DEATH STRANDING DIRECTOR’S CUT
Japon, Etats-Unis – 2019/2021
Support : Playstation 5
Genre : Science-Fiction, Aventure
Développeur : Kojima Productions
Éditeur : Sony Entertainment Interactive Europe
Musique : Ludvig Forssell
Durée de jeu : Longue
Langue : Anglais et Français
Date de sortie : 23 septembre 2021
LE PITCH
Un événement mystérieux connu sous le nom de Death Stranding a ouvert une porte entre le monde des vivants et celui des morts et détruit la civilisation telle que nous la connaissons. Vous incarnez Sam Bridges. Votre mission est de redonner espoir à l’humanité en reliant les derniers survivants d’une Amérique décimée.
Retour de vieille flamme
Initialement sorti en 2019, Death Stranding signait le retour de Hidéo Kojima, le père de la saga Metal Gear qui venait de fonder sa propre société de production, et proposait un concept inhabituel dont le sens a pu échapper à pas mal de joueurs. Death Stranding a été une réussite critique et commerciale et c’est fort de ce succès que Sony nous propose aujourd’hui une »director’s cut » sur Playstation 5.
Qu’on l’ait aimé ou non, Death Stranding a été une expérience étonnante pour la plupart des joueurs. En axant sa mécanique de jeu sur la coopération plutôt que la confrontation, le titre a vraiment pris le contre-pied de la philosophie dominante dans l’univers du triple AAA. En effet, si pour la plupart des blockbusters du jeu vidéo, la règle se résume souvent à »tuer ou être tué », pour Death Stranding, c’est la notion de lien ( »strand », en anglais) qui prime. Bien entendu, il y a toujours des opposants à maîtriser ici et là mais cet aspect du titre n’est que la partie visible d’un iceberg qui cache bien son jeu.
Cette notion de lien se développe essentiellement autour d’échanges asynchrones entre les joueurs, qui se retrouvent à donner et recevoir des outils, des armes ou même des infrastructures pour faciliter leur avancée. Asynchrone, cela veut dire que les actions de partage ne se réalisent pas au moment où ils sont décidés. Aussi, le bénéfice de ces échanges n’est pas immédiat et cette idée fait que Death Stranding demande un peu de temps avant de se révéler pleinement. Pour autant, on sent que le jeu est bien fini dès la première prise en main. En effet, les graphismes sont excellents, la maniabilité très bonne et intuitive et la mise en scène est de haute volée, malgré quelques occasionnelles lourdeurs d’écriture.
Sur le plan galette
Quand on sait que Kojima a l’habitude d’affirmer qu’il s’occupe de tout gérer dans ses productions et quand on voit le caractère foncièrement atypique du Death Stranding original, sur le plan artistique, on se demande bien à quoi renvoie ce terme »Director’s cut ». Sur le plan galette (le disque), concrètement, cette version propose quelques nouvelles infrastructures à partager (tremplin, catapulte, robot…), une nouvelle mission censée donner plus d’informations sur le passé du personnage principal et d’autres friandises, comme la possibilité de créer un circuit de course automobile ou de tester ses armes dans des »missions VR ».
Pour un joueur ayant déjà fait la version originale, il n’y a vraiment rien de passionnant à se mettre sous la dent. Il devra principalement se tourner vers les options pour trouver de quoi raviver son intérêt : le mode écran large (16/9ème croppé) apporte une dimension cinématographique bienvenue pour ce jeu aux panoramas sublimes. Le retour haptique des gâchettes appuient habillement le sentiment de pesanteur et l’audio 3D apporte un plus immersif vraiment prenant. Pour le nouveau joueur, c’est surtout le cœur du jeu qui retient l’attention. Le reste, c’est du cadeau bonus.
Aussi plaisantes soient-elles, toutes ces nouveautés ne valent pas un retour plein tarif dans Death Strading Director’s cut. Cette version reste avant tout destinée au nouveau joueur, encore vierge de toute expérience sur ce jeu magnifique. C’est pour lui que nous notons ce jeu aujourd’hui car pour les autres, Death Strading s’apparente à une ancienne histoire d’amour qui a eu son temps avant de laisser sa place à une autre aventure.