UNE BIBLE ET UN FUSIL
Rooster Cogburn – Etats-Unis – 1975
Support : Bluray & DVD
Genre : Western
Réalisateur : Stuart Millar
Acteurs : John Wayne, Katharine Hepburn, Anthony Zerbe, John McIntire…
Musique : Laurence Rosenthal
Durée : 107 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais et Français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Editeur : Sidonis Calysta
Date de sortie : 15 avril 2021
LE PITCH
Démis de ses fonctions pour avoir fait un usage excessif de la force, le marshal Rooster Cogburn reprend son insigne pour retrouver les pillards en possession d’une mitrailleuse et d’un chargement de nitroglycérine. Des bandits également coupables du massacre de soldats et du meurtre d’un pasteur. Si Cogburn recueille la fille de celui-ci, une missionnaire d’un certain âge, ainsi qu’un jeune indien, il n’en doit pas moins poursuivre sa traque en territoire hostile…
Le crépuscule des aigles
Une Bible et un fusil. Pour une fois, la traduction française d’un titre peut servir de résumé à lui seul. Pas besoin d’en dire davantage, tout dans l’opposition, le film s’avèrera une véritable récréation pour des acteurs consacrés qui n’ont plus rien à prouver depuis fort longtemps.
Les années soixante-dix sont dures pour les cavaliers solitaires. Le soleil s’est couché plus que nécessaire sur des silhouettes aux chapeaux usés et éperons saillants s’éloignant au loin sur leurs canassons fatigués. Les Westerns spaghetti ont pris le relais. Pire, le public lassé est carrément passé à autre chose, à d’autres genres. Ces productions à l’ancienne s’amenuisent sur les écrans, les légendes vieillissent. Dans ces soubresauts, certaines ont la vie dure, on ne se débarrasse pas comme ça de ces icônes américaines et encore moins de celle de John Wayne. Il a traversé au fil de ses aventures nombres de prairies verdoyantes, de déserts arides, de montagnes récalcitrantes et de rivières tumultueuses. Il a dompté des bestiaux, maté des indiens, coursé les bandits, débusqué des déserteurs. The Duke comme on l’appelait est l’homme Alpha par excellence, l’américain fort et solide à qui rien ne résiste sauf… une femme. Religieuse de surcroit. Lui qui chique, injurie et rote sûrement à table aura fort à faire pour marquer son territoire. Sans doute l’un des plus grands défis de son existence déjà bien remplie.
Il était une fois des légendes
Katharyn Hepburn sera cet alter-ego. Forte tête, elle a déjà su faire ses preuves en menant la vie dure à Humphrey Bogart dans African Queen et fait tourner la tête de Peter O’Toole dans Un lion en hiver. Les deux acteurs ont tous deux le même âge, 68 ans au compteur et n’ont plus rien à prouver à ce stade de leur carrière. Le scénario leur est entièrement dédié et tout le film jouera sur leurs différences et leurs philosophies de vie aux antipodes l’une de l’autre. Lui préférant faire parler la poudre quand elle prône la sagesse évangélique. John Wayne reprend ici son personnage de Rooster Cogburn qui lui a valu l’unique oscar de sa riche carrière dans le 100 Dollars pour un shérif qu’Henry Hathaway avait réalisé en 1969. Contrairement aux idées rependues, ce film n’en est pas une suite, il s’agit juste d’un autre épisode de la vie de ce Marchal bougon et borne. Cette fois-ci il doit récupérer un chargement de nitroglycérine que des pillards assassins ont volé. Stuart Miller plus producteur que réalisateur (il n’a réalisé que trois films mais produit des films comme Le prisonnier d’Alcatraz et Little Big Man) s’intéresse nettement plus à ses personnages qu’a l’action qu’il filme de façon assez mollassonne. Il aime ses personnages et leur laisse le temps d’exister, de se frotter l’un à l’autre. Point de romantisme en vue ici mais à y gratter de plus prêt nous y voyons en filagramme une acceptation en devenir de l’autre caché derrière des répliques bien senties qui font forcément tout le piquant de ce film. Ce duo aussi improbable que Laurel et Hardy assument leurs cheveux blancs et leurs rides saillantes ; ils s’amusent pour le bonheur de leur public fidèle à ses vedettes depuis tant d’années. Car le spectateur vieillit lui aussi et finit inéluctablement par s’identifier.
Alors oui, Une Bible et un fusil n’est pas un grand western ni un film inoubliable mais il reste un film plaisant où le spectateur se retrouve bercé par une ambiance bon enfant sur fond de western. Une parenthèse dans le genre ultra balisé du cowboy solitaire qui parfois ne refuse pas un peu de compagnie aussi différente soit-elle.
Image
Sidonis reprend le master qu’Universal avait fourni pour son édition de 2013. Très propre, il peut s’enorgueillir d’un piqué aux détails solides. Les couleurs sont également bien généreuses et retranscrivent très bien les splendides paysages de l’Oregon représenté dans le film.
Son
Comme souvent dans la collection, deux mixages monos sont proposés en DTS HD avec une balance très claire. Forcément la voix du Duke raisonne toujours mieux en version originale.
Interactivité
L’amoureux du western Jean-François Giré se charge de la présentation de ce film. Fidèle à la ligne éditoriale de l’éditeur, il se charge de le remettre dans son contexte d’époque. Une interview de Katharine Hepburn au crépuscule de sa carrière est également présente sur la galette. Une petite heure durant elle relate les différentes étapes d’un parcours prestigieux qui ont fait d’elle l’actrice de légende qu’elle est devenue.
Liste des bonus
Présentation par Jean-François Giré (15’), Interview de Katharine Hepburn (49’).