VICE-VERSA 2
Inside Out 2 – Etats-Unis – 2024
Support : Bluray
Genre : Comédie, Animation
Réalisateur : Kelsey Mann
Acteurs : Amy Poehler, Phyllis Smith, Lewis Black, Tony Hale, Liza Lapira…
Musique : Andrea Datzman
Image : 2.39 16/9
Son : DTS HD Master Audio 7.1 anglais, Dolby Audio DD + 7.1 français, néerlandais, flammand…
Sous-titres : Français, néerlandais, anglais…
Durée : 96 minutes
Editeur : Disney
Date de sortie : 23 octobre 2024
LE PITCH
Fraichement diplômée, Riley est désormais une adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général qui doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût – qui ont longtemps fonctionné avec succès – ne savent pas trop comment réagir lorsqu’Anxiété débarque. Et il semble qu’elle ne soit pas la seule…
à l’envers
Ayant désormais totalement entériné la logique de production de suites de ses plus grands succès (oui Toy Story 5 et Les Indestructibles 3 sont en route), Pixar propose tout logiquement un second opus à l’un de ses plus gros succès de la décennie précédente avec Vice Versa 2. Et comme Riley, nos émotions sont un peu secouées.
En digne successeur de John Lasseter, Pete Docter (Monstres & Cie, Là-haut…) avait réussi une nouvelle fois en 2017 a raviver la flamme de l’imaginaire Pixar en donnant corps à un concept totalement inédit, celui des émotions qui s’agiteraient en secret dans notre bocal, pour une aventure pleine d’humour, de fraicheur, d’émotions et de petites vérités sur l’enfance, la famille, les petits drames… La vie quoi. Un petit miracle de plus qui s’achevait sur la promesse d’un nouveau chamboulement à venir : la puberté (ajoutez tein, tein, tein ! pour l’ambiance). Une véritable révolution hormonale, un chambardement total dans la perception du monde, des transformations en accélérés et des émotions de plus en plus nombreuses et complexes à gérer qui se prêtent effectivement à merveille à l’univers de Vice-Versa. C’est d’ailleurs la plus belle réussite du film, qui nous permet de retrouver l’attachante Riley à l’orée de son adolescence et qui va devoir aborder un important stage de hockey alors que son centre de commande est en plein chaos. Une rénovation forcée et l’arrivée de nouvelles têtes que sont Anxiété, Envie, Embarras et Ennui (excellente Adèle Exarchopoulos en anglais, avec l’accent, et en français) pour une cohabitation qui s’avère excessivement compliquée. Changements d’humeurs, tentatives désespérées de ressembler aux plus grandes, rejet injuste des anciennes amies et des anciennes valeurs… Tout y est, y compris les petits boutons rouges sur le front et le menton.
L’âge ingrat
Dans le comportement de la gamine, aussi touchante de maladresse que bêtement cruelle parfois, le film vise parfaitement juste jusque dans les débats et les coups bas qui agitent Joie, Tristesse et les autres dans un monde intérieur qu’ils croyaient parfaitement connaitre. Belle idée aussi de ne pas simplement s’appuyer sur les clichés habituels de l’ado paumée dans ses contradictions, mais de montrer avec poésie et de vraies idées visuelles, que le passage à l’âge adulte se fait essentiellement (et très tardivement pour certains) par une redécouverte et une acceptation de tous les aspects (bons et négatifs) de notre personnalité. Vice Versa 2 avait ainsi toutes les clefs en main pour devenir un nouveau petit classique du studio, toujours aussi pointilleux dans son approche technique (designs, décors, modélisations, animations…) qu’à l’accoutumé, mais le film reproduit l’erreur du précédent Le Monde de Dory, suite on ne peut plus attendue du Monde de Nemo, dont la structure n’était qu’un duplicata de son modèle. Ici à deux ou trois détails près, le scénario est entièrement calqué sur le premier film et sa quête à travers des strates imagées du cerveau, remplaçant peu discrètement la bulle mémorielle d’autrefois par un artefact symbolisant la conscience de soi. Certes l’opportunité de voir l’évolution de certains environnements (l’imaginaire habité par les crush de Riley, les de la famille explosée par celle de l’amitié…) est plutôt logique au vu du sujet, mais Kelsey Mann dont c’est là le premier long métrage, singe sagement son prédécesseur, ne dépasse jamais le concept, ne prend que peu de risque et ne se risque surtout pas à la surprise.
Malgré le rythme soutenu des péripéties, la bonne humeur ambiante et un passage hilarant dans le coffre-fort des secrets inavouables (avec de jolies parodies des émissions pour enfants et des héros de jeux vidéo beaux-gosses), Vice Versa 2 ne passionne pas autant qu’il le devrait, restant dans les limites du film d’animation doudou sans risque commercial comme Disney sait si bien les faire depuis quelques années. Un divertissement plaisant, mais qui passe malheureusement à coté d’un grand film d’animation.
Image
Une nouvelle fois honteusement punis de sortie UHD, les spectateurs français ne peuvent que se tourner vers le format Bluray. Heureusement ce dernier est, sans grande surprise, d’excellente qualité avec un master HD impérial, super clean, super stable, ultra coloré et lumineux, méchamment creusé et appuyé par une définition sans accrocs et un piqué de compétition. Aucun souci de compression quelconque à l’horizon. On ne fait pas mieux en Bluray.
Son
Même démonstration technique avec le DTS HD Master Audio 7.1 de la version originale, extrêmement proche d’une performance Dolby Atmos, qui déploie constamment des sensations particulièrement énergiques, vifs et enveloppantes, tout en s’assurant d’une clarté et d’un équilibre constant.
Le doublage français, qui reprend l’excellent casting d’origine (Charlotte Le Bon, Pierre Niney, Marilou Berry, Gilles Lelouche et Mélanie Laurent…) passe dans un Dolby Audio DD + 7.1 légèrement inférieur, mais seul les plus pointus s’en rendront vraiment compte.
Interactivité
Quelques petits éléments viennent compléter le visionnage du film avec pour une fois deux « making of » surtout conçus pour les plus grands, en particulier le premier qui revient justement, en compagnie du réalisateur, des animateurs mais aussi d’un psychologue référent sur le film, sur le traitement de l’adolescence, la création des nouvelles émotions (en termes de designs et de personnalités) et les différentes directions prises lors de la préproduction du film. Très intéressant, tout comme l’item concentré lui sur l’épisode du « coffre-fort » et de ses personnages hilarants. Là aussi on discute créations, recherches visuelles, références et émotions visées.
La section bonus s’achève par une série de scènes coupées, ou plutôt abandonnées qui témoigne des différentes voies scénaristiques et visuelles un temps envisagées. Quelques moments amusants présentés le plus souvent à l’état de storyboard animé, mais qui sont surtout le témoin de la méthode d’épure du storytelling.
Dommage cependant de ne trouver ici aucun court métrage inédit.
Liste des bonus
« Nouvelles émotions (12’), « Dans la chambre forte » (9’), 5 scènes coupées avec présentations de Kelsey Mann (24’).