EASTWARD
Chine – 2022
Support : Nintendo Switch, PC
Genre : Action, Aventure
Développeur : Pixpil
Musique : Joel Corelitz
Durée : longue
Langue : français
Distributeur : Chucklefish
Date de sortie : 24 mai 2022
LE PITCH
John, un mineur sans histoire mène une vie monotone mais tranquille dans un village souterrain. Il est accompagné par Sam, une fillette pleine de vie mais aussi pleine de mystères qui se révèlent au plein jour lorsqu’ils doivent soudainement quitter leurs pénates.
A l’est toute !
Eastward est le premier jeu du studio Pixpil, fondé en 2015 à Shanghai, et cette première production dévoile clairement leur amour pour les Zelda à l’ancienne, que ce soit dans les mécaniques de jeu ou dans le style visuel.
Mais au niveau du visuel, il s’agit de bien plus qu’un simple hommage : la 2D pixelisée affichée ici est tout simplement sublime, bien loin des productions au rabais qui pullulent ces derniers temps dans les rayons virtuels. Les décors sont d’une grande variété et, surtout, d’une grande finesse : à travers leurs formes et leurs couleurs, chaque zone affiche son caractère, bien aidé, de plus, par des effets d’éclairage subtils. L’animation a également été soignée, puisque, en dehors du protagoniste taciturne, tous les personnages secondaires se montrent très expressifs dans leurs mouvements, particulièrement Sam, l’autre star de l’aventure, et ses adorables mimiques. Tout ceci est encore souligné par l’autre point fort d’Eastward : sa musique. Souvent, cette dernière accompagne à la perfection l’environnement pour renforcer l’immersion dans ce monde vaste et envoûtant. Avec un tel enrobage, il paraît difficile de résister à l’appel de cet Eastward, même s’il tombe parfois dans les travers récurrents du jeu indé’.
The Legend of Sam
Ce n’est pas forcément étonnant pour le premier jeu d’un studio indépendant, mais, les développeurs se sont parfois perdus en cours de route à trop vouloir en faire. D’une part, si l’histoire se montre parfois touchante, elle se dilue dans de trop nombreuses parenthèses parfois maladroites, comme ce début de romance, prétexte pour mettre un peu d’émotion au chausse-pied, ou une séquence superflue sur un plateau de tournage. Ensuite, c’est au niveau des différentes séquences de jeu que l’expérience dévie de sa route pour pas grand-chose. Au départ, Easward est un jeu d’action-aventure qui rappelle notamment A Link To The Past par sa vue du dessus, ses combats et l’exploration, dans des donjons ou à travers les différentes régions du monde que l’on traverse. Ces passages sont plutôt réussis dans l’ensemble, notamment grâce à des casse-tête bien conçus (les combats auraient cela dit mérités de meilleurs réglages, à cause, entre autres des deux personnages à contrôler, mais passons). Mais le rythme est haché par des séquences narratives bien trop longues quand elles n’apportent rien et, surtout, par des phases de jeu annexes assez pénibles, comme si les designers voulaient à tout prix apporter de la variété de peur que le joueur s’ennuie. C’est un peu dommage.
Si on peut lui reprocher quelques écueils, il est difficile de résister à l’univers séduisant d’Eastward. Les amoureux de productions indés devraient succomber à son univers visuel et sonore fignolé avec amour, mais l’on attend surtout les prochains travaux de Pixpil, un jeune studio déjà plein de promesses.