Oublié du grand public, Cotton Fantastic Night Dreams est pourtant un vrai classique du jeu de tir dont la première mouture est parue en 1989 en arcade avant de connaître de multiples portages. C’est même une pointure du sous-genre que l’on nomme Cute’em up, aux côtés des titres tels que Twin Bee, Fantasy Zone ou encore Parodius. Comme son nom l’indique, cette catégorie de jeux se distingue par une ambiance on ne peut plus légère et colorée, notamment souligné par le design mignon des personnages et des ennemis. Nata de Cotton, la protagoniste, illustre parfaitement ce principe : on adore détester cette petite sorcière au mauvais caractère mais pleine de bonne volonté lorsque des friandises sont en jeu, tout comme les nuages souriants ou les petits faucheurs au format Super Deformed dont l’objectif est pourtant d’éliminer le joueur. Cette version Reboot est d’ailleurs l’occasion de renforcer cette aspect Kawai : les décors sont ici bien plus détaillés et les effets spéciaux bien plus lumineux pour offrir un nouvel enrobage aux nombreux pouvoirs magique de l’héroïne. Même les gemmes qui apparaissent lorsque l’on abat des ennemis se montrent plus nombreux inondant au passage l’écran pour le plus grand plaisir des scoreurs acharnés.

Un bon coup de balai

Car, aussi mignon soit-il, Cotton Reboot demeure un jeu d’arcade dans la plus pure tradition. Il ne faut donc pas se laisser berner par ses atours attendrissants ou même sa difficulté sournoisement progressive. Les deux premiers niveaux se montrent en effet assez cléments, mais les choses se corsent rapidement, quand les nombreux ennemis attaquent de toutes parts et que le scrolling change de direction sans prévenir. Heureusement, la petite Cotton peut compter sur ses pouvoirs magiques qu’elle peut renforcer en ramassant des gemmes, chaque couleur correspondant à un élément comme le feu pour les pierres rouges ou la foudre pour les bleues, entre autres ; il faut noter la dernière couleur, le noir, qui offre un énorme bonus de point. L’utilisation de ces gemmes est ainsi relativement subtile : tirer sur ces dernières permet par exemple de les faire changer de couleurs mais aussi, et c’est une nouveauté, de diviser le rayon afin de couvrir plus d’espace. Il est donc possible d’adapter sa façon de jouer, selon la situation, que l’on joue pour survivre ou marquer le plus de points possibles. Ces particularités enrichissent ce Reboot pour une rejouabilité encore plus important, mais il faut toutefois reconnaître que l’écran bien plus chargé manque parfois de lisibilité, ce qui entraîne parfois des vies perdues de façon inopinées. Les curieux peuvent, cela dit, lancer la version X68000, micro-ordinateur qui avait reçu l’un des meilleurs portages à l’époque, pour mesurer le chemin parcouru : l’action est plus lisible, mais le système de score est ici moins élaboré et donc moins stimulant.

Encore plus mignon et explosif que sa version d’origine, Cotton Reboot ! Devrait ravir les connaisseurs. Mais c’est une belle occasion pour les néophytes de découvrir une véritable référence du jeu de tir à l’ancienne juste avant un épisode inédit dont la sortie est programmée en 2021.