DUNGEONS 3
Allemagne – 2017
Support : Nintendo Switch
Genre : Stratégie, Aventure
Développeur : Realmforge Studios
Éditeur : Kalypso
Musique : Michael Rother
Durée de jeu : Élevée
Langue : Français
Date de sortie : 15 septembre 2022
LE PITCH
Le Seigneur du Donjon a unifié avec succès les forces du mal et a ainsi établi son empire maléfique. Il est désormais l’heure pour la prochaine étape de sa quête diabolique : l’expansion. En persuadant Thalya, la prêtresse des elfes sombres, de devenir son lieutenant en chef, le Seigneur du Donjon a trouvé le moyen de diriger sa campagne de conquête depuis les confins de son antre souterrain. Avec Thalya en première ligne et les forces du mal réunies derrière elle, les joueurs devront utiliser tous les coups possibles et imaginables pour écraser une bonne fois pour toutes ces satanés héros du monde du dessus.
Architecte du mal
Cinq ans après une sortie collégiale sur PC et les grosses machines de l’époque (que le temps passe vite) Dungeon 3 s’offre un ultime tour de piste avec un portage sur Nintendo Switch. Il y est toujours question d’incarner le mal absolu. Il y est toujours aussi question de petits problèmes d’ergonomie et de renouvellement.
Imaginée par le studio allemand Realmforge Studios, la saga Dungeon s’inscrivait ouvertement dès son premier épisode en 2011 comme un vibrant, mais maladroit, hommage à l’excellent Dungeon Keeper de monsieur Peter Molyneux, permettant pour une fois de prendre le contrôle de l’armée massacrant habituellement les forces du bien et préservant sadiquement sa terrifiante demeure idéale pour les nobles quêtes. Dans Dungeons 3 les choses n’ont pas trop bougé de ce côté là puisque le Mal (lui-même) est de retour et s’efforce de transformer Thalya, elfe noire élevée par un paladin, en support de Satan sur patte, en grand espoir des hordes démoniaques. Toujours conté par un narrateur des plus bavards et adepte des clins d’œil à répétition, Dungeon 3 se présenterait même comme une parodie poussive de la licence Warcraft dont il multiplie les détournements et les coups de coudes dans les côtes. A la surface il en affiche même une partie du gameplay STR permettant de mener des assauts contre les camps et villages avoisinants (tous innocents cela va de soi) avec des troupes à gérer et organiser en amont et des batailles au gameplay plutôt souple et accessible, mais limité à une vingtaine d’unités.
Honni soit qui mal y pense
L’occasion de faire table rase alentours et surtout de récolter des ressources (or et points maléfiques) permettant de développer ses fameux donjons et d’étendre ses connaissances en maçonnerie et fourberie. Le jeu fait donc un constant aller-retour entre les massacres armés et la confection amoureuse de sa forteresse où les recherches et les spécialisations permettent de disposer des défenses de plus en plus efficaces contre les opposants qui voudraient nous envahir, et surtout des pièges de plus en plus sadiques et définitifs. Plaisant et toujours aussi dépaysant, Dungeon 3 reste cependant un titre assez modeste techniquement et est constamment limité par un scénario très basique et par une maniabilité pas forcément toujours très adaptée aux touches d’un pad. Surtout, il peine dans la durée à renouveler sa formule, les différentes missions et l’alternance mécanique entre les deux phases du jeu restant quasiment immuable jusqu’à la fin. Visuellement pour son arrivée sur Switch le jeu n’a d’ailleurs pas vraiment connu de vrai refonte ou de petit lifting, mais assure tout de même une édition plus complète que jamais avec l’intégralité des anciennes extensions (Once Upon a Time, Evil of the Caribbean et Lord of the Kings) intégrées de base, auxquelles viennent s’ajouter des cartes d’escarmouches inédites, plus de salles et de capacités disponibles et un tout nouveau mode coop à deux joueurs pas toujours des plus fluides mais sympa tout de même. Toujours aussi perfectible, Dungeon 3 reste tout de même une proposition assez amusante à l’humour et à la finesse toute teutonne.