WALDO, DÉTECTIVE PRIVÉ
Last Looks – Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Policier
Réalisateur : Tim Kirby
Acteurs : Charlie Hunnam, Morena Bacarin, Mel Gibson, Rupert Friend, Clancy Brown, Lucy Fry, Dominic Monaghan…
Musique : Peter Nashel
Durée : 110 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Français & Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Editeur : Metropolitan Vidéo
Date de sortie : 17 février 2022
LE PITCH
Ancien flic de la police de Los Angeles dont il a dénoncé la corruption généralisée, Charlie Waldo mène une existence solitaire et minimaliste à la campagne. Son ancienne petite amie vient le solliciter dans une affaire de meurtre impliquant Alastair Pinch, star du petit écran, alcoolique notoire et unique suspect, …
Son of Anarchy
Produit par un Charlie Hunnam qui croyait s’offrir là le véhicule idéal pour son image de beau gosse rebelle tout en profitant du regain d’intérêt du public pour les whodunnit à l’ancienne, Waldo, détectivé privé se voit malheureusement contraint à une sortie confidentielle pour cause de pandémie. Une petite injustice pour un film qui, s’il ne révolutionne pas le genre dans lequel il s’illustre, bénéficie tout de même d’un casting alléchant et d’une mise en image très soignée.
Du succès de la série Sons Of Anarchy, Charlie Hunnam lutte encore pour en récolter les fruits sur grand écran. Non content d’avoir essuyé deux bides maousses coup sur coup avec le magnifique Lost City of Z de James Gray et le surprenant Roi Arthur : la légende d’Excalibur de Guy Ritchie (qui, pas rancunier, a refait appel à lui pour The Gentlemen, un succès cette fois-ci), l’acteur britannique n’a pas réussi à s’imposer chez Guillermo Del Toro en se montrant particulièrement fade dans Pacific Rim puis dans Crimson Peak où il ne tenait plus qu’un second rôle. Quant au remake inutile de Papillon, mieux vaut l’oublier. Ne reste plus que le très solide Triple Frontier de J.C. Chandor – une exclusivité Netflix – et un rôle très secondaire dans un nouveau long-métrage (toujours inédit en France) consacré au hors-la-loi australien Ned Kelly et à son gang et signé de l’inégal Justin Kurzel. Ajoutez à ce maigre bilan son retrait louable mais financièrement très mal avisé de la trilogie 50 nuances de Grey à quelques semaines du tournage et on peut comprendre qu’Hunnam cherche aujourd’hui à reprendre le contrôle de sa carrière, quitte à mettre la main à la poche. Dans le cas de Waldo, détective privé, le comédien joue clairement la sécurité. Le personnage de détective écolo, malchanceux, incorruptible et nonchalant créé par Howard Michael Gould (qui se charge en personne du scénario) a beau être un croisement évident de Serpico et de Jeffrey « The Dude » Lebowski, Charlie Hunnam le vampirise et y injecte une bonne dose de Jax Teller et un soupçon d’autodérision so british. Conscient de son sex-appeal, il n’hésite pas non plus à tomber le haut à intervalles réguliers. Du charisme, du glamour et du fan service.
L.A. Confidentiel
Pour l’accompagner dans son opération reconquête, Charlie Hunnam est on ne peut mieux entouré. Avec seulement une vingtaine de minutes de présence à l’écran, Mel Gibson est l’une des attractions majeures du film. Pas encore remis de ses frasques conjugales et de ses dérapages antisémites et alcoolisées du début des années 2000, l’ancienne gloire d’Hollywood bouffe l’écran comme rarement dans la peau d’Alastair Pinch, star shakespearienne du petit écran accusé du meurtre de sa femme. Un crime qu’il a bien du mal à nier puisque le bougre est ivre mort du soir au matin. Un rôle presque autobiographique, diront les mauvaises langues mais où l’on reconnaît également l’héritage de Robert Shaw et de Richard Burton. Sa scène d’introduction où il quitte avec aisance son accent anglais distingué pour incarner un juge sudiste avant de déclencher une bagarre avec un assistant réalisateur (en fait un cascadeur payé pour servir de défouloir) justifie à elle seule la découverte. Sont également conviés à la fiesta Morena Bacarin (la copine de Deadpool), Clancy Brown (Kurgan forever!), Dominic Monaghan (hobbit chez Peter Jackson et star du rock accroc à la drogue chez J.J Abrams) et même le rappeur Method Man. Malgré des apparitions le plus souvent éclairs, personne ne prend son personnage à la légère en attendant d’encaisser son chèque. Une implication qui fait plaisir à voir.
Et que raconte donc Waldo, détective privé ? Une histoire typique de tout film noir ayant pour toile de fond Hollywood et la faune bien chtarbée de Los Angeles. Flics corrompus, producteurs véreux et queutards, stars à l’égo boursouflés, femmes fatales et avocats au cynisme sans bornes. Des gimmicks plus que de vrais thématiques. Ce qui rend cette histoire de meurtre et d’adultères méchamment routinière. Rien (mais alors, rien !) de neuf sous le soleil de Californie, en somme. Mais s’il reste tout du long à bonne distance et en surface, le réalisateur Tim Kirby soigne la forme, avec une lumière et des cadres qui font presque oublier que le bonhomme s’est surtout illustré sur le petit écran. Et ses personnages sont suffisamment attachants pour que l’on en redemande. Mais il ne faut pas rêver. Distribué au compte-goutte en vidéo et sur des plateformes de streaming et avec une promotion réduite à sa plus simple expression, Waldo, détective privé risque bien de finir aux oubliettes. Une autre fois, Charlie, une autre fois.
Image
Particulièrement chaleureuse, contrastée et détaillée, une copie impeccable qui permettra aux fans de Charlie Hunnam de compter ses poils de barbes et ses tablettes de chocolat. La moindre des choses pour un film aussi récent.
Son
Le doublage français, atone et prenant le pas sur les ambiances, est à proscrire. Le mixage original est plus dynamique que prévu pour un film qui ne repose pourtant pas sur ses effets sonores et de grandes scènes d’action. La présence musicale est exceptionnelle.
Liste des bonus
Bandes-annonces.