ULTIME VIOLENCE
La belva col mitra – Italie – 1977
Support : Bluray & DVD
Genre : Thriller
Réalisateur : Sergio Grieco
Acteurs : Helmut Berger, Marisa Mell, Richard Harrison, Marina Giordana, Luigi Bonos…
Musique : Umberto Smaila
Durée : 95 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Italien et français 2.0 mono
Sous-titres : Français
Editeur : Artus Films
Date de sortie : 01 mars 2022
LE PITCH
Le tueur sadique Nanni Vitali s’évade de prison avec trois complices. Il se lance dans une folie meurtrière, remplie de vols, viols, assassinats, et prises d’otages. L’inspecteur Giulio Santini se met à sa poursuite avec force moyens. Mais Vitali va séquestrer son épouse.
La bête enragée
A ne pas confondre avec le Ninja 2 de la Cannon, le Ultime Violence de Sergio Grieco fait partie de ces rejetons de la fin de la belle époque des poliziottesco, poussant le levier toujours plus loin sur l’ultra violence et la barbarie aveugle. Un petit fait divers sordide qui colle aux basques de l’allumé Helmut Berger.
Après avoir trituré pendant des années les codes du polar, entre classiques noirs et sécheresse héritée du French Connection de William Friedkin, le policier rital a, comme souvent chez nos chers voisins, rapidement vrillé vers la pure exploitation et une complaisance totalement assumée, plus proche en l’occurrence d’un certain Un Justicier dans la ville. Du reflet d’une société gangrenée jusqu’à l’os, il ne reste plus dès lors que quelques bandes de jeunes délinquants, décrits comme des animaux forcenés, que seule une justice expéditive peut museler. Longtemps spécialisé dans le joyeux film d’aventure mâtiné de péplum (Jules César contre les pirates, Salammbô, Les Nuits de Lucrèce Borgia…) puis de divertissements d’espionnages façon fumeti (Opération Lotus Bleu, Coup de force à Berlin…) l’artisan Sergio Grieco s’engouffre dans la chronique criminelle avec des titres comme L’uomo che sfido l’organizzazione et La nuit des excitées, avant de signer le terminal Ultime violence. Son ultime réalisation (il décédera d’un infarctus cinq ans plus tard) et certainement la plus crue, embrassant sans vergogne les contours les plus sadiques du genre. Pas très loin du crépusculaire Cani arrabbiati de Mario Bava, l’opus suit donc la virée sanglante de Nanni Vitali, criminel sans foi ni loi, qui avec ses trois complices d’évasion entend tout d’abord retrouver l’indic qui les a vendu.
Le damné
Sur la route un jeune couple et les employés d’une station service en feront les frais, alors que le triste informateur se fera enterrer vivant et recouvert de chaud vive après avoir été bastonné et avoir assisté au viol de sa petite ami. Pauvre Marisa Mell (Perversion Story, Danger Diabolik) qui devient alors la favorite du truand et se voit forcée de l’aider à organiser un braquage là où travail son père comme vigile…. Avant d’être tout bonnement évacuée du scénario sans ménagement. Construit ainsi en multiples épisodes un peu décousu, Ultime violence, tourne à la vendetta pure et simple contre le commissaire Santini, lorsqu’après le casse foirée, Vitali kidnappe le père et la sœur de son ennemis, les menaçants des pires outrages. Une bête acculée, que l’on nous décrit comme le rejeton d’une société en fin de course, et qui donne une nouvelle occasion à l’azimuté Helmut Berger (Les Damnés, Salon Kitty) de délivrer un nouveau portrait aux bords de la folie. Face à lui, l’ex-star des péplum musclés Richard Harrison (Les 7 Gladiateurs, Le Gladiateur Invincible…) manque cruellement de saveur, pas franchement aidé par un personnage constamment à la traine et multipliant les marques d’une certaine incompétence.
Petit polar de série mais au rythme bien resserré, Ultime Violence n’est pas forcément un indispensable, mais s’avère suffisamment couillu et expéditif pour livrer un spectacle assez recommandable, clairement rehaussé par quelques inspirations de Sergio Grieco dans sa mise en scène (dont un superbe ralenti) et les notes entêtantes du thème musical d’Umberto Smaila.
Image
Sans être parfaite, la copie HD d’Ultime Violence se montre assez surprenante. Certes quelques restes de griffures sont encore présents et une poignée de plans sont marqués par de curieuses petites taches bleutées, mais cela ne veut pas dire qu’un vrai travail de restauration n’a pas été effectué. La preuve avec de superbes séquences en pleines lumières, marquée par une très jolie définition et surtout une palette de couleurs chaudes et contrastés, et ce grain de pellicule, certes toujours au bord du floconneux, mais qui préserve joliment les sensations de la pellicule.
Son
Les pistes française et italienne d’époque font sobrement leur retour avec de simples, mais efficaces mono d’origine. Pas d’esbrouffe, mais les sources sont claires et bien tenues.
Interactivité
Présenté sous la forme d’un joli digipack serti dans son fourreau cartonné, l’édition d’Ultime Violence contient bien entendu les disques DVD et Bluray du film. Seul bonus présent en plus de l’habituelle galerie de photos et des bandes annonces, la présentation de Curd Ridel ne surprendra pas les habitués de l’éditeur. Ce dernier retrace donc comme le veut la coutume les grandes lignes biographiques des acteurs phares et du réalisateur avec le défilé plus ou moins précis sur les grands titres de la filmographie de chacun.
Liste des bonus
« Aucune bête aussi féroce » : présentation du film par Curd Ridel (33’), Diaporama d’affiches et photos (1’), Bande-annonce.