DOLMEN
Brésil – 2022
Support : Playstation 5, Xbox Series, PC
Genre : Souls like
Développeur : Massive Work Studio
Musique : Antonio Teoli
Éditeur : Prime Matter
Durée de jeu : Moyenne
Langue : Français (textes), Anglais (voix)
Date de sortie : 20 mai 2022
LE PITCH
Dans Dolmen, vous êtes envoyé sur un monde extraterrestre hostile connu sous le nom de Revion Prime. Votre mission ? Rapporter des échantillons d’un cristal aux propriétés uniques, le « Dolmen ». Ces cristaux permettent d’interagir avec les différentes réalités, révolutionnant ainsi l’exploration spatiale et modifiant pour toujours le monde que nous connaissons.
Désolé, j’ai déjà l’anneau
Si Elden Ring a cessé de battre le fer de l’actu vidéo ludique, les échos de son travail restent toujours bien vivaces. C’est dans ce contexte que Dolmen vient se présenter aux fans de souls like. Est-ce de la folie ? De la confiance en soi ? Ce qui est sûr, c’est que c’est un mouvement osé, voire complètement méta : Le petit nouveau prêt à se mesurer au maître incontestable… C’est beau ! Mais la réalité du joueur est moins romantique que celle de ses jeux. Et en proposant de bonnes idées réalisées avec des moyens limités, Dolmen a bien du mal à faire valoir sa formule.
Si l’ambiance se veut complexe, les sources d’inspiration restent limpides. Dolmen est un remake de « Quand Demon’s Souls rencontre Dead Space ». Il propose une mécanique souls like sous un habillage horrifique spatial qui présente un vrai potentiel aux yeux des fans des titres évoqués. Et dès la prise en main, les habitués du genre ont de quoi se sentir chez eux. En effet, les contrôles sont calqués sur ceux des grands titres de FromSoftware et le principe de l’exploration qui attise continuellement une curiosité possiblement fatale marche bien. À côté de cette mécanique (dorénavant) classique, Dolmen n’oublie pas de proposer des idées bien à lui. En premier lieu, avec une jauge d’énergie dont la gestion sort des sentiers battus. Comparable à la jauge de magie de ses aînés, cette jauge d’énergie côtoie celles de vie et d’endurance et peut s’utiliser pour les combats à distance. Dans ce cadre, elle se rechargera continuellement et est potentiellement infinie. Mais elle peut également être utilisée comme une réserve tactique pour recharger sa vie en cas de pénurie de soin. Dans ce cas-là, la part ponctionnée réduit le maximum de la jauge, dont les capacités de rechargement se retrouvent réduits. Cette utilisation double rend l’évolution de cette jauge d’énergie très intéressante au moment de gérer l’évolution de son personnage, dans la mesure où elle sert à la fois de vie et de force de frappe à distance. À cela s’ajoute quelques éléments de crafting intéressants, reposant sur une affiliation élémentaire qui a une réelle influence sur les ennemis, en bonus comme en malus.
On n’a pas de pétrole …
Même s’il reprend largement les grandes lignes du genre, avec ses points de repos et sa mécanique de mort vous dépossédant de l’expérience accumulée, Dolmen cherche réellement à définir une identité propre. Mais il souffre tout de même d’un visible manque de moyens. Le level design ne brille pas vraiment et échoue à mettre en valeurs les points d’intérêt, ce qui rend l’exploration souvent brouillonne. L’agencement global du parcours du héros amène une certaine répétitivité, face à des ennemis pas très futés. Les développeurs ont eu l’étrange idée d’obliger le joueur à revenir dans le hub central (son vaisseau) s’il veut monter de niveau. C’est ici une mécanique que FromSoftware lui-même avait abandonnée juste après Demon’s Souls. On sent que les graphistes ont cherché à proposer une certaine ambiance lumineuse. Cependant, la présentation visuelle du titre reste encore bien en deçà des standards actuellement attendus, même sur la nouvelle génération de console et ce autant d’un point de vue purement technique que de celui de la direction artistique. Les animations restent rigides également, même s’il faut souligner que la maniabilité reste plutôt acceptable. On regrettera quelques bogues d’entrées de commandes, qui peuvent ne pas passer si on joue trop vite. Par exemple, après le lancement d’une attaque, il arrive souvent qu’on se retrouve à appuyer sur le bouton du bouclier en vain sans s’en rendre compte tout de suite. Une fois le rythme pris, on s’y retrouve, certes, mais ce genre d’écueil reste difficile à accepter.
Fromsoftware a eu le temps d’affiner le genre qu’il a créé. Massive Work Studio commence son périple. Ce décalage se ressent à tous les niveaux, que ce soit sur le plan visuel, sur le plan auditif ou encore sur celui du gameplay. On reconnaît tout de même une envie de bien faire malgré des moyens limités, qui permettent aussi au jeu d’être proposé à un tarif alléchant. Cependant, on ne peut ignorer qu’avec un Elden Ring à une petite dizaine d’euros de plus, on a infiniment mieux. Dans ce contexte, il est tout bonnement impossible de conseiller Dolmen aux fans du genre.