Comment se démarquer de son prédécesseur tout en assumant sa filiation ? Pour un joueur se lançant dans Blasphemous 2, la question se pose réellement. En effet, dès les premiers instants, on sent que le titre ressemblera énormément au premier jeu. Comme avant, nous sommes plongés dans un univers labyrinthique macabre et mystique. Comme avant, l’histoire se déroule dans la terre maudite de Cvstodia (avec un V), où la pénitence prend des formes cauchemardesques. Et comme avant, la patte graphique du titre est unique. Les visuels de Blasphemous 2 reprennent les codes de son prédécesseur et le résultat est à couper le souffle. Les êtres vivants présentent un pixel art d’une finesse rare et à l’animation exceptionnelle. Les décors sont magnifiques et variés, dessinés à la main avec beaucoup de talent. Certains  prennent même la pose pour offrir un cadre précis, qu’il faut apprécier comme un tableau à part entière, sombre et romantique. En un mot comme en cent, le nouveau rejeton de The Game Kitchen est visuellement à la hauteur de son prédécesseur, avec une finition artisanale tout simplement impressionnante. Mais, bien évidemment, quand il s’agit d’un jeu vidéo, la beauté ne fait pas tout.

Soul Metroid 2

On ne cessera de le dire : Avec un pedigree pareil, le nouveau Blasphemous 2 ne pouvait à aucun moment se permettre d’être juste acceptable. Il était condamné à l’excellence… tout en devant éviter d’être une redite. Le titre est aussi beau que son prédécesseur. Oui. Mais la proposition artistique n’est que la forme. Pour le fond, Blasphemous 2 joue la sécurité. En effet, il fait évoluer sa formule de base par des petites touches apparemment anodines mais qui s’avèrent finalement diablement précises. En premier lieu avec l’ajout d’une nouvelle arme, ce qui a un impact très concret à la fois sur les combats mais également sur l’exploration. On garde toujours cette approche souls like qui a fait tout le sel du titre précédent mais on gagne aussi en profondeur dans l’aspect metroidvania, avec de nouveaux outils d’exploration. Ce nouvel équilibrage donne au titre une identité propre qui lui permet de réellement se distinguer. Quelques pics de difficulté peuvent quelques fois venir gêner le plaisir de jeu mais, globalement, c’est un petit bijou de jouabilité. Là où le premier épisode pouvait jouer la carte de la surprise, Blasphemous 2 a clairement choisi de jouer celle de la maturité. Et il la joue avec brio !

On dit souvent que le génie n’est pas complexe et qu’il s’exprime simplement. Ici, la simplicité nous émerveille à tous les niveaux. Pas de 3D complexe, pas de narration alambiquée, pas de contenu fractionné. Tout est simple et clair : Blasphemous 2 est un jeu beau et prenant, pétri de talent et proposé par des orfèvres clairement passionnés qui sont allés au bout de leur vision. Quelques pics de difficulté pourront obscurcir le tableau ici et là mais l’expérience reste mémorable… sans parler de la leçon qui est donnée aux majors de l’industrie.