CANNON DANCER : OSMAN
Japon / Espagne – 1996 / 2023
Support : Playstation 5, Xbox Series X & S, Nintendo Switch, PC
Genre : Action
Musique : Divers
Développeur : Mitchell Corp / Ratalaika Games
Durée : courte
Langue : français
Éditeur : ININ Games
Date de sortie : 13 avril 2023
LE PITCH
Kirin, mercenaire et combattant hors-pair, est embauché par un membre du gouvernement fédéral pour mettre fin aux agissement de terroristes sectaires. Mais le véritable objectif de cette mission n’est pas si clair.
Un héritage prestigieux
Osman ou Cannon Dancer : ces titres ne résonnent sans doute pas hors du cercle des fans de l’arcade. Il suffit pourtant d’y jeter un œil quelques instants pour lui trouver un air extrêmement familier.
Un héros qui grimpe, qui glisse… Des attaques aiguisées comme des lames… Même l’arc des sauts paraît identique. Serait-on en face d’un honteux plagiat de Strider ? Plagiat n’est en fait pas le terme adéquat, mais la filiation est évidente, ce qui n’a rien de surprenant lorsque l’on sait que c’est la même personne qui a conçu le jeu de Capcom et la suite officieuse qu’est Osman (Cannon Dancer au Japon). Kouichi Yotsui a d’ailleurs confié, notamment lors d’une interview retranscrite dans le n°25 du mook Pix’n’Love, que c’était une demande de son nouveau patron de l’époque, lorsqu’il a rejoint Mitchell Corp. Il faut dire que, lors de sa sortie dans les salles en 1989, Strider était le summum de l’action, avec ses effets spéciaux à foison, ses niveaux spectaculaires, grâce entre autres à leur verticalité, et son protagoniste virevoltant. Osman reprend ainsi la recette quasiment à l’identique, jusqu’au choix d’un contexte que l’on pourrait qualifier d’exotique pour les publics japonais et américains, ou même d’Europe de l’Ouest, à ceci près que l’on passe de l’Empire soviétique au Proche-Orient.
Danse martiale
Pourtant, contrairement à son illustre prédécesseur, Osman n’avait connu aucun portage sur console, jusqu’à aujourd’hui, en 2023. C’est donc grâce à l’éditeur ININ Games et au studio espagnol Ratalaika Games que les curieux peuvent officiellement s’essayer à cet espèce de trésor perdu sur les machines du moment : le jeu de Mitchell Corp revient pratiquement tel qu’à l’époque, seulement agrémenté des fonctionnalités habituelles. Il est ainsi possible d’appliquer quelques filtres graphiques, dont on peut régler l’intensité, pour adoucir les contours d’une image forcément très pixelisée sur un écran récent. En outre, cette édition propose deux modes de jeu : le mode Standard permet de profiter de crédits illimités, du rembobinage et de la sauvegarde sans restriction pour progresser sans peine tandis que le mode Défi s’adresse à ceux qui veulent jouer dans les règles de l’art, ou presque. Car il est tout de même possible de sélectionner deux aides en début de partie parmi une liste de bonus. Libre à chacun, alors, de gagner des frames d’invincibilité pendant les sauts et les attaques, ou de se garder quelques continus en réserve, par exemple. Néanmoins, avec ses niveaux particulièrement courts, les connaisseurs devraient en voir le bout après seulement quelques essais. En revanche, pour les joueurs plus occasionnels, ce devrait être une autre paire de manches face une action aussi frénétique.
Dépaysement assuré
Osman, c’est aussi une ambiance assez unique. Encore une fois, le titre propose un voyage dépaysant en terres arabes, mais vu par des créateurs de jeux vidéos japonais des années 1990 et arrangées à la sauce futuriste. L’action se déroule en effet durant un 21e siècle alors fantasmé, d’où les arrières-plans psychédéliques et la musique d’inspiration orientale particulièrement énergique. Mais c’est aussi une histoire à la mise en scène plutôt élaborée par rapport au standard de l’arcade : si les intermèdes demeurent très brefs pour garder un rythme soutenu, les transitions entre chaque niveau permettent de suivre le déroulement de l’intrigue. On voit même intervenir divers personnages secondaires, dont l’employeur du héros, et son faux air de Jack Nicholson, qui offre, durant l’intro, le privilège d’accueillir le spectateur dans sa salle de bain…
Au final, si, pour le grand public, Osman risque de passer pour une simple curiosité bien ancrée dans son époque, il devrait ravir les fans d’expérience vintage grâce à son action survoltée.