WINNIE THE POOH : BLOOD AND HONEY
Royaume-Uni – 2023
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Rhys Frake-Waterfield
Acteurs : Nikolai Leo, Maria Taylor, Craig David Dowsett, Chris Cordell
Musique : Andrew Scott Bell
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 84 minutes
Éditeur : ESC Distribution
Date de sortie : 19 juillet 2023
LE PITCH
Winnie et Porcinet se déchaînent après avoir été abandonnés par Jean-Christophe.
Et voici Winnie l’ourson !
Survendu par une vague de partages inespérés sur les réseaux sociaux, l’image des vilains Winnie et Porcinet prêts à écharper une pauvre donzelle en maillots de bain (bien tendu) dans son jacuzzi, a forcément fait rêver tous les amateurs de films cons et déviants. Mais même sans placer trop d’espoir dans le pot de miel, on est inévitablement déçu.
Comment cet adorable et rondouillard héros de notre enfance et figure de peluche bedonnante et charmante, s’est transformé en monstre de film d’horreur ? Tout simplement en tombant dans le domaine public l’année dernière. Le premier roman de A.A Milnes n’est donc plus l’apanage de la Disney Compagnie, même si celle-ci garde encore sous le coude quelques personnages apparus plus tard (comme Tigrou) et le design identifié et parfaitement reconnaissable. Pas grave, le producteur / réalisateur de DTV mal fagotés et inspirés de tout et de rien comme The Area 51 Incident, Demonic Christmas Tree et Firenado, fleure la bonne idée commerciale et s’empresse d’imaginer une version déviante du sympathique conte. Un nouveau projet très modeste mais dont certaines premières images vont rapidement faire le tour du net et transformer l’opération en mini évènement qui s’accompagnera même de quelques biftons supplémentaires lors de la post-production des effets spéciaux numériques sanglants. Bonne nouvelle pour Rhys Frake-Waterfield qui n’en demandait certainement pas tant, mais qui cependant ne semble tout de même pas manquer d’ambition dans sa démarche.
« Pourrait être pire. Je ne sais pas comment, mais ça pourrait être »
Car là où certains imaginait découvrir une grosse pochade parodique, où l’élimination de bimbos décérébrées par un ours jaune humanoïde et son copain Porcinet échappé d’un survival déviant, jouerait joyeusement la carte du délire collectif, on découvre finalement un film d’horreur étonnement sérieux, premier degré et qui tente même de s’inscrire dans une école malsaine, citant même dans son générique un certain Massacre à la tronçonneuse (l’un des remakes plutôt que le Tobe Hooper ?). La petite introduction en animation rudimentaire racontant l’abandon de ses amis par un Jean-Christophe devenant adulte et la manière dont livrés à eux même ces derniers devinrent cannibales et bouffèrent le pauvre Bourriquet, fait même plutôt illusion, mais rapidement il est évident que ce détournement du récent Jean-Christophe & Winnie de Marc Forster n’a pas grand-chose à raconter d’autre et va rapidement se contenter de s’engouffrer dans la prédation basique d’un slasher très bas de gamme. Excepté le design des tueurs (dont les visages ressemblent surtout à des masques) et quelques vagues références à la Forêt des rêves bleus (même pas drôles en plus), Winnie The Pooh Blood and Honey enquille quelques meurtres très viandards et glauques mais sans une once d’imagination ou d’intensité, élimine sans efforts les donzelles sans présence, charisme ou talent, et traine la patte jusqu’à un final, forcément, bâclé.
On se souviendra donc au mieux de quelques écrasement cérébraux, de quelques corps transformés en steak-haché et d’un triste Jean-Christophe (mais quelle terrible prestation !) implorant « Pourquoiiiii Porcinet ? Pourquoiiiiii ??? », mais surtout d’un film Z plus opportuniste que malin. Cela ne va certainement pas empêcher l’heureux papa d’exploiter le filon jusqu’au bout. Outre un Winnie The Pooh 2 bien prévisible, il annonce déjà fièrement la mise en scène de Peter Pan’s Neverland Nightmare et la production d’un Bambi : The Reckoning. Non vraiment fallait pas.
Image
Film a petite budget soit mais capturé avec une performante Red Helium 8K, ce Winnie The Pook s’efforce de combler ses lacunes budgétaires par un master rutilant, retranscrivant sans un pixel d’écart le moindre détail de l’image initiale. Cela permet de souligner effectivement sur le disque UHD les effets considérables du chef op’ Vince Knight pour donner un peu de coffre et de contrastes aux cadres relativement vides. Les teintes rouges et dorées sont forcément mises en avant, et les noirs sont d’une profondeur sans fond, tandis que la moindre matière s’incruste avec vivacité dans un tableau à la définition redoutable. Le film méritait-il vraiment tout cela ? La question mérite d’être posée.
Son
Nettes, claires, balancées et équilibrées, les deux pistes sonores DTS HD Master Audio 5.1 offrent là aussi une ouverture parfois assez impressionnante et des effets d’atmosphères bien dynamiques, mais n’a la plupart du temps pas grand-chose d’autre à habiter que le vide certain d’une série Z.
Interactivité
Dans la foulée de Sinister, ESC donne à nouveau de grands airs à un délire gore et très bis. Après lui avoir tout de même offert une petite sortie dans les salles françaises, voici le film proposé dans un steelbook collector accompagné de sa reproduction de l’affiche et de deux cartes postales. Sur le disque Bluray qui accompagne l’UHD, on trouve aussi une petite poignée de suppléments avec images de tournages, scènes coupées (dont un passage complet laissé finalement hors-champs) et un bêtisier. Pour vraiment découvrir quelques anecdotes autour du projet, il faut se tourner vers le commentaire audio du réalisateur, accompagné de son chef op, manifestement ravi de connaitre un tel succès, qui évoque tout autant la future suite que les nombreux soucis techniques rencontrés à cause toujours d’un budget en deçà de ses ambitions. Ça rendrait presque le film sympathique tiens. Presque.
Liste des bonus
L’affiche, 2 cartes postales, Commentaire audio de Rhys Frake-Waterfield,
Making of, Scènes coupées, Bêtisier, Bande-annonce.