Le Père Noël existe. Si si ! Des siècles qu’il se coltine des tournées à n’en plus finir pour distribuer des cadeaux à tous les enfants sages. Un plaisir pour lui. Sauf que les temps ont changé et ce brave Santa est de plus en plus désabusé. Il a plutôt l’impression d’être un livreur Amazon à qui tous les gamins demandent les mêmes jeux vidéo et autres plaisirs pécuniers. L’esprit de Noël se perd, il le sait, et l’alcool devient son refuge devant la négligence de tant de parents engendrant des mômes pour toucher les alloc’. Ça le dégoutte, il a la gerbe, la pauvre tenancière de bar s’en souviendra en essuyant son visage de son ectoplasme. Mais ce Noël sera différent et ça il ne l’avait pas prévu. Sa dernière tournée sera perturbée par de dangereux terroristes prenant en otage des bourgeois imbus d’eux-mêmes dans leur propriété isolée. Si ça ne tenait qu’à lui il serait parti illico presto mais il a tout de même son cœur blasé qui craque lorsqu’une petite fille l’appelle pour leur venir en aide. Le Père Noël va se sentir revivre, car on ne le sait pas forcément mais dans Violent Night, il est un ancien viking et son marteau de guerre son meilleur ami. Il n’a pas dû être sage à cette époque et sa malédiction en sera plus sévère. Lui, le brave guerrier torse nu aux muscles saillants se coltine à présent un bon costume rouge pour cacher sa bedaine. Pauvres terroristes, il n’y aura pas de Valhalla pour eux, leur nuit va être longue, très longue et très violente !

Die Hard VI

Voilà un bon petit pitch qui fait envie, bourrin, décomplexé et digressif. Toute l’équipe s’en donne à cœur joie, du réalisateur aux acteurs. Réputé pour ses séries B foutraques mais divertissantes, Tommy Wirkola (les Dead Snow), s’amuse à démonter un à un toute l’imagerie des fêtes de fin d’année représentées dans tous les genres cinématographiques connus. Et la moulinette fonctionne à plein régime. Qui dit films de Noël dit, soit Die Hard soit Maman j’ai raté l’avion. Pourquoi choisir lorsqu’on peut se réapproprier les deux. Le Père Noël interprété par David “Stranger Things” Harbour nous fait le petit Die Hard illustré où il est un John McClane laissé en liberté dans cette bâtisse. L’acteur s’en donne à cœur joie et ça se sent. Il a soulevé des tonnes de fonte pour récupérer sa masse musculaire perdue pour la dernière saison de la série à succès de Netflix. Pas de yippie-kai pour lui mais un jeu de massacre en bon et due forme à coups de gueules pétées et d’os fracturés. Il a beau être sympathique, il encaisse autant qu’il donne. Magique ou non, les coups ça fait mal et le pauvre est obligé de se recoudre version John Rambo. Fallait pas le chercher, il avait prévenu. Les survivants pointeront aux abonnés absents, tant pis pour eux. A ses cotés la jeune Leah Brady est une bonne girl-scout en remplaçant les pièges de cette tête à claque de Macaulay Culkin par des idées bien plus dévastatrices, boules de bowling, colle, clous… La bande de méchants menée par John Leguizamo (qui débuta dans 58 minutes pour vivre justement) se font zigouiller dans un joyeux bordel de bonne humeur parodiant eux-mêmes d’autres clichés filmiques comme la Vie est belle version Capra ou le discours au coin de la cheminée sur Noël tout droit sorti de Gremlins.

Si tout est assez attendu, on ne peut que saluer l’effort du studio 87North. Après Nobody et Bullet Train, il continue sur leur lancée de petit provocateur. Après le sympatoche Fatman avec Mel Gibson, le Père Noël est vraiment vénère, on a intérêt à se tenir à carreau et à être bien sage pour l’année prochaine.