BALDUR’S GATE III
Belgique – 2023
Support : PC, MAC, Playstation 5
Genre : RPG
Développeur : Larian Studio Games
Éditeur : Larian Studio Games
Durée de jeu : Longue
Musique : Borislav Slavov
Langue : Anglais (voix), Français (Textes)
Date de sortie : 03 août 2023
LE PITCH
Les terres de Faerûn sont attaquées. Les flagelleurs mentaux ont réussi votre capture et vous ont inoculé leur corruption : choisirez-vous de résister, ou vous abandonnerez-vous à ce mystérieux pouvoir qui grandit en vous ?
Jouez comme vous êtes
Après une très longue phase de test, Baldur’s Gate 3 est enfin disponible, prêt à montrer au monde de quel bois il est fait. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le titre n’attend pas notre aval pour dire ce qu’il a à dire. Les tendances du marché ? Il s’en fiche ! La régulation des mœurs ? Il en fait ce qu’il veut ! En fait, même, c’est lui qui va vous tester et vous rejeter si vous n’êtes pas à la hauteur. Et il faudra dire « merci ».
Tel qu’il se présente, Baldur’s Gate 3 pourrait passer pour une anomalie au regard des critères qui régissent le marché du triple A. En effet, il réussit le tour de force d’être un titre avec une large renommée qui s’impose sans chercher un seul instant à plaire au plus grand nombre. En effet, Baldur’s Gate 3 propose sa formule sans détour ni artifice et compte complètement sur l’intelligence des joueurs pour se faire comprendre. Et croyez le bien, aux premiers contacts, le titre a de quoi en perdre plus d’un ! À commencer par son game design, plutôt hermétique pour qui ne connaît pas un minimum le monde des Donjons et Dragons. En tant que C-RPG, on peut s’attendre à une mécanique complexe qui demande un certain nombre de tutoriels. Mais ici, rien n’est fait pour simplifier votre apprentissage. Tout au plus, un petit encart s’affiche à un moment clé pour donner un résumé de certaines règles. Mais pour comprendre le fond du jeu, il va falloir s’investir un peu plus qu’à l’accoutumée et, au choix, arpenter plus profondément les textes cachés dans les options du jeu, explorer les ressources fournies par la communauté de fans ou se lancer à l’aveugle et tester les choses par soi même. Pour ceux qui n’ont pas parcouru le genre du C-RPG auparavant, cette dernière voie est peut être un peu rude. Surtout vis à vis des combats, qui demandent une attention de touts les instants.
Puzzle mécanique
Et pourtant, en laissant au joueur le soin de comprendre les choses par lui même, Baldur’s Gate 3 génère un sentiment d’accomplissement permanent, que ce soit dans l’avancée de l’histoire principale, des quêtes annexes ou encore dans la maîtrise des règles du jeu. Dans sa complexité, le moindre raccourci trouvé devient une source de satisfaction. Mais c’est surtout par sa générosité narrative que le titre marque. Larian annonce fièrement plus de 17 000 fins différentes. Et vu le nombre incroyable d’interactions possibles entre tous les personnages et les ramifications qui en résultent, on serait bien tenté de le croire. Et l’ensemble se présente d’une bien belle manière, avec des graphismes fins et un univers particulièrement fouillé. La modélisation des personnages est impeccable et la captation de leurs très nombreuses scènes reste toujours sans faille. Dans le même temps, la bande son est travaillée et couvre un large panel de styles qui accompagnent bien les différentes phases de jeux. Ce autant pour les combats, l’exploration, les petits dialogues ou l’histoire principale, qui s’avère très accrocheuse. Les enjeux de bases sont simples à comprendre et l’aventure distille continuellement tout un tas de situations mystérieuses qui tirent le joueur toujours plus loin dans sa curiosité et son étonnement.
L’art de la guerre
Parallèlement à son histoire riche, Baldur’s Gate 3 brille également par la finition particulièrement poussée de son système de combat. Les joutes prennent en compte un nombre interminable de paramètres pour se mettre en scène. Nature du sol, topologie du terrain, conditions d’éclairages, positions des combattants, objets présents… tout est modifiable et tout est prétexte à altérer le cours des événements. On ne serait pas étonné d’apprendre que les allergies de votre héros puissent avoir un rôle à jouer dans votre quête de victoire. Et malgré la complexité qui découle d’une telle ambition vidéoludique, tout ce système reste très accessible, même à la manette. L’ergonomie globale du jeu est d’ailleurs un point qu’il faut saluer, notamment pour les joueurs consoles qui ne se voient pas adopter le combo clavier/souris. C’est d’autant plus agréable que l’exploration est très bien récompensée. Aussi ne boude-t-on jamais son plaisir de parcourir la moindre parcelle de terrain. À plus forte raison quand on sait que les ennemis abattus ne reviennent pas. Ils laissent même une trace ensanglantée à l’endroit de leur trépas, ce qui, à la longue, finit par donner une drôle d’ambiance aux environnements parcourus. Mais Baldur’s Gate 3 réserve tellement de surprises qu’on n’est plus à une bizarrerie près.
Baldur’s Gate 3 est tout simplement prenant. Il demandera certes un petit effort d’apprentissage pour les joueurs qui n’ont pas l’habitude du C-RPG mais celui ci en vaut la chandelle. Beau et bien écrit, le titre compte sur notre intelligence et notre imagination pour avancer. Il génère de ce fait un sentiment d’accomplissement rare, qui décuple notre attachement aux personnages que nous côtoyons et nous donne envie d’aller toujours plus loin, de combattre toujours plus malin et de découvrir toujours plus de secrets. Bref, on y revient avec plaisir et curiosité.