VIOLENT STREETS
暴力街 – Japon– 1974
Support : Bluray
Genre : Policier
Réalisateur : Hideo Gosha
Acteurs : Noboru Ando, Akira Kobayashi, Bunta Sugawara, Isao Natsuyagi, Tetsurô Tanba, Asao Koike…
Musique : Masaru Sato
Durée : 96 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Japonais DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Éditeur : Roboto Films
Date de sortie : 19 novembre 2024
LE PITCH
Suite à un enlèvement qui tourne mal, deux clans yakuza se lancent une guerre sans merci. Egawa, yakuza respecté à la retraite, se retrouve malgré lui entraîné dans un déchaînement de violence.
Streets of fire
Décidément, Roboto Films ne cesse de nous surprendre. Après avoir remis sur le devant de la scène les cinéastes Kinji Fukasaku et Teruo Ishii, il nous offre aujourd’hui un nouveau détour dans le polar japonais avec le trop méconnu, mais oh combien recommandable réalisateur Hideo Gosha.
S’il y a bien un metteur en scène à redécouvrir, c’est bien lui. Resté dans l’ombre du géant Akira Kurosawa, il ne démérite pas d’être cité à ses côtés. Bien qu’une grande majorité de ses films soit sortie chez nous à l’époque bénie des éditions HK et de Wild Side, seul Les Loups a bénéficié d’une sortie sur support HD. Son Violent Streets (titre international du film, sorti chez nous sous celui de Quartier violent), fait partie d’une période de transition chez le cinéaste. Le réalisateur s’était fait une spécialité en opérant dans les Chambara, genre dans lequel il excellait avec des films magnifiques comme ses Goyokin ou Hito kiri. Les Loups et Violent Streets amorcent une nouvelle ère chez le cinéaste, celui du monde des Yakuzas. Si ces deux longs-métrages ne furent pas des succès, son exploration du milieu (qu’il connaît de l’intérieur pour avoir vu son père en faire parti), se poursuivra de manière inattendue. Son cinéma se voudra plus féminin mais pas moins sombre pour autant. Violent Streets sera ainsi le premier film de Yakuza pour Hideo Gosha chez la Toei après l’échec des Loups pour la Toho. Plus commercial que ses œuvres précédentes, le studio va l’employer dans l’espoir de rivaliser avec les cartons de Kinji Fukasaku que sont ses Combats sans code d’honneur.
En transit
Violent Streets est une œuvre de transition pour Hideo Gosha, il conserve ici la même équipe technique que sur son film précédent Les Loups. Si le casting porte à son actif Bunta Sugawara et Akira Kobayashi, l’attraction number one reste la présence de Noboru Ando au générique. Véritable Yakuza bigger than life, il maintient son statut de personnalité culte au travers différents livres écrits par ses soins ou par ses proches, ainsi que par de nombreuses adaptations ciné et télé dont il est le cœur. C’est justement dans ce milieu télévisuel que l’action prend pied avec l’enlèvement d’une actrice qui vire au drame. Le Japon voit depuis longtemps le petit écran cohabiter avec la pègre. Le fait d’avoir Ando sur son film donne du crédit à son scénario. Il permet au metteur en scène d’ausculter ce monde avec un regard affûté. Si, pour redorer son blason auprès des producteurs, il assagit sa mise en scène, il n’en oublie pas moins sa stylisation de l’image. Son expertise du cadrage est toujours palpable, osant même des scènes déconcertantes pour le spectateur comme des numéros de flamenco que l’on n’aurait pas vus ici. Le réalisateur alterne sa mise en scène en cassant la routine alternant le ton entre des moments purement cinématographiques tandis que d’autres lorgnent sur une action tendance documentaire. S’il se freine par moment, il est aisé de sentir déjà les prémices de sa période geisha par l’utilisation des couleurs qui atteindront leur paroxysme dans les films suivants. Mais pour cela, il faudra attendre quelques années ; le temps de retrouver ses marques et de prendre pleinement possession de sa nouvelle tournure de carrière dont Violent Streets est un parfait trait-d’union.
Image
Le film est tiré d’un scan 2K gardant le naturel de la texture argentique d’origine. Le master pêche par moment d’un léger voile dans les séquences plus sombres mais offre une belle stabilité d’image. Celui-ci n’est pas particulièrement gênants car l’image assure suffisamment grâce à une définition pointue. Le traitement des couleurs est lui aussi probant avec une jolie colorimétrie particulièrement visible dans les scènes de flamenco.
Son
Violent Streets nous est proposé en 2.0, format usuel pour les films japonais de cette époque. La musique se démarque nettement, notamment dans les séquences de flamenco qui prennent le pas sur le reste du film. Les voix quant à elles s’équilibrent très bien en s’incorporant délicatement avec le reste du film, même si certains bruitages restent un cran en deçà.
Interactivité
Excusez du peu, mais le film est présenté par Robin Gatto et Julien Sévéon. Le premier est l’auteur d’un impressionnant ouvrage sur le metteur en scène tandis que le second se veut l’un des spécialistes français du cinéma d’extrême orient. Les deux compères se complètent dans la présentation de l’œuvre de Gosha d’un côté et de l’influence du monde des yakuzas dans le septième art de l’autre. Un supplément de programme qui s’accompagne d’un livret fortement documenté avec un bon retour sur l’acteur Noboru Ando. Le tout dans un mediabook des plus recommandables.
Liste des bonus
« Quartier violent » par Robin Gatto 15’, Entretien avec Julien Sévéon à propos du film 30’, Bande-annonce originale 3’, Bandes-annonces Roboto Films, Un livret avec photos de tournage et textes de Pauline Martyn, gamblersanddrifters.com et Nathan Stuart, expert de la Toei (36 pages).