VOL À HAUT RISQUE

Flight Risk – Etats-Unis – 2025
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Aventure, Thriller
Réalisateur : Mel Gibson
Acteurs : Mark Wahlberg, Michelle Dockery, Topher Grace, Leah Remini, Maaz Ali…
Musique : Antonio Pinto
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 Français
Sous-titres : Français
Durée : 91 minutes
Editeur : Metropolitan Film & Vidéo
Date de sortie : 06 juin 2025
LE PITCH
L’US Marshals Madelyn Harris est chargée d’escorter Winston, criminel et informateur, qui va témoigner contre un parrain de la mafia. Pendant leur voyage en avion, elle se méfie rapidement du pilote, Daryl Booth, qui ne semble pas être l’homme qu’il prétend…
Atterrissage forcé
Ex-star déchue et réduite à jouer les guest dans un déluge de DTV oubliables voir honteux, Mel Gibson revient à la réalisation dix ans après le puissant Tu ne tueras point. Mais une nouvelle fois par la petite porte, avec un pitch de série B et une production très loin de ses fresques spectaculaires et incarnées. Un petit film certainement, mais qui fait le job.
Persona non gratta à Hollywood depuis bientôt dix ans à cause de ses frasques liées au démon de l’alcool (dont ses fameuses déclarations racistes et antisémites) et sa prise de position en faveur de Donald Trump lors de la dernière élection présidentielle américaine (ah, l’alcool n’excuse peut-être pas tout…), Mel Gibson ne peut manifestement plus prétendre à des productions de l’ampleur de Braveheart, Apocalypto ou Tu ne tueras point, mais a trouvé dans le projet de Vol a haut risque ce qu’il pensait être un bon moyen de se refaire la main. Un petit pitch malin réunissant dans un coucou pas de première jeunesse, une US Marshal et son témoin protégé en direction d’un tribunal pour écrouer un parrain de la mafia, et un pilote qui s’avère un assassin professionnel (mais un poil sociopathe) envoyé pour les éliminer. Un huis clos en plein ciel avec essentiellement trois acteurs à l’écran qui, grâce aux technologies modernes, a même pu être entièrement tourné en studio, à moindre coups et avec une efficacité sidérante (trois semaines de tournage et tout le monde rentre à la maison !). De bons airs de série B clef en main comme on en voit finalement beaucoup en vidéo ou en streaming, mais qui peuvent aussi donner naissance à des divertissements de qualités et efficaces.
Low Cost
Avec une certaine modestie, Mel Gibson ne joue certainement pas ici les auteurs, délaissant clairement ses mélanges d’héroïsme élégiaque et de violence brutale, au profit d’une mise en scène assez sobre, discrète mais carrée. Il travail cependant très efficacement son espace restreint, jouant comme il se doit sur la légère profondeur de la cabine (un espace constant en trois plans bien délimité), sur le hors champs, pour mieux le faire exploser lors des rares scènes vues de l’extérieur avec en particulier un atterrissage catastrophe aussi bourrin que destructeur. Il sait surtout s’appuyer sur trois acteurs plutôt solides où Michelle Dockery (Downton Abbey) incarne un certain professionnalisme forcé entre un Topher Grace (Spider-man 3, Thats’s 70’s Show) en témoin nerveux et assez fragile et le très attendu Mark Wahlberg en tueur psychopathe et bavard cachant sa calvitie sous une casque de beauf. Un trio qui se dope aux improvisations et aux dialogues vaseux et cyniques made in 80’s, mais qui réussit à faire naitre une dynamique plutôt énergique et une certaine tension. De quoi, pour les plus indulgents faire oublier les nombreux clichés et pseudo-retournements d’un script trop balisé et prévisible, ainsi que des échos paranos servis à la truelle. Et si le film manque sérieusement de folie et de moments de bravoures sauvages, il reste un petit divertissement du dimanche soir tout à fait plaisant et distrayant.
Loin d’être aussi honteux qu’on a bien voulu le dire, ce petit thriller aérien d’artisan amène à bonne destination sans trop de turbulences et assure du savoir-faire de Gibson. Un film qui n’était de toute façon vu par ce dernier uniquement comme un marchepied pour enfin mettre en boite sa « suite » de La Passion du Christ avec son copain complotiste Jim Caviezel. On peut être assurés que pour celui-là, la dévotion sera de retour.
Image
Hérité d’une source 4K capturée avec un panel de caméras numériques dernière génération (Sony entre autres), Vol a haut risque est parfaitement à sa place sur support UHD. Si le film se limite essentiellement à un décor unique refermé et quelques visions extérieures composites en images de synthèses, il assure tout de même une restitution des plus pointues, en particulier sur les nombreux gros plans, avec un piqué extrêmement solide, creusé et un traitement naturel, mais volontairement assez froid des couleurs. Cela n’empêche pas la colorimétrie de jouer sur un spectre assez large et de creuser ses noirs, mais la photographie est de toute façon peu spectaculaire ou particulièrement remarquable. Un transfert solide.
Son
Dotée d’une piste Dolby Atmos la version originale s’extrait à maintes occasions de son espace réduit pour délivrer à la fois une belle énergie sur les dialogues, avec la profondeur et les distances bien soulignées, et quelques ambiances discrètement enveloppantes et naturelles. Le vent à l’extérieur, les vrombissements du moteur ou les légers tremblements de la carlingue sont bien positionnés, présents mais jamais envahissants. Bien entendu le mix joue les prestations plus musclées lors de deux scènes un peu plus spectaculaires (le crash manqué dans la montagne et l’atterrissage final) de manière tout à fait convaincante. La version française est restée au standard juste en dessous, avec un DTS HD Master Audio 5.1, mais ne démérite pas, assurant une efficacité tout à fait équivalente.
Interactivité
Traité comme un simple DTV, Vol a haut risque est loin là aussi du traitement des films précédents de Mel Gibson, ne proposant dans la partie bonus que d’une petite featurette making of au ton bien promo. On y découvre tout de même le plateau de tournage et son décors intégralement virtuel avec son écran géant dernier cri et son avion disposé sur des vérins comme une attraction dynamique, et un Mel Gibson tout ravi d’avoir plié son tournage en 22 jours.
Liste des bonus
Making Of (8’).