DISGAEA 7 : VOWS OF THE VIRTUELESS
Makai Senki Disgaea 7 – Japon – 2023
Support : Playstation 5, Nintendo Switch, PC
Genre : Tactical RPG
Développeur : Nippon Ichi Softwares
Éditeur : NIS America
Musique : Takeshi Matsumoto, Tomohiro Horihata, mook, Kaoru Otsuka
Durée de jeu : Élevée
Langue : Français (Textes), Japonais et anglais (Voix)
Date de sortie : 6 octobre 2023
LE PITCH
Plongez dans le monde démoniaque de Hinomoto où le code du Bushido est dépassé mais où le code de Destruction est en vogue ! Hinomoto, constitué d’une myriade de Sous-mondes différents, est le foyer d’une multitude de démons ayant chacun leurs propres convictions. C’est alors qu’apparaît la fangirl de bushido, Pirilika, une riche et naïve jeune demoiselle ayant convaincu Fuji de la protéger le temps d’assouvir ses ambitions. Mais ce contrat est plus complexe qu’il n’y paraît, alors assurez-vous de bien vérifier les petits caractères…
Par le sabre et le kaiju !
Démons bien frappés et pingouins échauffés sont de retour et bien en forme dans Vows of the Virtueless, nouveau chapitre inédit (parce que les portages et les remakes hein…) de la saga de RPG Tactiques complètement craqués Disgaea. Voyage à l’ère du Bushido, rectification des petits abus de l’opus précédent et des tonnes de subtilités qui font encore et toujours la différence.
Changement de cadre donc pour Disagea 7 qui s’emporte dans une vision fantasmatique et bigarrée de l’âge d’or du Japon… Enfin un paysage en cours de transformation profonde, inspirée par les influences d’autres mondes, et qui ne sont certainement pas aux goûts de Pirilika, richissime fan-girl en visite touristique et qui déplore cette évolution. A tel point qu’elle engage (arnaque ?) la fine lame Fuji afin de l’aider à rassembler les 7 armes fondatrices du pays et rétablir la grandeur d’antan. Le début d’une grande aventure rocambolesque à souhait, peuplées d’acolytes tous plus délirants les uns que les autres, sources d’interminables dialogues ubuesques et hystériques admirablement accompagnés par une traduction française (!) on ne peut plus réussis. Les amateurs de la licence se régalent en terrain connu, les autres vont découvrir une comédie complètement loufoque, parodique, ultra référentielle et manga, dont la légèreté et l’humour gamin tranche toujours autant avec la précision et l’offre colossale de son système de jeu. Dans les grandes lignes, on reste ici bien ancrée dans les canons du classique Tactical-RPG avec ses combats aux tours par tours, ses déplacements stratégiques sur des mini-maps quadrillées, mais les combats sont parsemés d’incongruités qui en font tout le sel. Il est donc toujours possible de balancer ses camarades d’un bout à l’autre du terrain, de se superposer ou de superposer quelques éléments du décor pour atteindre des zones en hauteur, où de jouer avec les Geo Panel pour débloquer quelques bonus ou libérer des combos élémentaires en les faisant exploser.
Extrême limite
Le level design (plus que l’habillage proprement dit) a rarement été aussi bien pensé et diversifié dans sa construction et ses logiques. A ces dernières il va d’ailleurs falloir ajouter le potentiel de la technique Megamax, déclenchée tel une furie en plein combat, qui transforme l’un des personnages en géant pendant trois tours, lui permettant de frapper comme un sourd sur une large zone ou d’affronter un kaiju adverse. Au rayon des techniques à libérer façon fury, on trouve aussi le « Mode Luciferien » accessible aux possesseurs de l’une des armes mythiques, qui booste de manière spectaculaire les stats et s’achève sur une attaque ultime. On peut aussi compter sur un système de combos beaucoup plus libre et généreux multipliant cette fois-ci autant les coups que les cibles. Un gameplay incroyablement généreux, à la fois surpuissant et plein de petites finesses, qui d’accomplit par des récompenses de fin de bataille non plus calé sur les combos mais sur des conditions spéciales et variables à remplir. De quoi booster efficacement les gains d’item et d’Exp, ou d’améliorer considérablement les niveaux obtenus dans les fameux mondes objets (où l’on pénètre dans un artéfact transformé en tour de 10, 20 ou 30 étages). A noter d’ailleurs que même si les niveaux des personnages et des items peuvent parfois être gonflés jusqu’au numéro 9999 et que les attaques diverses peuvent atteindrent des sommets délirants, l’apparition de ces limites est revenue à un peu plus de sobriété et surtout une évolution graduelle beaucoup plus gratifiante.
Prinny libre !
Les développeurs ont aussi disposés de nombreux sous-mondes à explorer pour éviter le levelling sur des champs de batailles déjà parcourus, replacé le « Conseil Infernal » pour influer sur les caractéristiques du jeu et les conditions des combats, disposé un distributeur de Gatchapon dans l’infirmerie (attention à la collectionnite) et de nombreuses autres surprises tout au long des nombreuses heures de jeu offertes. Vaste et généreux cela va sans dire, Disgaea 7 reste cependant un soft toujours un peu limité du côté technique. Si le passage de la 2D à la 3D est toujours de mise avec un léger affadissement des designs et des environnements, ainsi que des modélisations mignonnettes mais pas forcément très performantes, on doit souligner quelques améliorations dans les contours et surtout une raréfaction des petits soucis techniques remarqués en 2021 : ralentissement, aliasing, chargements longuets… Seule la mouture Switch se montre parfois un peu à la peine, mais sans que cela soit non plus handicapant.
Un septième épisode particulièrement réussi qui a opéré une sélection éclairée des qualités des jeux précédents pour en livrer la substantielle moelle tout en disposant, en plus d’un univers relativement inédit, quelques nouveautés excitantes et affriolantes. Du Tactical RPG niveau 99.