WHAT’S NEW, PUSSYCAT ?
Etats-Unis, France – 1965
Support : Bluray & DVD
Genre : Comédie
Réalisateur : Clive Donner
Acteurs : Peter Sellers, Peter O’Toole, Romy Schneider, Capucine, Paula Prentiss, Woody Allen, Ursula Andress…
Musique : Burt Bacharach
Image : 1.66 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 108 minutes
Éditeur : Rimini Editions
Date de sortie : 07 novembre 2023
LE PITCH
Rédacteur en chef d’une grande revue féminine parisienne, Michael James passe ses journées entouré de femmes superbes. Bien qu’il soit amoureux de la jolie Carole Werner, les autres beautés de son entourage ne le laissent pas indifférent. Pour tenter de s’amender, il consulte le psychiatre Fritz Fassenbender. Malheureusement pour James, le docteur est encore plus fou que lui et entraîne ses patients dans une spirale infernale de folie et de romance !
Everyone Says I Love You
Casting faramineux pour l’une des comédies les plus enjouées et débridées des 60’s. Tout l’esprit d’une époque, d’une révolution au service d’un spectacle loufoque, entièrement porté sur la chose, quitte forcément à tourner un peu en rond.
Comme souvent avec le producteur Charles K. Feldman, qui poussera sa logique plus loin encore deux ans plus tard avec le capharnaüm jubilatoire Casino Royale, What’s New Pussycat est un film qui n’a cessé de changer de visage et d’orientation tout au long de sa création. Le film fut en l’occurrence imaginé au départ par la star Warren Beatty qui pensait trouver dans ce portrait d’un séducteur malgré lui un exorcisme sur grand écran à ses propres démons et à sa propre image. Le fameux « what’s new pussycat ? » étant justement souvent sa première amorce pour dragouiller la jolie demoiselle du moment. Mais progressivement le projet lui échappe des mains et l’orientation de plus en plus grotesque et la figure du protagoniste tournant à un certain ridicule, lui fait claquer la porte de la production, espérant qu’on revienne le chercher en rampant… Ce qui ne sera pas le cas. Le projet se fera sans lui, avec désormais Peter O’Toole, surprenant en homme à femmes compulsif, Peter Sellers en psychiatre très proche du pervers lubrique (on imagina un temps Croucho Marx) et surtout un jeune talent dégotté sur scène : Woody Allen.
Swinging Paris
Même s’il reprochera plus tard au film d’avoir été remanié contre son avis et parfois dans son dos, et se plaindra de s’être fait voler de nombreuses répliques par un Peter Sellers à l’égo envahissant, c’est bel et bien lui qui est le scénariste du film. On y reconnait aisément les nombreuses inspirations venant de la screwball comedy à l’ancienne, aux films des Marx Brothers, à certains classiques théâtraux (Cyrano de Bergerac pour le plus évident) mais aussi déjà les portraits de personnages féminins plus maitresses d’elles-mêmes et cérébrales que leurs partenaires masculins. On y voit aussi la construction de son personnage, ici habilleur pour stripteaseuses et déjà séducteur définitivement maladroit, qui fera le point d’ancrage de ses films personnels et de sa future œuvre. S’il côtoie ici quelques monstres du cinéma et de la comédie, et que son temps d’écran est plus limité que le leur, il leur vole aisément la vedette et montre d’ailleurs une bien meilleure alchimie à l’écran avec Romy Schneider (qui semble beaucoup s’amuser) que les autres partenaires masculins. Il est absolument la révélation de ce film chorale, successions ininterrompue de poursuites amoureuses, de fricotages intempestifs et de tromperies généralisées, bourrées de double sens, de délires incongrus et de musique délicieusement yéyé (merci Burt Bacharach) venant animer un Paris de pacotille… ville de l’amour et de la frivolité c’est bien connu.
On ne cachera pas que l’ensemble manque clairement de construction et de véritable direction, que la mise en scène du très anonyme Clive Donner (Le Concierge, Les Temps sont durs pour Dracula…) passe souvent à coté des envolées attendues, mais l’esprit bordélique et cette sensation de liberté nouvelle des 60’s fait naitre une forme de bonne humeur générale et d’absence totale de gravité rapidement assez irrésistible. De toute façon emporté dès le générique d’ouverture par les cartons titres rococos et la voix de baryton de Tom Jones (la chanson est inoubliable), il est difficile de résister à What’s New Pussycat ?… Whoa, whoa, whoa, whoa !
Image
Plus tout jeune, le master HD du film existe depuis une petite dizaine d’année, mais avait tout de même été confectionné avec un certain soin. Il reste quelques scories et petites traces de l’âge, mais les cadres restent assez propres et surtout affirment des couleurs bien fermes, chaudes et contrastées. Le grain ne vire jamais au bruit vidéo et l’ensemble préserve quelques reflets argentiques et des matières pellicules très agréables, même lorsque la lumière baisse et qu’une légère brume envahie les bords de l’image. Pas des plus pointu donc, mais assez confortable tout de même.
Son
Même petit coup de vieux pour les pistes sonores. Le doublage français est de toute façon assez dans les choux. La version originale elle, bien plus savoureuse aux vues du casting, manque régulièrement d’intensité et de clarté, régulièrement légèrement étouffé par quelques crissements et chuintements.
Interactivité
Rimini fait partie de ces éditeurs français qui s’efforcent toujours de compenser l’absence de suppléments des éditions américaines. Rien donc pour What’s New Pussycat ? chez Kino Lorber, l’édition en présence invite le journaliste Philippe Guedj (Le Point) à livrer une présentation plutôt solide du film, entre retour sur les origines et la gestation du projet, anecdotes de tournages et petits détours carrières pour les grands noms. Classique mais efficace avec un certain effort apporté sur le reflet qu’opère le film sur toute une époque.
Bonne surprise aussi avec l’interview d’archive de Peter Sellers pour un programme belge où l’acteur discute avec légèreté de sa carrière, des multiples visages de l’humour et réécrit de manière politiquement correcte ses relations que l’on connait houleuses avec Woody Allen.
Liste des bonus
Interview de Philippe Guedj, journaliste au Point (2023, 30’), Interview de Peter Sellers dans l’émission « Le Monde du Cinéma » de la RTBF (1967, 8’), Bande-annonce.