CAPCOM FIGHTING COLLECTION
Japon – 2022
Support : Nintendo Switch, Playstation 4, Xbox One, PC
Genre : Combat, Compilation
Développeur : Capcom
Éditeur : Capcom
Durée de jeu : Infinie
Langue : Anglais (audio), Français (Textes)
Date de sortie : 24 juin 22
LE PITCH
Dix jeux d’arcade Capcom très populaires réunis dans une anthologie inédite. Retrouvez des titres provenant de séries comme Street Fighter, Darkstalkers et Cyberbots, ainsi que la première sortie de Red Earth en dehors des salles d’arcade ! Jouables à plusieurs en local comme en ligne, les titres de cette compilation s’adressent autant aux vétérans de la première heure qu’aux amateurs d’histoire du jeu vidéo.
Révise tes gestes barrières
Capcom Fighting Collection regroupe 10 jeux d’arcade 2D tournant autour de la thématique de la bagarre. Comme toujours, avec ce genre de compilation, il ne s’agit pas tant de tester des jeux déjà bien connus que d’évaluer la qualité de leur contenant. Et par contenant, nous parlons autant du fonctionnel que du logiciel. Ou, plus vulgairement, de l’UI et du code. Et ce qu’on s’y retrouve facilement ? Est ce qu’on y joue comme avant ? Est-ce que ça vaut les coups ?
Pour la partie fonctionnelle, qui regroupe tout ce qui touche à l’interface et à l’ergonomie, on retrouve ce qui a déjà été fait dans Capcom beat’em up bundle, sorti en 2018. Et pour faire simple : c’est nickel. Le joueur pourra explorer une galerie présentant toute une ribambelle de concepts du jeu sélectionné, un lecteur audio permettant de réécouter ses morceaux favoris hors combat et bien d’autres options pour customiser son environnement de jeu, avec divers fonds d’écran, la possibilité de paramétrer son format d’image, sauvegarder sa progression, etc. Il est également possible de lancer un programme d’entraînement, de jauger la difficulté et de revenir quelques secondes en arrières pour mieux réviser ses paternes. Vous avez même la possibilité de changer la version de votre jeu (occidentale ou japonaise), si le cœur vous en dit.
À nos yeux, pour ce genre de titre, l’une des options les plus importantes restent celle touchant aux filtres appliqués à l’image finale. Car transposer proprement ces rendus 2D sur un écran plat HD ou 4k n’est pas forcément évident. Sur ce point, CFC est complet et simple. Toutefois, il ne propose pas de prévisualisation permettant de voir le résultat de son paramétrage. Il faut donc systématiquement retourner en jeu et revenir dans les options si le résultat ne nous convient pas. Cet écueil est incompréhensible car cette prévisualisation était bien présente dans d’autres compilations Capcom, comme celles des Megaman. C’est dommage mais c’est vraiment le seul défaut qu’on ait eu à remonter sur l’expérience utilisateur. Car pour le reste de l’UI et des options, tout est on ne peut plus fluide.
Pas de bègue loquace
Il en va de même pour la partie logicielle. On parle de jeux d’un genre particulièrement réactif et qui, pour la plupart, sont bien connus des joueurs. Capcom ne pouvait tout simplement pas se permettre de proposer quoi que ce soit qui souffre d’une quelconque latence, que ce soit en jeu solo comme en ligne. L’expérience proposée sur Street Fighter 30th Anniversary Collection était déjà excellente en mode hors ligne et CFC a hérité de cette qualité. Sur la partie en ligne, Capcom promet du rollback netcode pour Fighting Collection. Cette technologie permet aux jeux en ligne de tourner sans avoir à attendre de recevoir toutes les informations du réseau. Il n’y a donc plus de lag mais on peut voir quelques petits bugs d’animation. Pour les jeux de combat, cette technologie est devenue un standard dont les joueurs ne veulent plus se passer. Sur Street Fighter 30th Anniversary Collection, l’information était restée floue quant à son implémentation et la communauté s’en était plainte. Sur CFC, c’est officiel et, au niveau d’un joueur lambda, il n’y a rien à redire dès lors que les connexions sont bonnes. Les professionnels du genre seraient peut-être à même de repérer les frames de décalage qui séparent la compile d’un jeu original, mais d’après notre expérience, c’est du tout bon. Les jeux répondent au poing et à l’œil et toute la frénésie qu’ils inspiraient à l’époque de leur (notre ?) prime jeunesse se retrouve très bien le stick en main.
L’heure du choix
»You should », »you could », »you would ». C’est la fameuse rengaine qui vient implacablement se poser pour chaque compilation. Que ce soit pour du Mario 3D, du Nis classics volume X ou du Sega Ages, il est impossible d’y couper.
Capcom Fighting Collection propose bien 10 titres. Cependant, les 5 épisodes de Darkstalkers présents dans cette compilation proposent un contenu assez redondant et, si leur qualité ludique n’est pas à discuter, on a l’impression qu’ils prennent la place d’autres jeux. On aurait aimé voir plus de titres tels que Red Earth, certainement la surprise de cette compilation. C’est un jeu qui ne s’est jamais retrouvé sur console et qui propose un contenu vraiment atypique. Il s’agit d’un versus fighting solo mâtiné de RPG vraiment intrigant. Dans la même veine, Cyberbots, fait partie de ces titres obscurs qu’on aime à découvrir. Il n’avait été proposé que sur Sega Saturn. Pour le reste, on est sûr de la valeur sûre avec du Street Figther 2 servis à diverses sauces, avec notamment son dérivé Super Gem Fighter, qui apporte une touche »baston kawai ». Puzzle Fighter II Turbo ajoute une couche casse-tête à cette compilation finalement plus éclectique que ce qu’on aurait pu attendre.
L’ensemble de la compilation est vraiment bien présenté, avec tout un panel d’options bien faites et, surtout, des titres variés, à la qualité vidéo ludique indéniable. On ne se refuse jamais une petite partie, que ce soit pour la détente ou la compétition. C’est du jeu vidéo consommé comme un en-cas dans le plus pure esprit arcade. En ce sens, Capcom Fighting Collection ne pouvait pas faire mieux que ça en termes de jeu. Ce qui pèche, c’est la redondance de son catalogue. Après avoir goûté à Red Earth, on reste un peu sur notre faim : Pourquoi nous proposer un énième SF2 alors que les caves de Capcom semblent encore regorger de curiosités oubliées. Cette question restera sûrement sans réponse mais pour la prochaine compile, nous espérons qu’ils n’hésiteront pas à ouvrir les vannes !