AKAI KATANA SHIN
Japon – 2010 / 2022
Support : Playstation 4, Nintendo Switch, Xbox One
Genre : Shoot’em Up
Développeur : City Connection / TAKE x OFF
Musique : Ryu Umemoto, Daisuke Matsumoto
Durée : moyenne
Langue : français
Éditeur : City Connection
Date de sortie : 29 juin 2023
LE PITCH
Dans un pays lointain, la découverte d’un nouveau minerai permet de créer les épées rouges, des armes surpuissantes grâce auxquels l’empereur Basho compte assurer la défense des siens. Mais son véritable objectif est de faire la guerre aux nations voisines. C’est sans compter sur la rébellion menée par son propre fils.
Épées de fer, épées de sang
Disponible depuis décembre 2022 sur Steam, le portage d’Akai Katana s’est fait attendre jusqu’à l’été 2023 avant d’enfin rejoindre les rayons virtuels du PS Store, de l’eShop et du Marché Xbox. Mais les connaisseurs en jeux de tir savent que l’attente en valaient la peine… même si certains se sont sans doute rué sur les versions import.
A première vue, il ne s’agit pourtant que d’une simple adaptation du jeu paru sur Xbox 360 en 2012, sans retouche notable ni contenu ajouté. Mais c’est surtout l’occasion de rendre un véritable bijou enfin accessible sur des supports actuels, puisque la version d’origine n’a pas eu droit aux honneurs du programme de rétrocompatibilité de la Xbox One. Alors, comme on dit : inutile de réparer ce qui fonctionne parfaitement. On retrouve d’ailleurs les trois modes de jeu de l’époque sous une appellation quelque peu différente. Le mode Akai Katana (tout court) est ainsi l’équivalent du mode Origin de la version Xbox 360 et correspond simplement à la toute première version parue dans les salles d’arcade en 2010. Le mode Akai Katana Shin, le « véritable » Akai Katana si l’on se réfère au kanji utilisé en version originale, correspond, quant à lui, au mode Slash, avec son affichage écran large et son système de jeu largement remanié. Enfin, le mode Zetsu Akai Katana était présenté sous l’étiquette Climax : on revient ici aux mécaniques de la première version, mais en profitant de l’affichage en 16/9 et de quelques ajustements au niveau du calcul de score et de la résistance des ennemis.
Aiguisé comme une lame…
Dans tous les cas, le joueur fait face à du danmaku comme le studio Cave a su si bien le faire durant toutes ces années. Les boulettes inondent l’écran, les lasers fusent, mais avec de la concentration et du sang froid (bien aidé par les petits masques de collision), même un joueur moyen finit par passer les premiers niveaux en ne dépensant qu’un nombre raisonnable de crédits, voire aucun. En plus d’éléments récurrents, comme les deux types de tirs qui influencent à la fois la puissance d’attaque et la vitesse de déplacement, Akai Katana se distingue, non seulement grâce à son défilement horizontal (c’est l’un des rares jeux du studio à afficher ce format avec les deux Deathsmiles et Progear), mais surtout grâce à des mécaniques originales. Le joueur peut en effet contrôler deux formes : la forme vaisseau, d’une part, et la forme gardien de l’autre, lorsque la jauge spéciale est suffisamment remplie. Tout l’enjeu réside donc dans la gestion de ces deux formes pour maximiser son score ou plus simplement survivre aux passages les plus ardus. La clef est alors savoir quand passer de l’une à l’autre, et cela dépend de différents facteurs selon le mode de jeu.
… Précis comme un laser
Dans les modes original et Zetsu, activer la forme gardien permet de repousser les boulettes adverses que l’on peut ensuite, pour résumer grossièrement, convertir en items bonus en éliminant les ennemis qui les ont tirées. Le mode Shin (Slash dans la version Xbox 360) encourage un jeu plus agressif offrant des sensations encore plus jouissives. Le principe consiste cette fois à alterner entre le tir laser pour remplir la jauge spéciale et le tir « boulette » pour accumuler du minerai. Ce minerai peut ensuite être utilisé en mode gardien pour contrer les tirs ennemis qui sont alors convertis en katanas ; ces katanas sont enfin lancés dès que l’on quitte manuellement le mode gardien, déclenchant au passage une attaque extrêmement puissante et convertissant à leur tour les tirs ennemis en items bonus pour faire exploser le score. Le principe peut paraître alambiqué sur le papier, mais, une fois qu’il est assimilé, c’est un véritable feu d’artifice qui est offert ; d’autant que la satisfaction de retourner une situation difficile à son avantage s’ajoute à celle de remporter des centaines de milliers de points en un instant. Et puis, c’est justement cette complexité qui fait tout le sel des jeux Cave. Mais ça ne s’arrête pas là : les artistes ont autant soigné l’enrobage que les game designers ont soigné la jouabilité. Akai Katana affiche une 2D somptueuse, bien servie par une ambiance steam-punk à la japonaise et la musique rock ajoute une bonne dose d’énergie à un jeu qui n’en manque pourtant pas à la base. Ce n’est d’ailleurs pas Manabu Namiki, chef d’orchestre de la plupart des productions Cave, qui est à la manette cette fois mais Ryu Umemoto, surtout connu au Japon pour des bandes-originales de Visual-Novel, accompagné pour cette nouvelle édition par Daisuke Matsumoto, un autre vétéran de la musique de jeu vidéo qui a ici travaillé sur les thèmes remixés.
Akai Katana Shin, dernière production de Cave avant Dodonpachi SaiDaiOuJou, est certainement l’aboutissement d’une formule sans cesse affinée au fil des sorties : l’un des tous meilleurs jeux du studio aux côté de Ketsui et Mushihime-sama Futari, même si tout le reste du catalogue demeure bien plus que recommandable.