CRYSTAR
Japon – 2019 / 2022
Support : Playstation 4, Nintendo Switch, PC
Genre : RPG, Action
Développeur : FuRyu
Éditeur : NIS America
Musique : Sakuzyo
Durée de jeu : Élevée
Langue : Voix japonaises, Textes anglais
Date de sortie : 1er avril 2022
LE PITCH
Rei et Mirai, deux sœurs, se retrouvent soudainement aspirées dans le monde mystérieux de « Purgatory », où des monstres venus d’autres mondes rôdent. C’est dans cette étrange dimension que Rei découvre un pouvoir caché qui lui permet de se battre mais en perdant le contrôle la conduit à tuer sa sœur accidentellement. En plein désarroi et désespérée, Rei est approchée par des démons qui lui proposent un sinistre contrat : servir en tant que « Executor » et débarrasser le « Purgatory » des monstres corrompus qui l’infestent. En échange, ils lui garantissent un moyen de ramener sa sœur à la vie.
Juste une larme
Après une première sortie sur PS4 en 2019, le beat’em all mélancolique de FuRyu revient sur Switch pour une version ultime comprenant au passage tous les contenus additionnels autrefois en téléchargement. Les conditions optimums pour se lancer dans la bataille et verser quelques larmes.
Petit studio de développement japonais plutôt spécialisé dans les RPG lycéen comme Caligula Effect ou Monark, FuRyu s’était aussi essayé au jeu d’action avec le présent Crystar, mais sans se départir de ses tonalités crépusculaires et de ses héroïnes, juvéniles, mais déjà hantées par quelques mystères à découvrir. Une approche Gothic Lolita parfaitement assumée ici puisque le jeu transporte la pauvre Rei sur les rives de l’enfer, le purgatoire, où elle doit s’efforcer à coups d’épée, de retrouver une trace de sa sœur disparue. Malgré un budget que l’on imagine assez limité par rapport à d’autres cadors type Square-Enix, les développeurs ont réussi à imposer une esthétique particulière, stylisée, lumineuse et évanescente, affichant des décors particulièrement évocateurs et spectaculaires et un bestiaire étrange et chamarré. Même les animations et les effets de lumières s’avèrent assez solides, en particulier pour la « petite » Switch. Le charactère mélancolique de l’héroïne et de l’aventure est aussi parfaitement intégré dans les mécanismes de jeu, et en particulier dans la gestion de l’équipement : il faut en effet recueillir les âmes en peine vaincues sur le terrain et les purifier de ses propres larmes afin de les transformer en véritables équipements, armes, armures et item de boots. Tout cela se déroulant dans la chambre de Rei où le joueur peut aussi l’observer sous différents angles en pleine crise de désespoir et de spleen… à la limite du ridicule parfois il faut bien l’avouer.
Emo-tivé
Mais malgré quelques ingrédients de RPG, Crystar est avant tout un beat’em all assez efficace et doté d’un gameplay très accessible avec deux attaques possibles (normale et puissante), quatre touches pour des compétences et magies choisies en amont et une touche réservée pour amorcer et achever les combos. A cela s’ajoute la possibilité de faire appel à un gardien qui accompagne la combattante dans ses moindres gestes et démultiplie les impacts, non sans vider à grande vitesse la jauge dédiée. Un peu rigide parfois mais plaisant le pad en main, le gameplay profite aussi après quelques temps de jeu de l’apparition de trois autres personnages jouables (Kokoro, Sen et Nanana) venant varier légèrement l’équilibre des combats avec respectivement des techniques plus corps à corps, plus rapides ou entièrement à distance. A noter qu’en mode normal la difficulté est tout de même assez légère et seuls quelques rares boss remontent un peu le challenge. Un jeu loin d’être inintéressant donc, mais qui est malheureusement handicapé par un level designs franchement répétitif. Découpés en trois grandes étapes, les huit mondes du jeu reprennent plus ou moins tous la même construction et aucun véritable relief ne vient émailler le charclage en règle des vagues successives d’ennemis. Même s’il est possible d’explorer plus avant la plupart des lieux à la recherche de bonus plus rares, l’aventure s’écoule sans grande passion tout au long de la première vingtaine d’heure de jeu. Car oui comme pour Nier, une fois la première fin achevée, le scénario renvoie le joueur au deux-tiers du jeu et l’invite à en refaire le final deux fois de suite afin de débloquer les fins inédites dont celle la plus satisfaisante. Une proposition intéressante quand on a pris son pied et sué sang et eaux pour en arriver au bout, avec Crystar on y réfléchit à deux fois tout de même.