VENOM 3 : THE LAST DANCE

Venom : The Last Dance – Etats-Unis, Royaume-Uni, Mexique – 2024
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Action, Fantastique
Réalisateur : Kelly Marcel
Acteurs : Tom Hardy, Chiwetel Ejiofor, Juno Temple, Rhys Ifans, Stephen Graham, Peggy Lu…
Musique : Dean Deacon
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 Français, Allemand, Italien…
Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Italien…
Durée : 109 minutes
Éditeur : Sony Pictures
Date de sortie : 5 mars 2025
LE PITCH
Eddie et Venom sont en cavale. Chacun est traqué par ses semblables et alors que l’étau se resserre, le duo doit prendre une décision dévastatrice qui annonce la conclusion des aventures d’Eddie et de Venom.
On achève bien les chevaux
Ultime chapitre d’une trilogie dont on n’avait pas forcément besoin, The Last Dance offre à Tom Hardy et son double aux dents longues un dernier tour de piste pour un opus qui se voudrait plus spectaculaire, plus dramatique et plus intense que jamais. Jamais dire jamais.
Comme ses petits compères Morbius, Madame Web et Craven le chasseur dont il est clairement la tête de proue, la trilogie Venom fait partie de cet absurde Sony’s Spider-man Universe qui pour se hisser aux hauteurs commerciales du MCU n’a rien trouvé de mieux que de se faire sans Spider-man. Des personnages et des récits satellites dont on peine clairement à appréhender les liens réels entre leurs univers et plus généralement avec celui du tisseur en dehors de quelques bêtes allusions ou des séquences post-génériques qui n’en peuvent plus de teaser un Sinister Six ou un final épique qui n’arrivera jamais. Venom 3 ne fait clairement pas mieux, essayant dans ses premières minutes de se débarrasser d’un clin d’œil multivers désormais bien embarrassant pour installer tout au long de ses pérégrinations une nouvelle grande menace planétaire, Knull, tyran cosmique qui pourrait être capable de concurrencer Thanos même… Mais on ne pourra sans doute jamais le vérifier puisqu’après le désastre commercial de Kraven cet univers de poche s’éteint dans une indifférence générale.
Antibiote
Comment faire exister un véritable long métrage au milieu de tout cela ? Pari perdu d’avance pour la scénariste attachée Kelly Marcel, propulsée réalisatrice débutante, qui se contente de reproduire sans discernement les « belles » qualités des deux films précédents : une aventure bas de gamme perdues dans trames secondaires inutilement compliquées, des scènes d’action traitées par-dessus la jambes, une esthétique kitch et flashy qui pique les yeux, des personnages transparents ou épuisants (choisis ton camp camarade !) et des blagues potaches, au mieux, qui plombent littéralement tout le potentiel du personnage. Rien n’a changé depuis le métrage de Ruben Fleischer, si ce n’est un affadissement considérable d’un traitement schizophrène et cartoonesque qui à la rigueur pouvait encore satisfaire les moins exigeants. Au-delà de cette transformation d’une créature inquiétante et d’un anti-héros torturé en bouffon de l’espace parasitant un looser pathétique aux airs de clodo, c’est que le concept n’ose même pas aller plus loin que cela. On nous promettait pourtant une bromance marquée par la tragédie et une nouvelle noirceur dramatique… On cherche encore.
Tout est prévisible, téléphoné, inconsistant (ne chercher pas de logique spatiale là-dedans) et les séquences s’enchainent (20 secondes pour l’affrontement contre un monstre géant sur le dos d’un avion, 10 secondes pour le cheval Venom…) sans que l’une ou l’une ne donne la moindre impulsion à l’entreprise. On ne s’étonne même plus de l’abattage d’un Tom Hardy (coscénariste du truc quand même) lessivé et tellement loin de son potentiel énorme (Fury Road et Bronson tout de même !), on s’interroge plus sur les participations Juno Temple, Chiwetel Ejiofor qui n’ont absolument rien à jouer ou Rhys Ifans réduit à une énième caricature de babacool illuminé… Il était vraiment temps que la musique s’arrête.
Image
Blockbuster Marvel / Sony, Venom 3 affiche une copie UHD particulièrement vive et percutante. Une source 4K native pour un résultat toujours précis, creusé, au relief bien senti et parsemé de matières et de contours. Certes tout cela affiche la luminosité et la brillance d’une source entièrement numérique et à la photographie flashy à souhait, mais en dehors de considération purement esthétique, le résultat est là. Dommage du coup que les séquences en images de synthèse soient finalement aussi inégales dans leur rendu avec certes quelques belles sections pointues (les excroissances de Venom papotant avec Brock) mais aussi beaucoup de segments bien « blur ».
Son
Grosse démonstration de force avec la piste Dolby Atmos anglaise qui à l’image du film joue la carte du gros son qui déboite et fait trembler les murs. Si les scènes d’action ne sont pas forcément à la hauteur, leur mixage sonore leur offre une bonne dimension supplémentaire démultipliant les effets, les dispersions dynamiques et les atmosphères immersives. Techniquement imparable avec un bel équilibre entre les dialogues toujours clairs et vifs et les musiques (quelles musiques ? ). Le doublage français reste lui un petit cran en dessous avec un DTS HD Master Audio 5.1 tout à fait adéquate et indéniablement efficace.
Interactivité
Inutile de chercher ici une quelconques originalité, la section bonus se contente de reprendre à son compte le sempiternel défilé de courtes featurettes thématiques promotionnelles et bien carrées. Les talents de la réalisatrice (sic), l’héritage de la saga (sic), le tournage de scènes les plus spectaculaires (sic), les personnages et les acteurs stars (sic), les effets spéciaux (sic)… ça se regarde mais n’apporte aucun effet notable. Les fans peuvent aussi lancer le visionnage de quelques scènes coupées ou rallongées, avec une ou deux blaguounettes anecdotiques en rab.
Liste des bonus
« Rires venimeux » : Bêtisier (2’), « La Genèse du chaos » : De l’écriture à la réalisation (6’), « Venom se déchaîne » : L’action et les cascades (5’), « Les Liens du chaos : Tom Hardy » (6’), « Le Cercle intime de Venom » (6’), « Mme Chen balance tout sur Brock » (3’), « Savourez la dernière bouchée : L’héritage de Venom » (4’), 7 scènes coupées et version longue (12’), 3 prévisualisation de scène (5’), Clip « Une dernière danse » par Tom Morello x Grandson (2’).