TWISTER
États-Unis – 1996
Support : Bluray
Genre : Catastrophe
Réalisateur : Jan DeBont
Acteurs : Hellen Hunt, Bill Paxton, Cary Elwes, Jami Gertz, Philip Seymour Hoffman…
Musique : Mark Mancina
Durée : 113 min
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais Dolby Atmos DTS, Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : ESC Editions
Date de sortie : 20 avril 2022
LE PITCH
Jo Harding n’était encore qu’une enfant lorsque son père fut emporté par une tornade dévastatrice. Vingt-sept ans plus tard, à la tête d’une équipe de chasseurs de tornades, elle traque ces mystérieuses intempéries qui ravagent les plaines américaines afin de mettre au point un système de détection préventive. Cet été, la météo prévoit la plus violente tornade qui ait frappé l’Oklahoma depuis trente ans…
Man Vs Wild
Dans la chaleur de l’été 1996, alors que les climatiseurs tournent à plein régime, une tornade s’abat sur les écrans du monde entier. Dévastant tout sur son passage tel un dictateur russe en mal de conquête, Twister ne se fera ravir la place d’honneur que par les extraterrestres d’Independance Day. La vague du film catastrophe est de retour pour le plus grand plaisir des spectateurs en manque de sensations fortes.
Fraichement auréolé de son succès surpris survenu deux ans plus tôt avec Speed, Jan de Bont peut se vanter d’avoir un CV à faire pâlir nombre de ses confrères en tant que directeur de la photo. Connu pour avoir travaillé sur la majeure partie des réalisations de son compatriote hollandais Paul Verhoeven, il a offert ses services à des metteurs en scène aussi talentueux que John McTiernan, Ridley Scott ou Richard Donner. Logique, dans ce contexte, de le voir passer à son tour à la réalisation. Son premier film avait beau avoir été un succès, il se heurte aux patrons des studios bien trop frileux pour budgéter correctement son fantasme de longue date : tourner le premier Godzilla sur le sol américain. Steven Spielberg, lui, jamais à court de bons plans sera l’initiateur de son intronisation dans le star-system avec son nouveau projet. Rappelant son comparse qui avait fait croire au monde entier que les dinosaures étaient revenus à la vie dans Jurassic Park, c’est Michael Crichton qui sera avec son épouse en charge du scénario ce blockbuster estival. Twister peut rentrer en production sous le blason de l’emblématique société de production du papa de E.T., Amblin.
Comme un ouragan…
Film concept, Twister ne tourne autour que d’une idée : les tornades. Encore faut-il les réussir. Pas question de lancer le film sans que ceux-ci ne soient convaincants. Les magiciens d’I.L.M. jamais à cours de défis potassent leurs lignes de code jusqu’à plus soif afin de donner vie à ces monstres cataclysmiques. Les tests de ces tornades numériques sont tellement concluants que le projet est lancé sans un scénario franchement finalisé et… ça se sent. On a beau être un auteur de renom, on ne peut pas gagner à tous les coups. Surfant sur les clichés du genre (profusion de personnages, catastrophes exponentielles), Crichton s’embourbe dans son script, sans doute par manque de temps. Faut-il lui en tenir rigueur ? En cette période estivale le spectateur est peu exigeant et les studios fainéants développent le schéma : une idée, un effet spécial, un film. Pour ça, Twister remplit le cahier des charges pour que le spectateur en ait plein les mirettes. Les tornades s’enchainent comme des boss de plus en plus puissants au fil des levels des jeux vidéos. Jan DeBont les filme de manière extrêmement graphique mixant des bruits de fauves dangereux aux tempêtes en furie (comme Spielberg avait pu le faire avec la “mort” du camion dans Duel). Du coup, avec tant d’attention portée à ces monstres numériques, les acteurs ont du mal à exister. Seul le couple formé par Hellen Hunt et Bill Paxton arrivent à tirer leur épingle du jeu. Telles des ombres aux coins de l’écran, on les oublierait presque si ce n’est le débutant Philip Seymour Hoffman insupportable en chien fou que l’on aurait bien vu aspirer par une de ces tornades. Mais non, celle-ci préfère des vaches, camion-citerne et objets en tous genres. Rigolo d’entendre après cela Jan DeBont évoquer la place primordiale des acteurs dans le film et le parallèle entre le cataclysme physique provoqué par les tornades et le drame subit par le divorce de ses deux protagonistes principaux.
Seulement voilà, un quart de siècle après, Twister semble s’être bonifié. Le revival de ces années magiques où la démesure n’avait d’égale que l’insouciance de l’époque semble jouer en sa faveur. Habitué aux clichés on en arrive à regarder le film d’un air moqueur mais conquis ; on sait que le chien va être sauvé, que les héros iront au bout de leur trauma et que les effets spéciaux (même s’ils tiennent encore bien la route) auront vieilli. Mais boudiou, que les popcorns sont bons !
Image
Les ambiances visuelles sont parfaitement respectées. Le calme avant la tempête est travaillé sur la profondeur et la colorimétrie. Les champs et décors naturels de l’Amérique profonde gardent de belles couleurs radieuses. Dès que les tempêtes interviennent, les contrastes virent aux sombres et s’amusent allègrement avec l’éclairage élaboré par Jack Green. Une belle restauration qui fait plaisir.
Son
Alors là, accrochez votre ceinture, mettez du double-face à votre canapé et prévoyez le peigne pour vous recoiffer ! Aurait-on inventé le terme d’immersif pour Twister ? Chaque tornade est plus virulente que la précédente, les enceintes ne savent plus où donner de la tête et le caisson de basse est au bord de l’explosion. Un plaisir de chaque instant. N’hésitez pas entre les pistes et foncez sur la VO qui a le bonheur (dommage pour la VF) d’être proposée en Dolby Atmos qui est encore plus ample et magistral.
Interactivité
Voilà une galette bien fournie au menu assez varié. On commence par la partie technique. Outre un module réservé aux effets spéciaux sur le “comment retranscrire les tornades”, Jan de Bont et son responsable des effets visuels Stefen Fangmeier reviennent allègrement sur cette partie centrale du projet tout au long de leur commentaire audio. C’est ensuite à Gilles Penso, spécialiste du monde des fx de passer par l’exercice de la présentation du film. Comme nombre de productions Spielberg, le français Laurent Bouzereau s’occupe de la partie making of où même s’il n’échappe pas à la partie promo fournit un large panel d’intervenants pour ne pas être inintéressant. Enfin cette section s’agrémente d’un excellent documentaire made in History Channel consacré aux véritables tornades. De quoi largement combler tout bon fan de films catastrophes.
Liste des bonus
Commentaire audio de Jan de Bont et Stefen Fangmeier, La Tornade de Jan de Bont par Gilles Penso (19’), Les coulisses de Twister (14′), Anatomie d’une tornade (8’), À la poursuite de la tempête : revoir la tornade (29’), Technologies nouvelles : les tornades, documentaire de History Channel – (45’), Bande-annonce (2’).