Vaguement situé entre Journey(2006) et l’éternel Ôkami (2006), avec au passage un air d’Inside (2016), After Us propose une aventure aux allures mystiques où une entité divine doit retrouver sa voie dans un monde post apocalyptique. Ici, aucun dialogue, aucun guide. Tout au plus quelques cartons d’explications sur vos pouvoirs. Pourtant, votre objectif est assez clair : rendre un semblant de vie à une Terre dévastée par les effets de la société de consommation. Pour vous y retrouver, tout se joue à travers la composition de l’image. Une route, des lampadaires, un objet en mouvement. On est rarement perdu quant à la direction à prendre. Cependant, on est parfois perplexe face à la méthode à adopter pour avancer. Dois-je sauter sur cette plate-forme ? Ou alors passer par ce chemin ? Utiliser le double saut ? Si les instructions globales sont assez claires, il peut rester quelques écueils sur la finition. On finit toujours par trouver un moyen d’avancer mais, pour un « plateformeur », ces moments où l’on cherche une solution tendent à casser le rythme.

Double sot

En fait, la source de petits soucis vient d’un défaut de précision dans la mécanique du saut. Gaïa, l’héroïne du jeu, présente un contrôle quelque peu flottant. Pour tout ce qui touche au déplacement au sol, ce n’est pas bien dérangeant mais dès qu’il s’agit d’être précis en l’air, on peut se retrouver pris à défaut. Le jeu n’est pas incontrôlable, loin de là. Mais dans l’ensemble de votre aventure, il est fort probable que la mort par saut manqué soit votre principale cause d’échec. Pas de quoi rager sur le pad mais tout de même assez de frustration pour regretter qu’on n’ait pas eu droit à un contrôle du (des) saut(s) plus poussé. Car pour le reste, After Us reste très agréable à parcourir. Visuellement sobre, il reste beau. Le vide ambiant peut être apprécié différemment en fonction des goûts mais, pour notre part, il nous a charmé. L’ambiance sonore du titre sert également très bien son propos et, dans l’ensemble, on aime y revenir et découvrir toujours plus l’univers du jeu.

Le jeu commence d’une très belle manière mais finit par perdre de son charme sur les derniers niveaux et nous donne un final qui tombe un peu comme un soufflé. Pourtant, on reste tout de même satisfait par l’expérience dans son ensemble. Le visuel, le montage sonore, les petites idées de gameplay ici et là… Mais ce qui a compté dans ce voyage, ce n’est pas la destination mais le parcours, et les trébuchements qui le jalonne gâche forcément un peu l’expérience.