DISGAEA 6 : DEFIANCE OF DESTINY
魔界戦記ディスガイア6 – Japon – 2021
Support : Nintendo Switch, Playstation 4
Genre : RPG
Développeur : Nippon Ichi Software
Editeur : NIS America
Musique : Tenpei Sato
Durée de jeu : Elevée
Langue : Voix anglaises et japonais, textes français
Date de sortie : 29 juin 2021
LE PITCH
Zed est un zombie prétentieux qui appartient au rang le plus bas du Sous-Monde, avec sa sœur Bieko. Quand le Death-tructor Divin menace leur mode de vie (ou de mort), Zed doit alors exploiter sa capacité unique d’Ultra-Réincarnation pour tenir tête à cette menace. Pendant l’aventure, des citoyens hauts en couleur du Sous-Monde se joindront à lui dans sa quête. Est-il possible pour des voyous immortels comme eux de défier le destin ?
La mort n’est pas une fin en soi
Après une petite poignée de portages et de Perfect Edition, la saga star de Nippon Ichi Software revient enfin avec un chapitre inédit. Disgaea 6 donc, ou Defiance of Destiny, un Tactical RPG toujours aussi furieusement Tactical et toujours aussi terriblement barré.
Pas de révolution ou de renversement de tables à l’horizon, les amateurs de la série vont retrouver très rapidement leurs marques dans ce 6ème chapitre officiel qui reprend avec toujours autant de réussite un mélange déglingué entre une construction de Dungeon Crawler vertigineux, le gameplay d’un T-RPG exigeant et un humour lourdingue et loufoque qui se déverse par flots ininterrompu de dialogues hystériques et de clins d’œil chamarrés. Tout un esprit, épuisant pour certains, savoureux pour beaucoup qui propose cette fois-ci de suivre la quête vengeresse d’un mort-vivant dépressif, Zed, bien décidé à éliminer son ennemis mortel (c’est le cas de le dire) : le bien nommé Death-tructor. Et ça ne va pas être une promenade de santé, à tel point que volontairement ou non, le brave Zed va devoir régulièrement user et abuser de son pouvoir d’Ultra-Réincarnation, sorte de suicide le faisant repartir au niveau 1 mais en gardant précieusement une grande partie de ses statistiques… bien souvent boostées jusqu’à lie et dans des échelles inhumaines. Une façon amusante de jouer avec le concept meta du Die & Retry, tout en poussant toujours plus loin cette volonté ironique de fausser les échelles de valeurs.
No Pain no Gain
De toute façon, le joueur passe presque autant de temps à explorer les nombreux mondes parallèles pour faire avancer l’histoire pas toujours si crétine que cela, qu’à traîner dans le HUB central. Un lieu où on peut balancer ses troupes dans les Monde Objet, dépenser ses ressources au Comptoir de la triche ou manipuler les politiques véreux de L’Assemblée infernal pour gonfler encore les stats des personnages, des équipements voir manipuler les règles du soft. Comme toujours l’œuvre est aussi vertigineuse et jouissive pour les connaisseurs et un peu intimidante pour les nouveaux venus. Le gameplay proprement dit, montre cependant (heureusement ?) un peu plus classique avec ses tableaux tracés de grilles, ses combats au tour par tour, ses choix multiples entre déplacement / attaque / défense / Objet / Capacité spéciale et bien entendu quelques combos enchaînés à la clef. Mais là aussi, rapidement le titre présente ses nombreuses subtilités autant du côté des connexions entre la multiplicité de classe et de techniques des mercenaires embarqués, que dans un level design où le retour des Geoblocs (provoquant bonus ou malus en fonction des couleurs de zones) insiste sur l’aspect puzzle des tableaux. Sans oublier cette capacité inégalée qu’a tout ce petit monde de se porter les uns les autres, de créer de véritables montagnes humaines pour gagner de la hauteur ou se jeter de plus haut sur les ennemis. Toujours aussi long mais passionnant, toujours aussi ardus et assez exigeant, Disgaea 6 ne change pas drastiquement la formule, mais en tout cas la maîtrise parfaitement bien.
Finalement le changement le plus notable de Disgaea 6 : Defiance of Destiny reste le passage total à la 3D. Pas forcément des monstres techniques, les Disgaea préservaient justement toujours un charme intact grâce à leur sprite 2D s’animant avec majestés au milieu d’environnements 3D. Ces nouvelles modélisations, plus rondes mais aussi forcément légèrement moins détaillées, versent dans des designs SD peut-être moins percutants. Surtout que sur Switch on peut dénoter quelques petits ralentissements dans les batailles les plus épiques pour peu de ne pas avoir choisi l’option graphique privilégiant la stabilité à la performance. Un problème inexistant sur la plus puissante PS4.