WHITNEY HOUSTON : I WANNA DANCE WITH SOMEBODY
États-Unis – 2022
Support : Bluray
Genre : Biopic, Drame
Réalisateur : Kasi Lemmons
Acteurs : Naomi Ackie, Stanley Tucci, Ashton Sanders, Tamara Tunie Nafessa Williams
Musique : Chanda Dancy
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 5.1 anglais, français, espagnol…
Sous-titres : Français, anglais, espagnol, néerlandais…
Durée : 144 minutes
Éditeur : Sony
Date de sortie : 26 avril 2023
LE PITCH
Le portrait sans concession d’une femme complexe qu’on surnommait la Voix. De ses débuts comme choriste dans le New Jersey à son statut d’artiste parmi les plus récompensées et renommées de tous les temps, le film retrace le périple galvanisant, poignant et profondément émouvant de Whitney Houston. Un parcours exemplaire ponctué de concerts sensationnels et des chansons les plus emblématiques de la star.
So Emotional
Toute star ayant eu un destin légèrement hors norme aura forcément le droit à un moment donné à un Biopic hollywoodien. Si un film comme Elvis est venu sauvagement secouer l’exercice, le portrait consacré à Whitney Houston n’arrive jamais à sortir de son train-train bien sage et du carcan de l’évocation officielle, forcément bien trop lisse.
Artiste de tous les records durant les années 80-90, dépassant même les ventes des Beatles, Elvis et Michael Jackson, Whitney Huston était une chanteuse à la tessiture incroyable : elle fut même surnommée The Voice ! Mais comme bien trop souvent son ascension fulgurante et son statut de petite princesse de l’Amérique va s’accompagner d’une lente descente aux enfers entre un mariage chaotique avec Bobby Brown, la consommation destructrice de stupéfiants et la perte progressive de son fameux organe. Elle sera retrouvée noyée dans la baignoire de sa chambre d’hôtel à seulement 48 ans. Un sujet en or en effet pour un biopic qui viendrait caresser la part d’ombre de la star, les raisons de ce destin brisé et les rapports plutôt ambiguës avec une famille (père, mère, frères… cousine…) aux airs de sangsues. Problème, outre l’impresario Clive Davis (qui se donne ici constamment le beau rôle), toute la famille a bel et bien donné son aval sur la production. Exit donc les portraits peu élogieux et les révélations sordides de l’excellent documentaire Whitney de Kevin Macdonald, I Wanna Dance With Somebody ne creusera jamais vraiment ce point, ni aucun autre d’ailleurs.
One moment in time
Déjà scénariste d’un Bohemian Rapsody très discutable, Antony McCarten rejoue ici plus ou moins la même petite musique de l’enchainement constant d’anecdotes plus ou moins intéressantes, plus ou moins pertinentes, et la recréation des grands moments scéniques de l’artiste. Son script s’achève même, comme le film consacré à Freddie Mercury, par un grand concert de 15 minutes afin de célébrer comme il se doit les talents de Huston. Les reconstitutions, nombreuses et avec la vraie voix de la chanteuse, sont effectivement très soignées, mais cela ne suffit certainement pas à faire un film. Et de ce côté-là, la réalisatrice Kasi Lemmons, à la mise en scène d’une platitude consternante, se montre immédiatement totalement dépassée par l’entreprise se contentant d’enchainer les scénettes de quelques minutes, évoquant brièvement et sans l’amorce de point de vue sa jeunesse, sa découverte musicale, ses rapports houleux avec son père, le tournage de Bodyguard (deux plans et basta), sa cure de désintox, l’amour pour sa famille… A force de vouloir tout raconter, le film ne capture pas grand-chose de sa véritable existence ou de sa musique et passe constamment à coté du potentiel de son sujet, de la tragédie de cette femme pressurisée par le système et dont les parents avaient écris sa vie sans la consulter. A ce titre, le film réhabilite enfin Robyn Crawford, ami et amante qui deviendra sa directrice artistique avant de se faire dégager par le mari. Mais là encore, ce qui aurait pu donner une réflexion sur la place de la religion dans sa vie, sur l’homophobie de son père et son rapport plus général aux hommes (daddy issues ?), ne reste que vaguement en suspens durant quelques dialogues avant de disparaitre du tableau.
Laborieux et vide, I Wanna Dance With Somebody avait de toute façon déjà manqué sa cible avec la jeune actrice Naomi Ackie, très loin du charme et du charisme de la vraie Whitney Houston qu’elle imite plus qu’elle n’interprète dans des postures de poupée de cire.
Image
Une copie numérique lumineuse, finement dessinée et admirablement compressée. Rien de vraiment surprenant pour un film récent de ce gabarit et le Bluray lui offre un écrin de qualité proposant des teintes vives, un piqué bien marqué et une restitution pointue, sans un seul décrochage de compression à l’horizon.
Son
Les DTS HD Master Audio 5.1 proposées pour le film mettent essentiellement en avant les séquences musicales, retranscrivant toute la pureté et le coffre de la voix de la chanteuse, disposant d’ambiances bien enveloppantes lors des concerts et performances scéniques. Les mix se montrent un peu plus discrets pour le reste du film avec surtout des dialogues posés et clairs.
Interactivité
On ne pouvait certainement pas passer à côté des featurettes enthousiastes sur la jeune actrice, la recréation des grands moments de la carrière de Houston et le soutien de ses proches. Pas grand-chose de surprenant ou de vraiment palpitant là-dedans, tout comme la petite poignée de scènes coupées qui ajoutent des mini anecdotes supplémentaires. Les fans de la chanteuse apprécieront sans doute la proposition de visionner directement uniquement les chansons recréées dans le film.
Liste des bonus
« Jukebox de Whitney » : accès aux chansons du film (exclusivité Blu-ray, 33’), « Devenir Whitney » : le choix de Naomi Ackie pour incarner Whitney Houston (7’), « Temps forts d’une icône » : la recréation des moments forts de la carrière de Whitney Houston (8’), « La Touche personnelle » : l’apport des proches de Whitney Houston (5’), 6 scènes coupées (8’).