WISH, ASHA ET LA BONNE ÉTOILE
Wish – Etats-Unis – 2023
Support : Bluray
Genre : Fantastique, Animation
Réalisateur : Chris Buck, Fawn Veerasunthorn
Acteurs : Ariana DeBose, Chris Pine, Alan Tudyk, Angelique Cabral, Victor Garber, Natasha Rothwell…
Musique : Dave Metzger
Image : 2.55 16/9
Son : DTS HD Master Audio 7.1 Anglais, Dolby Audio 7.1 français, Dolby Audio 5.1 flamand, néerlandais…
Sous-titres : Français, néerlandais…
Durée : 95 minutes
Editeur : Walt Disney France
Date de sortie : 29 mars 2024
LE PITCH
Jeune fille de 17 ans à l’esprit vif, Asha vit à Rosas, un royaume fantastique où tous les souhaits peuvent littéralement s’exaucer. Dans un moment de désespoir, elle adresse un voeu sincère et puissant aux étoiles auquel va répondre une force cosmique : une petite boule d’énergie infinie prénommée Star. Ensemble, Star et Asha vont affronter le plus redoutable des ennemis, le Roi Magnifico et prouver que le souhait d’une personne déterminée, allié à la magie des étoiles, peut réellement produire des miracles…
Fallen Star
2023 était la grande année des 100 ans du studio Disney. Un anniversaire fêté en grande pompe sur Disney +, dans les parcs d’attractions, mais manifestement avec beaucoup moins de convictions sur les écrans de cinéma du monde. Pas de ressorties de classiques en salles, la seule sortie ciné sera donc Wish, grosse production hommage, s’efforçant de retourner à l’esprit des classiques d’autrefois mais faisant surtout paraitre la vénérable maison plus âgée que jamais.
Cent ans, cela n’arrive pas tous les jours. Surtout pour un studio d’animation. Avec plus d’une soixantaine de « classiques » auto-proclamés et malgré des hauts et des bas tout au long de son existence, le Studio Disney est aujourd’hui plus que jamais une institution et un modèle, aussi bien artistique qu’économique. Un lourd poids pesait alors sur les épaules du très attendu 62eme long métrage animé dont tous les éléments ont entièrement été pensés dans l’optique de souligner cette longue filiation. Le titre fait bien entendu penser à la célèbre chanson de Pinocchio « Quand on prie la bonne étoile », devenu l’hymne de la firme, l’étoile est celle que prie une bonne part des héros Disney et les esprits les plus imaginatifs pourraient même penser découvrir ici les origin story de la marraine de Cendrillon et du fameux miroir de Blanche neige. A cela s’ajoute une pluie de clins d’œil, d’allusions et d’emprunts, que cela soit dans les dialogues, les plans ou les décors, à La Belle au bois dormant, Peter Pan, Marry Poppins, La Reine des neiges, Zootopie… La liste est extrêmement longue.
« Un joyeux non anniversaire… »
Trop longue peut-être, tant il semble évident que les créateurs du métrage se sont rapidement empêtrés dans cette vaste tradition dont ils n’ont mémorisé que les éléments les plus besogneux : la jolie princesse qui pousse la chansonnette en rêvant de meilleur lendemain, un acolyte comique totalement inutile qui prend ici l’apparence d’une petite chèvre à la voix virile (Gérard Darmon en vf) et un authentique vilain comme autrefois, très méchant, ricanant et sans espoir de rédemption puisque son ambiguïté s’évapore en deux courtes séquences. Entre eux gravitent quelques personnages secondaires peu développés, dont une bande de 7 copains (oui comme les nains) en guise de drapeau Benetton, et de vagues péripéties qui ne seront jamais surprenantes ni même bien passionnantes. Trop prévisible et jamais rattrapé par un semblant d’imagination ou même un soupçon d’ambition dans la mise en scène, toujours plate, sans emphase ou profondeur, le film se contente de jouer la terrible carte du livre illustré « joli » et « mignon ». On espérait avec ce long métrage une preuve ravivée de la vitalité de ce grand studio d’animation, autrefois grand précurseur et inventeur de formes (tiens d’ailleurs on attend toujours un troisième Fantasia), on se retrouve avec un divertissement lourdement nostalgique, sentant de manière entêtante la naphtaline.
Voulu comme un mariage à même de pouvoir justement réunir à l’écran les sensations des grands films d’autrefois et les techniques infographiques plus modernes, le mélange entre modélisations 3D et les très jolies textures cell-shadées aux airs d’aquarelles, ne convainquent que par intermittence, et font surtout une nouvelle fois regretter l’abandon de l’animation traditionnelle chez Disney. Celle-ci fut pourtant un temps envisagée durant la production du film, abandonnée de crainte que les nouveaux spectateurs ne suivent pas. Tant que Disney jouera les grandes oreilles frileuses, la maison de Mickey aura bien du mal à retrouver de sa superbe.
Image
Comme toujours la copie HD proposée par Disney est on ne peut plus performance avec un transfert direct de la source numérique et un soin tout particulier apporté au traitement des couleurs, fin et généreux, et de légers effets de reliefs particulièrement bienvenus. Définition et précision sont au rendez-vous. Pour être clair, l’intéressant angle artistique du film, ce traitement « à l’ancienne » d’éléments 3D rend ici bien mieux que dans les salles sous-éclairés dans lesquelles il a été souvent projeté.
Son
La piste originale en DTS HD Master Audio 7.1 fait encore de jolies prouesses avec une restitution très ample, vive et dynamique mettant surtout en avant les grandes séquences chantées ou le final plus spectaculaire, et se rapproche très souvent dans ses sensations du Dolby Atmos présenté sur l’édition 4K US. Quant à la version française, toujours très pro et calibrée, elle doit se contenter d’un Dolby 7.1 efficace mais moins riche.
Interactivité
Pas d’édition 4K du film en France (pour l’instant), mais pour le reste l’édition Bluray reprend tous les suppléments de la sortie américaine avec essentiellement un important making of d’une heure qui revient par le biais de nombreuses tables rondes (et quelques images d’archives ou visites des studios) sur la réflexion autour des 100 ans du studios, la confection de l’histoire, les recherches graphiques et l’animation, l’écriture des chansons, le choix des doubleurs et des personnages, et plus généralement le fameux héritage Disney. On y découvre aussi qu’on est passé pas très loin d’un film anthologique à la Fantasia… Pleurons tous ensemble.
Le reste du programme est beaucoup plus classique avec un bêtisier des doubleurs, une chanson inédite et plusieurs scènes coupées, reliquats d’une première version du film un poil plus complexe et alléchante, les chansons en accès direct et une featurette pour révéler une partie des nombreux easter eggs cachés dans le film (et certains sont vraiment pour les connaisseurs).
Impossible cependant de passer à coté du superbe court métrage hommage Il était une fois un studio, diffusé le jour de l’anniversaire sur Disney +, mélangeant images réelles et personnages animés issus de tous les grands classiques du studio, aussi impressionnant techniquement (quand Disney se remet à la 2D c’est magique !!) que touchant. Un petit bijou qui rattraperait presque la mollesse de Wish.
Liste des bonus
« Il était une fois un studio », « 100 ans d’évolution : L’Histoire de Wish », « Wish D-classifié », Bêtisier, La chanson coupée « Un vœu qui mérite d’être fait » présentée par Chris Buck et Fawn Veerasunthorn, Scènes coupées, présentées par Mark Kennedy, responsable scénario, Sélection de chansons.