Après le carton mondial de Jumanji en 1995 les producteurs ont les neurones qui fument. L’heure des reboots n’est pas encore au fait de la mode hollywoodienne et Dwayne « the rock » Johnson n’a toujours pas remplacé Robin Williams dans les remakes à succès. Coincé entre ces deux époques, un film (il faut le dire) complètement oublié de nos jours reprend la même recette, le même budget et le même auteur, l’originalité en moins. Tous viennent de l’imagination du même écrivain. On ne peut franchement pas dire que Chris Van Allsburg se soit renouvelé car hormis la transposition d’un de ses romans pour Robert Zemeckis Le Pôle Express, sa collaboration pour le septième art se contente tout simplement des trois adaptations de Jumanji et de ce Zathura, sa version spatiale.

Décollage imminent

Faut-il encore préciser le pitch ? Pour les distraits on dira juste que deux frangins pour combler leur ennui vont faire la découverte d’un vieux jeu poussiéreux sur le thème de l’aventure spatiale. Et ô surprise, au fil des tours, l’aventure devient interactive et les propulse au cœur de la galaxie où robots et extraterrestres vont leur donner du fil à retorde. Bien entendu, les frères que tout oppose et qui ne savent pas se piffrer (un peu comme dans toute fratrie) vont devoir faire front commun pour rétablir les choses et revenir sains et saufs sur le plancher des vaches. On vous avait prévenu, rien d’innovant là-dedans après Jumanji. La physique est mise à rude épreuve et les lois de la gravité, d’oxygène et de flamme dans le vide cosmique ne sont que détails. Mais ce n’est pas grave, le film va vite et les évènements s’enchaînent sans que le spectateur n’ait le temps de réfléchir. A la barre de ce navire se trouve Jon Favreau qui, las de second rôle sans avenir, vient de se lancer avec succès dans la réalisation. Son carton Elf propulse Will Ferell dans la stratosphère des acteurs comiques bankables. Favreau emporte la confiance des studios et avant de formater sans le savoir tout l’univers Marvel avec son Iron Man, s’essaie à la science-fiction familiale avec Zathura. Son approche est simple, il le revendique sans vergogne, Amblin est son inspiration première. Il parsème son film d’hommages à l’univers Spielbergien en semant çà et là des gimmicks à tout ce pan générationnel (des vélos sortis de E.T., des traces de pneus enflammés à la Retour vers le futur…). Pas étonnant de trouver parmi les scénaristes le nom de David Koepp collaborateur de tonton Spielberg sur Jurassic Park. Côté casting, Tim Robbins est là pour donner une once de crédibilité aux côtés d’une future vedette de Hunger Games (Josh Hutcherton) et de la toute jeune Kristen Stewart en grande sœur congelée.

S’il ne marquera pas les esprits, Zathura reste un divertissement familial sans prétention qui n’a d’autre objectif que de divertir. Innocent, il se regarde d’un œil distrait avec les enfants à qui il s’adresse pendant l’heure du goûter.