ZEROS AND ONES
États-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Thriller
Réalisateur : Abel Ferrara
Acteurs : Ethan Hawk, Valerio Mastandrea, Phil Neilson, Valerio Mastandrea…
Musique : Joe Delia
Durée : 86 min
Image : 2.39 16/9
Son : Français et Anglais DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : Metropolitan
Date de sortie : 24 mars 2022
LE PITCH
Un soldat américain stationne à Rome alors que la ville est assiégée après l’explosion du Vatican. En héros, il va tenter de découvrir l’ennemi qui menace le monde entier.
I won’t to believe
Une aura, c’est beau. Surtout lorsque celle-ci persiste au fil des années contre vents et marées. Certains cinéastes continuent à vivre sur leur gloire passée. Chacun de leur film éveille la curiosité, le fidèle spectateur s’obstine à les suivre dans l’espoir du frisson tant aimé jadis. Nombreux se sont perdus ; Abel Ferrara serait-il le Phoenix des hôtes de ces bois ?
A cette question au suspense insoutenable, la réponse sera sans appel. Il n’y a pas à tergiverser, un Non catégorique s’impose de lui-même. L’auteur de King of New-York, de Bad Lieutenant ou encore du brillant Nos funérailles est-il fini pour autant ? Il faut reconnaitre que depuis une bonne vingtaine d’années de labeur, Ferrara se cherche sans se trouver. On le sent toujours tiraillé dans son introspection, continuant à scruter les tréfonds de l’âme humaine en quête de rédemption. Abel semble avoir fini d’en faire le tour depuis belle lurette, le spectateur s’en est aperçu depuis longtemps et le peu de défenseur qu’il lui reste continuent à le cautionner sous couvert de “cinéma expérimental”. Les artistes ont leur période de génie, celle de Ferrara se visionne dans le rétroviseur de sa filmographie. Par masochisme sans doute, certains continuent par habitude ou par curiosité à enchainer les films sans grands espoirs en se disant que ce dernier opus fera exception. C’est ce que l’on appellerait le syndrome Argento. On continue d’y croire. Zero and Ones est de ceux-là ; mais il ne faut qu’une poignée de minutes pour s’apercevoir que l’illusion ne tient pas.
This is the end
Confinement 2020. Abel Ferrara est à Rome. Comme la plupart de la population italienne, il est confiné. Pour conjurer l’ennui et le climat anxiogène lié à l’épidémie de la Covid-19, il couche sur papier ses angoisses, ses réflexions pour aboutir à ce qu’il nomme un scénario. Un milk-shake incompréhensible où l’on croise un Ethan Hawke soldat à la recherche de son frère jumeau révolutionnaire sur fond de terrorisme et d’explosion du Vatican. Tourné en douze jours dans les nuits froides de novembre et de décembre 2020, Ferrara profite des rues désertes et des véhicules militaires stationnés là pour tourner son film à l’économie. Il atténue les frontières entre la fiction et l’état du monde actuel en période de crise sanitaire. Les acteurs comme l’histoire semblent être improvisés au jour le jour. Le film s’ouvre et se clôture sans réelle structure par un Ethan Hawke dans son propre rôle vantant la raison d’exister de ce film. Il avoue son ambition de faire partie de l’univers cinématographique de Ferrara à l’instar de Willem Dafoe avant lui et de la façon dont Zero and Ones a trouvé son financement. Il se livre face caméra en toute simplicité. Plus étrange encore est sa façon de clôturer le film dans les mêmes conditions, partageant son expérience et son sentiment de n’avoir pas tout compris. Une façon habille de conforter le spectateur qui a plus subit qu’apprécié le métrage. Sous-éclairé étant donné les conditions spartiates du tournage, l’action manque cruellement de visibilité, et l’effet numérique du film n’en fait qu’accentuer les défauts.
Comme Songbird, l’année dernière, le Covid a fait des dégâts collatéraux. En plus de toucher le système immunitaire, il a continué la fête tout seul en grillant l’inspiration artistique de certains. Pour sûr, même s’il essaie de se faire plus discret maintenant, on n’a toujours pas fini d’en parler.
Image
Filmée de nuit en tout numérique et avec les moyens du bord, l’image ressemble plus à un film tourné au caméscope qu’à un film destiné au cinéma. Néanmoins cette texture accentue le sentiment d’urgence et anxiogène sans doute voulu par le réalisateur. L’éditeur fait au mieux pour retranscrire cela en haute def, assurant une définition au meilleur de ses capacités.
Son
Là aussi, pas d’éclat en perspective. Les ambiances et les parties dialoguées font juste le taf, sans plus. Encore une fois, il est bon de rappeler que les conditions de tournage et le budget n’étaient pas au rendez-vous pour un déchaînement auditif.
Interactivité
Aucune, excepté un livret de 16 pages comprenant des notes de production, une interview de l’actrice Dounia Sichov et des photos de plateau.
Liste des bonus
Livret de 16 pages, Bandes annonces.