Véritable projet passion, Blazing Strike est lancé dès l’année 2015. Il aurait d’ailleurs dû être réalisé en 3D, une voie manifestement plus commode qui a été empruntée par les gros studios depuis un bon moment. Mais le développeur a fait machine arrière pour réaliser son jeu en 2D, inspiré par ses titres favoris. Il suffit, en effet, d’un coup d’œil pour ressentir l’influence des classiques des années 1990, à commencer par Street Fighter III Third Strike, que ce soit au niveau des énormes sprites ou de leurs animations fluides et détaillées. RareBreed a néanmoins cherché à créer quelque chose d’original, avec un système de combat bien différent de son illustre modèle. Blazing Strike se distingue ainsi grâce à sa mécanique de Rush (qui renvoie tout de même à Mortal Kombat 3) : maintenir la gâchette ou la touche dédiée permet de foncer sur son adversaire ou de lui échapper par un dash arrière et, surtout, d’effectuer les combos les plus élaborés, grâce à une sorte de Dash Cancel. Il faut toutefois prendre garde à utiliser cette technique avec parcimonie, puisque celle-ci puise dans la jauge d’endurance. Une fois cette dernière entièrement vide, le combattant se trouve sonné, sans défense pendant quelques instants. Blazing Strike a aussi pour lui un mode Histoire, en plus du mode Arcade, illustré à la manière d’un comics et relatant une intrigue mêlant science-fiction et mysticisme pour occuper les amateurs de jeu en solo.

On attend ton retour, combattant

Malheureusement, malgré tout l’amour du jeu de combat qu’a voulu exprimer son créateur, Blazing Strike rappelle qu’approcher les jeux culte du genre est loin d’être chose aisée. Même si RareBreed a pu compter sur le soutien de l’éditeur Aksys pour mener à bien son projet, le manque d’expérience et de moyen se fait clairement sentir une fois le jeu lancé. Celui-ci manque en effet de finition au niveau des sensations comme des fonctionnalités. Ainsi, malgré la fluidité des animations, la maniabilité souffre d’une certaine rigidité, appuyé par l’aspect restrictif de la jauge d’endurance, et les collisions imprécises rendent les affrontements fastidieux. En outre, bien que le jeu compte quatorze combattants (Plus deux cachés) aux styles variés, un total plus qu’honorable pour une production indépendante, le faible nombre de coups spéciaux dont dispose chacun d’eux rend les combats redondants. Enfin, on regrette surtout les différents problèmes d’interface qui gâchent l’expérience comme l’impossibilité de sauvegarder durant le mode Histoire ou d’organiser des matchs entre amis en ligne, entre autres. Certains problèmes ont bien été réglés depuis la sortie et le développeur promet un suivi sur le long terme comprenant d’autres correctifs ainsi que du contenu supplémentaire gratuit (dont de nouveaux personnages). Mais, vu le tarif initial demandé (une quarantaine d’euros), il vaut mieux se tourner vers les productions des grosses écuries pour trouver une pleine satisfaction.