VŒUX SANGLANTS
The Initiation – États-Unis – 1984
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Larry Stewart
Acteurs : Vera Miles, Clu Gulager, Daphne Zuniga, James Read, Marilyn Kagan
Musique : Gabriel Black, Lance Ong
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Durée : 97 minutes
Éditeur : Extralucid Films
Date de sortie : 10 mai 2023
LE PITCH
La jeune Kelly, qui appartient à une confrérie à l’université, est soumise à un rite d’initiation : avec d’autres membres, elle doit pénétrer de nuit dans un magasin mais, entrés illégalement, ils réalisent qu’ils ne peuvent plus en sortir. Un tueur commence alors à les éliminer un par un…
De vieux souvenirs
La même année qu’un certain Les Griffes de la nuit, le tout petit Vœux sanglants tente de se faire remarquer dans cette dernière ligne droite du slasher classique. Une production modeste encore pétrie de bonnes intentions et fidèles aux codes du genre, mais qui glisse aussi quelques petites surprises aguichantes.
A part les aficionados du genre et les anciens clients des vidéoclubs du bas de la rue, Vœux sanglants (titre débile et sans fondement) ou The Initiation en anglais, n’a pas forcément laissé une grande trace dans l’histoire du slasher. Pourtant cette production somme toute assez modeste se débat plutôt bien, réussit déjà à drainer dans son casting les vétérans Vera Miles (la vraie héroïne de Psychose) et Clu Gulager (La Dernière séance) en parents écrasés sous le poids des secrets, et quelques petits jeunes comme James Read (La Vengeance d’une blonde) et surtout Daphne Zunica (La Maison de sang, La Folle histoire de l’espace, La Mouche 2) qui deviendra mondialement connue à partir de son introduction dans le nid de vipères de Melrose Place. Elle n’est cependant que la screamgirl de fonction, héroïne hantée par un cauchemar récurent qui cache bien entendu un terrible trauma de son enfance. Un point important du film qui prend laaargement le temps de s’y attarder, suivant la rencontre avec son mentor freudien, les différentes expériences censées la libérer de ce poids, tandis que l’attendu « initiation » à la sororité de l’université se prépare tranquillement.
Il faut que bien que jeunesse se passe
Nous sommes bel et bien dans un petit slasher des familles, occupant son auditoire avec quelques rares meurtres disséminés précieusement, une lente mise en place qui présente chacune de futurs victimes forcément un peu caricaturales (la méchante de service, la nympho, la timide vierge qui voudrait passer à la casserole, le petit ami potentiel, les gros lourds obsédés…), avec naturellement quelques plans sur les poitrines de ces dames et même une scène de douche parfaitement gratuite. Vœux sanglants cite un peu Halloween, un peu Black Christmas sans vraiment le savoir, mais réussit néanmoins à tenir le cap jusqu’au dernier tiers du film se déroulant dans un centre commercial déserté. Là le bodycount grimpe enfin en flèche (coup de hache en pleine tête, harpon dans le dos, lames dans le bide…) tandis que les différents accessoires sur place, comme la table de jardin et les multiples lits, donnent quelques idées à nos étudiants en quêtes d’exutoires. Venu remplacé un Peter Crane jugé trop cérébral et minutieux par la production, Larry Stewart grand vétéran du serial à la série TV comme L’Incroyable Hulk ou Super Jaimie livre une copie très honnête et s’efforce dans ce vaste environnement d’user au mieux des possibilités des divers accessoires et éléments de décors.
Certes la photographie trop fonctionnelle empêche d’appuyer efficacement sur les petites notes giallos présentes dans les thèmes et certaines ambiances, et annonce avec trop de lisibilité le twist capillotracté du grand final, mais Vœux sanglants préserve cette sobre efficacité, entre humour lourd popcorn et exécution un poil expédié qui faisait le charme des petits slashers de l’époque. Pas un classique mais un essai somme toute assez sympathique à l’arrivée.
Image
Extralucid reprend ici la plus belle copie existante du film. Une restauration datant de 2016 chez Arrow et confectionnée à partir d’un nouveau scan 2K des négatifs 35mm. Tout a été nettoyé avec beaucoup de sérieux et de soin évacuant quasiment toutes les petites traces des années, et les cadres ont été solidement stabilisés pour obtenir un ensemble homogène. Si on excepte les flashbacks ou quelques inserts légèrement plus doux et floconneux, le master est performant avec un grain présent mais naturel et des couleurs bien pimpantes et revigorées. Pour un petit slasher de cet acabit c’est plus que satisfaisant.
Son
Pas de gros effets, les pistes sonores d’origines restent dans leur jus mais avec un petit nettoyage bienvenu. Celui-ci est particulièrement appréciable sur la version originale qui s’avère claire, naturelle et dynamique dans sa restitution du mono. Le doublage français, pour le coup très daté « vidéoclub » impose une petite distance supplémentaire.
Interactivité
Toujours un peu dommage de ne pas retrouver sur les éditions françaises les bonus produits chez les voisins (en l’occurrence trois interviews qui s’attardent sur les coulisses du film), mais on y gagne ici cependant un superbe digipack cartonné avec un fin fourreau dont l’illustration ultra-chiadée envoie du rêve (peut-être un peu trop). On peut aussi découvrir sur le disque les interventions du spécialiste des effets spéciaux David Scherer qui vient souligner les qualités du film et sa relation au giallo et une présentation assez complète de la désormais habituelle Clara Sebastiao, revenant sur les origines du Slasher avant de s’attarder plus consciencieusement sur le film en question.
Liste des bonus
Entretien avec Clara Sebastiao (19’), « Un film hybride » par David Scherer (8’), Bande-annonce.