CAPCOM ARCADE STADIUM
Japon – 2021
Support : Playstation 4, Nintendo Switch, Xbox One, PC
Genre : Compilation
Développeur : Capcom
Durée : longue
Langue : français
Editeur : Capcom
Date de sortie : 25 mai 2021
LE PITCH
Alors que le contexte mondial accélère le recul des salles d’arcade, Capcom propose aux joueurs de se plonger dans un véritable Game Center virtuel, le temps de (re)goûter à un paquet de classiques maison.
STADE 2
S’il est toujours bien présent dans l’actualité, Capcom garde définitivement un œil tourné vers son glorieux passé, comme en témoignent ses innombrables compilations et rééditions. Avec Arcade Stadium, l’éditeur renouvelle d’ailleurs une formule déjà expérimentée il y a une petite dizaine d’années.
En effet, la PS3 et la Xbox 360 ont accueilli en 2013 Capcom Arcade Cabinet, une compilation à la carte. L’application est téléchargeable gratuitement et laisse l’utilisateur piocher dans une sélection de titres rétro pour compléter la liste selon ses envies. Arcade Stadium reprend le même principe à ceci près qu’il propose uniquement des packs. Regroupant dix jeux chacun, les trois packs disponibles correspondent à trois périodes spécifiques : les années 1984 – 1988, 1989 – 1992 et 1992 – 2001. Si la précédente compil’ revisitait surtout les débuts de la société, cette nouvelle anthologie étend un peu plus ses références pour toucher un public potentiellement plus large. On peut toutefois regretter que l’on n’ait pas le choix d’une classification par genre, puisque l’on trouve par exemple de nombreux doublons avec Capcom Beat’em Up Bundle, sorti courant 2018, et bien sûr Street Fighter 30th Anniversary Collection. Il est également dommage que certains classiques manquent à l’appel : mais la sélection proposée devrait tout de même titiller sévèrement les grands nostalgiques, sachant que l’éditeur ne s’interdit pas de l’enrichir par la suite si l’on en croit ses annonces sur les réseaux sociaux.
Des mondes oubliés
Des antiquités populaires telles que Black Tiger ou encore Gun.Smoke ont donc été laissées de côté, tout comme Tower Of Doom et Shadow Over Mystara, les deux adaptations de Dungeons & Dragons, pour n’en citer que quelques-uns. Mais les trente jeux retenus comptent tout de même quelques pépites, notamment du côté des Shoot’em up. Si les amateurs de jeu de tirs à l’ancienne devraient se réjouir de retrouver la série des 194X, les adeptes d’expérience plus extrêmes vont se gaver de boulettes grâces aux excellents Gigawing et Progear, développés respectivement par deux grands studios réputés dans la discipline, Takumi et Cave, pour le compte du géant japonais. Les amateurs d’action / plateforme devraient également y trouver leur compte, entre Strider, Mega Twins, Bionic Commando et le diptyque Ghouls’n Ghosts / Ghosts’n Goblins, entre autres. Enfin, outre les différentes versions de Street Fighter II, le combat en duel est représenté par Cyberbots et ses robots géants (un jeu à essayer absolument pour tous ceux qui ont fait la connaissance de Jin Saotome, le héros Nekketsu, dans Marvel Vs Capcom).
Le maître de la boucle
Comme toute compilation digne de ce nom, Capcom Arcade Stadium embarque également les fonctionnalités classiques, à savoir la sauvegarde libre ou l’accès direct aux différents paramètres, que ce soit le niveau de difficulté ou le nombre de vies, par exemple. Il est même possible de diminuer ou augmenter la vitesse du jeu, ou encore de rembobiner l’action pour rattraper une maladresse. Petit bémol en revanche, au niveau de la configuration des touches : il est bien possible de modifier cette dernière, et même d’attribuer des raccourcis pour les trois boutons de poing et de coups de pied dans Street Fighter II (contrairement à la compil’ des 30 ans), mais il est impossible de replacer le bouton Start, ce qui pénalise l’usage de certains sticks arcade et Fightpad. Néanmoins, c’est en termes d’affichage et de présentation que Capcom a sorti le grand jeu. Les habituels filtres d’affichage permettent de lisser, ou non, les pixels ; mais l’on relève surtout les options d’habillage qui laissent, au choix, apparaître les véritables bornes de l’éditeur pour une immersion loin d’être déplaisante. Enfin, il faut noter l’absence de jeu en ligne, mais il reste possible de s’affronter via les Défis Score et Défis Chrono auxquels s’ajoutent les Défis Spéciaux renouvelés chaque semaine qui imposent des règles uniques, pour montrer au monde entier ses talents de Pro-Gamer.
Finalement, dans ce genre de cas, la discussion revient toujours au même point : Capcom exploite la nostalgie de ses fans pour leur soutirer quelques deniers et, en même temps, il propose aux joueurs de relancer de vraies pépites dans des conditions de jeu confortable, pour le plaisir des curieux comme des connaisseurs. En tous cas, ceux qui ne possèdent aucune des collections précédentes peuvent foncer sans réserve.