TRUE LIES
Etats-Unis – 1994
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Action, Comédie
Réalisateur : James Cameron
Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Jamie Lee Curtis, Tom Arnold, Tia Carrere, Bill Paxton, Eliza Dushku, Art Malik, Grant Heslov…
Musique : Brad Fiedel
Durée : 141 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos et DTS HD Master Audio 2.0 Anglais, DTS High Resolution 5.1 français et allemand, DTS 5.1 espagnol, italien…
Sous-titres : Français, Allemand, Espagnol, Italien, Néerlandais…
Editeur : 20th Century Studios
Date de sortie : 24 avril 2024
LE PITCH
Harry Tasker est un espion depuis plusieurs années. Mais sa femme Helen le croit toujours représentant en informatique. Suite à un enchaînement de quiproquos, le couple va devoir lutter contre un groupe terroriste possédant l’arme nucléaire.
De Zidi à Schwarzy
En France, 2024 sera probablement l’année Cameron. Déjà parce que depuis le 04 avril dernier la Cinémathèque Française lui consacre l’exposition « L’Art de James Cameron », étoffée de séances regroupant l’ensemble de sa filmographie. Ensuite parce que, dans la foulée, sortent enfin en bluray 4K deux de ses films parmi les plus attendus des amateurs de supports physiques. Soit Abyss et True Lies. Deux arlésiennes auxquelles on ne croyait plus. D’autant plus que le premier concerné renvoyait lui-même leur sortie aux calendes grecques. Aurait-il enfin pris le temps de s’y intéresser ? Pas si simple. Malheureusement.
Le fait que la France consacre le réalisateur canadien au moment de la sortie de True Lies est en quelque sorte un retour aux sources. Car à l’origine du projet il y a le film La Totale ! de Claude Zidi. Une comédie d’action où Thierry Lhermitte joue le rôle d’un espion rattrapé par sa vie de couple et qu’un enchaînement de circonstances va forcer à dévoiler sa double identité à sa femme. Un film réussi dans la grande tradition de la comédie d’action à la française. Tellement, que son succès parvient aux yeux et aux oreilles d’Arnold Schwarzenegger qui en touche deux mots à Cameron. La volonté d’en faire un remake ne tarde pas et la machine est lancée.
Si Cameron utilise les grandes lignes du script de Zidi (jusqu’à reprendre telle quelle une de ses scènes les plus réussies), il l’agrémente de mille et une idées géniales aidées, évidemment, par un budget colossal et, côté musique, du score nerveux de Brad Fiedel, qu’il retrouve depuis ses deux Terminator.
Spy X Family
Le film commence donc par la mise en place des codes habituels du film d’espionnage à la James Bond (l’espion pénètre dans une demeure où se tient une réception et en sort poursuivi après avoir tout fait exploser) avant de virer doucement vers la comédie familiale (il rentre chez lui dans le plus grand silence et le lendemain matin est confronté à un danger beaucoup plus grand : sa femme et son ado de fille). Le terreau idéal pour un nombre de quiproquos gargantuesques qui vont aboutir à faire tomber tous les murs séparant la vie d’espion et la vie de famille du héros.
Dans le rôle d’Helen Tasker, Jamie Lee Curtis est absolument géniale, le script lui permettant de développer une palette d’émotions très large au fur et à mesure que son personnage évolue voire se révèle littéralement (la scène de l ‘interrogatoire, parmi les meilleures du film) et avec, toujours, on le sait depuis son formidable Un Poisson Nommé Wanda, l’humour en bandoulière. Même chose pour Arnold Schwarzenegger qui profite, devant la caméra de son vieux compère, d’un terrain de jeu idéal pour bosser son acting et un potentiel comique qu’il continuera de cultiver. Sans oublier Bill Paxton, qui incarne un personnage pathétique à souhait, hidalgo et espion de pacotille, et livre une performance certes ingrate au vu du rôle mais probablement parmi les meilleures de sa carrière.
En toile de fond, une menace terroriste prétexte à tous les superlatifs en terme d’action : une poursuite à cheval qui se termine sur le toit d’un immeuble, un mano à mano où Schwarzy semble ressusciter le John Matrix de Commando, un sauvetage accroché à un hélicoptère et un final avec des chasseurs Harrier prêtés pour l’occasion par les Marines. Bigger. Than. Life.
Comédie, actioner, romance… True Lies, à la revoyure, est bel et bien un excellent Cameron et même un film familial (malgré quelques violences) qui se consomme toujours avec autant de plaisir.
Image
Livré en 4K et Bluray, le film profite des mêmes qualités et défauts sur les deux supports. Côté qualités, une définition qui révèle une somme de détails comme jamais le film n’a pu en profiter (à part peut-être du côté du fameux bootleg espagnol). Côté défauts, un lissage tellement poussé à l’extrême qu’il donne aux visages lors des gros plans (et il y en a beaucoup !) une impression de gommage surréaliste. Comme si les comédiens (Tom Arnold en fait sacrément les frais) s’étaient payés une séance d’esthéticienne sur le plateau. Un effet rendu possible par l’utilisation d’une IA (eh non, ce n’est pas James Cameron qui a supervisé cette sortie !) qui a pris grand soin d’effacer le grain, un peu trop visible à son goût, de la pellicule en 35mm d’origine. De là à crier au scandale, il n’y a qu’un pas qu’on est on ne peut plus en droit de franchir.
Son
La section sonore du film s’en sort heureusement beaucoup mieux, avec une piste originale en Dolby Atmos qui envoie sacrément lors des scènes d’action et des nombreux effets pyrotechniques. Les autres pistes en DTS-HD 5.1 ne déméritent pas et rendent un bel hommage, notamment, à la VF d’époque.
Interactivité
Ici, encore, le minimum syndical. Ce qui nous ferait presque parler, pour un film aussi longtemps attendu, d’une simple sortie technique. Un comble ! On a donc droit à un making of à l’ancienne (comprendre : sans aucunes aspérités), d’une bande annonce (d’époque) et d’une section remplie de galeries photos allant du tournage au scénario lui-même. Pas inintéressant, bien sûr, mais loin de ce qu’on était en droit d’espérer.
Liste des bonus
La peur n’est pas une option (43’), Bande annonce d’époque (2’), Galeries photos.