DARQ
États-Unis – 2019/2022
Support : XboxOne Series S et X, Playstation 5, Nintendo Switch
Genre : Aventure, Horreur
Développeur : Unfold Games
Éditeur : Koch Media
Musique : Wlad Marhulets
Durée de jeu : courte
Langue : Français
Date de sortie : 10 novembre 2022
LE PITCH
DARQ raconte l’histoire de Lloyd, un garçon qui se rend compte qu’il est en train de rêver. Au grand malheur de Lloyd, le rêve se transforme rapidement en cauchemar et toutes les tentatives pour se réveiller sont vaines. Tout en explorant les recoins les plus sombres de son subconscient, Lloyd apprend comment survivre en détournant les lois de la physique et en manipulant la structure du rêve.
Equilibrium
Après une première sortie sur PC suivi d’une Complete Edition en téléchargement sur à peu près toutes les machines, Unfold Games se fend d’une Definitive Edition comprenant les deux extensions et une poignée de goodies sympathiques comme un mini comics, un mini artbook, des stickers et la BO numérique. De quoi aguicher enfin les derniers retardataires.
Si le jeu a connu en à peine trois ans autant de sorties successives c’est que son concept à peu à peu fait mouche, devenant un petit incontournable des softs indé et des curiosités qui viennent varier les plaisirs entre deux gros mastodontes dernières génération. DARQ est donc bien un jeu concept dont l’intégralité de son univers et de son gameplay repose sur la même donnée : Lloyd est somnambule et enfermé dans ses propres cauchemars. Des designs à la Tim Burton, mais version Silent Hill, une esthétique gothique qui retrouverait tous les jeux de lumières et de perspectives de l’expressionnisme allemand, on se demanderait presque parfois si ce n’est pas plus sobrement une adaptation directe du classique Le Cabinet du Docteur Caligari tout aussi muet. Forcément les perceptions sont souvent faussées et l’exploration n’a rien à voir avec celle d’un monde réel puisque tant que la surface est plane, le pauvre héros peut marcher dessus, arpenter alors les murs, les plafonds et devenir acteur d’une perspective parfois bien alambiquée.
Wake Up !
Un petit monde onirique et plus qu’inquiétant où le joueur est invité à résoudre de multiples énigmes tortueuses dissimulées dans les décors (un peu à la façon des vieux Point’n Click), mais aussi d’éviter quelques créatures affamées et flippantes. Pas d’armes, pas de défenses, juste de la jugeote, des réflexes et toujours cette réappropriations nécessaire des possibilités de l’environnement. Un level design particulièrement bien pensé, dérivé aux travers de différents arrière-plans évocateurs (un théâtre hanté, une rue déserte inondée par la pluie…) mais toujours baigné dans un quasi noir et blanc et une atmosphère sonore particulièrement oppressante entre silences assourdissants et bruitages crispants. Un titre captivant et original qui trouve d’ailleurs dans ses extensions, loin d’être anecdotiques, de nouveaux challenges bienvenus et un poil plus ardus. The Tower joue naturellement beaucoup plus sur la verticalité, tandis que The Crypt, que l’on peut considérer comme le grand final, sépare physiquement Lloyd de sa propre tête et l’oblige à alterner entre les deux pour venir à bout des derniers pièges. Graphismes esthétisants et techniquement tout à fait honorable, expérience sonore maitrisée, agréable mélange de plateformes, d’exploration et de survival horror, DARQ est un petit jeu, mais une toujours aussi belle expérience dont malheureusement le plus grand défaut est sa trop courte durée de vie. Intense soit mais 4-5 heures au maximum, voilà qui explique son prix des plus modiques.