L’ensemble de la série des Ace Attorney se présente sous la forme de visual novels interactifs mettant en scène des avocats chargés de défendre leurs clients durant un jugement à la cour. Durant cette phase, plusieurs témoins passent à la barre pour expliquer ce qu’ils ont vu et le joueur doit démêler le vrai du faux en utilisant les pièces à conviction pouvant démontrer une incohérence avec le récit présenté. Un concept plutôt simple qui réussit son pari en choisissant d’être complètement décalé. Dans cette série, tous les personnages sont des clowns, du juge aux victimes en passant bien sûr par les avocats. Cette légèreté permet tout à la fois de faire passer plus facilement la pesanteur des affaires sombres qu’il faut résoudre et de justifier la simplicité d’analyse demandée par les preuves disponibles. Car il faut bien le dire, globalement, on travaille sur des enquêtes du niveau de Mickey Enigme. Et force est de reconnaître que cela fonctionne toujours bien. Chacune des histoires proposées présente son lot de mystères dans une ambiance bon enfant et on reste pris par le développement de l’affaire. Même quand on répète pour la énième fois une phase de contre interrogation afin de saisir le détail qui nous échappe et que l’on peste en jurant que le jeu n’est pas logique, notre curiosité reste piquée au vif et on est accaparé. La compilation Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy joue exactement sur ces mêmes ressorts, avec quelque nouveautés bien spécifiques.

Le programme Apollo

Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy est la seconde compilation de jeux Ace Attorney proposée par Capcom. Elle regroupe les épisodes 4, 5 et 6 et met en avant un jeune novice répondant au doux nom d’Apollo. Après une première affaire rocambolesque, l’avocat débutant se retrouve sous la coupe du légendaire Phoenix Wright, le personnage principal de la première trilogie. Ce dernier revient tout de même sur les devants de la scène et finira par chapeauter toute une petite troupe. Avec les nouveaux personnages qu’elle introduit, la compile apporte quelques nouveautés dans la mécanique du jeu. Rien de bien révolutionnaire mais cela représente tout de même un apport clair par rapport à la trilogie précédente. Et pour le reste, on est dans la même formule que ce qui a été fait sur Phoenix Wright: Ace Attorney Trilogy. Pour pouvoir être joué sur grand écran, l’Apollo Trilogy apporte un travail de mise à jour graphique important pour adapter ses scènes au format 16/9 et les présenter en haute résolution. Les phases en 2D sont d’ailleurs d’une meilleure facture que ce qui a été présenté dans la précédente compilation. Dans le même temps, la jouabilité à la manette a été pensée pour pouvoir remplacer l’écran tactile des Nintendo DS et 3DS et, petit plus très appréciable, les jeux sont tous traduits en français et les cinématiques doublées dans la langue de Molière. Enfin, pour arrondir l’offre de la compilation, un musée est disponible, avec des arts et des musiques qui vont bien.

Formellement, il n’y a pas grand-chose à reprocher à cette compilation. Elle propose une série de bons jeux dans un ensemble bien fourni, comme on en a l’habitude avec Capcom. Cependant, à 50€, la compilation risque d’avoir du mal à trouver son public. Pour ceux qui ne connaissent pas la série, on leur conseillera de se tourner vers la première compilation, moins chère et aussi bonne. Pour les fans qui connaissent ces jeux par cœur et hésitent à se relancer, on leur conseillera de se pencher sur Ghost Trick Détective fantôme, issu de la même équipe. Mais si vous êtes tout simplement amoureux, que peut-on dire ? L’amour a ses raisons que la raison n’a pas. Dans tous les cas, vous ne ferez pas d’erreur. Mais si vous avez le choix, privilégiez tout de même la formule portable, vous pourrez y jouer pendant la récré.