Six ans après sa première version PS4, Days Gone Remastered revient faire chauffer la gomme de sa bécane sur PS5. Comme attendu sur ce genre de proposition, ce remaster apporte une mise à jour visuelle exploitant les technologies du moment. De tous les détails graphiques qui pourraient être étudiés, l’éclairage est certainement l’élément de rendu dont le changement est le plus notable. Les nuits sont plus sombres, l’éclairage à la torche bien plus réaliste et même la lumière de la lune est mieux ajustée, ce qui plaira certainement aux amoureux du HDR. Dans le même temps, les textures profitent également du passage à la PS5 pour améliorer la qualité de graphique globale, en particulier pour les éléments de décors lointains. Pour autant, l’aspect technique dans son ensemble n’est finalement pas plus marquant que ça. La version originale était déjà impressionnante pour son temps et la version PC avait déjà pu montrer tout ce que Days Gone avait à donner quand tous les curseurs sont poussés au max. Pour cette dernière version, la 4k à 60 fps n’est pas forcément une prouesse, même si elle est réservée à ceux qui peuvent y mettre le prix. Sur PS5, donc, il n’y aura finalement que peu de surprises, visuellement parlant. Techniquement, le remaster de Days Gone fait le job. Mais malgré ses améliorations graphiques, il peine à justifier son existence.

Pluie de pixels sur concept asséché ?

Le vrai souci de Days Gone Remastered, c’est qu’il présente les mêmes lacunes que le titre original. L’univers post-apocalyptique de l’Oregon reste visuellement marquant et poétique mais souffre toujours d’un manque de vie et d’interactions dynamiques. Le personnage principal oscille entre cliché et pathos, parlant beaucoup trop souvent. Le gameplay repose toujours sur les hordes de zombies, impressionnantes mais répétitives. Le remaster propose tout de même quelques nouveaux modes censés apporter un plus produit convaincant, comme un speed run ou encore un permadeath… dans un monde de rempli de zombies. Si ces modes sont intéressants à tester, ils restent destinés à un public de niche. Les novices retiendront surtout une bonne exploitation des gimmicks de la PS5, comme l’audio 3D et, surtout, la DualSense, particulièrement adaptée pour reproduire les sensations de gâchette ou les vibrations en moto. Pour le reste, les mécaniques de progression, de crafting et de gestion des ressources n’ont pas été modernisées, ce qui rend le tout un peu daté. Ceux qui peuvent bénéficier de la mise à jour à 10€ auraient tort de se priver. Pour les autres, le prix restera difficile à justifier tant les différences entre la version PS4 tournant sur PS5 et le remaster restent passables. Sur ce point, le remaster de Horizon Zero Dawn est bien plus convaincant.

Lors de sa première sortie, en 2019, Days Gone était cassé. Mais à force de patch, il a su se refaire une réputation, ce qui lui a certainement ouvert les portes des remasters. Il faut bien le reconnaître, techniquement, le jeu tourne mieux et ne présente plus les bugs de sa prime jeunesse. Avec du 60 fps, des textures affinées et une DualSense bien exploitée, le jeu présente des arguments de confort indéniables, avec une maniabilité solide et un savoir-faire évident. Mais les différences avec les versions PC ou PS5 rétrocompatible restent peu convaincantes. À 50€, le jeu se destine surtout à un tout nouveau public. Pour les vétérans, à moins d’être un fan absolu, seuls les 10 € de la mise à jour restent acceptables.