réellement charmés. L’histoire souffre de quelques facilités d’écriture et la profusion de quêtes annexes pousse le bouchon un peu loin mais, dans l’ensemble, on a aimé ce titre et on y est revenu avec plaisir. On n’en attendait pas tant de cet amuse-gueule, dont la mission principale était de nous donner envie d’en savoir plus sur Eiyuden chronicle : hundred heroes, prévu pour 2023. Sur ce point, c’est réussi.